Les Chinois partent en Pôle Position

La Chine n’a pas perdu de temps. À peine le génome du virus séquencé en janvier, les laboratoires du pays ont été mis à contribution pour développer un vaccin. D’après une scientifique étrangère à Shanghai, nombre de projets de recherche sur des vaccins contre d’autres maladies ont été suspendus pour consacrer toutes les ressources disponibles à un vaccin contre le SARS-CoV-2, nom du nouveau coronavirus.

Tests pour un vaccin contre le Covid-19 dans un laboratoire de Sinovac Biotech à Pékin, le 29 avril 2020.

Soucieux de protéger les Chinois et de faire taire les critiques occidentales sur sa gestion de l’épidémie, le gouvernement encourage instituts publics et compagnies privées à accélérer leurs recherches.

«Dans l’ensemble, les progrès vont bon train», grâce à une bonne coopération entre services de santé, hôpitaux et instituts de recherche, s’est félicité Zeng Yixin, un vice-ministre de la Santé.

«Les progrès vont bon train», déclare Zeng Yixin, un vice-ministre de la Santé, qui prévoit que la phase 2 d’un processus qui en compte 3, sera achevée en juillet déjà.

2575 volontaires et pas d’effets indésirables majeurs

«2575 volontaires au total ont été vaccinés dans le cadre des différents projets» et «aucun effet indésirable majeur n’a été rapporté», a souligné M. Zeng lors d’une conférence de presse à Pékin.

Il n’a pas évoqué de date de commercialisation d’un éventuel vaccin, estimant toutefois que la «phase 2» de tous les essais cliniques actuellement en cours sera terminée d’ici juillet – c’est la deuxième des trois étapes des tests sur l’homme à valider avant toute commercialisation.

Cinq projets sont en cours. L’Académie militaire des sciences médicales de l’armée chinoise, en collaboration avec la compagnie CanSino BIO, travaille sur un vaccin qui utilise un adénovirus – un virus-vecteur pour faire entrer le pathogène dans le corps.

Les quatre autres projets concernent des vaccins plus classiques, qui contiennent une version inactivée d’un pathogène (dans ce cas, le nouveau coronavirus Sars-Cov2) administrée pour déclencher une réaction immunitaire chez le patient.

Mastodonte pharmaceutique

Deux sont menés par le mastodonte chinois du secteur, China National Biotec Group (CNBG): un en collaboration avec le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, l’autre avec l’Institut de virologie de Wuhan – la ville du centre de la Chine où le coronavirus a été repéré pour la première fois.

La compagnie pharmaceutique Sinovac, basée à Pékin, travaille sur son propre vaccin. Le nom de l’entité menant le cinquième test clinique n’était pas connu dans l’immédiat.

Faire taire les critiques

Soucieux de protéger les Chinois et de faire taire les critiques occidentales sur sa gestion de l’épidémie, Pékin va vite. Mais il faut encore passer par une troisième phase de test, puis développer des moyens de production massifs. Un vaccin ne devrait pas être prêt à être administré en masse avant le début de l’année prochaine.

Par la même occasion, Pékin veut se débarrasser d’une autre image qui colle à la peau de la recherche vaccinale en Chine. Le secteur est miné par une crise de confiance après plusieurs scandales. La découverte en 2018 dans une entreprise de la province du Jilin, au Nord-Est du pays, d’un processus de fabrication illégal d’un antirabique avait provoqué un tollé. En 2017, un ex-haut responsable de l’agence chinoise des médicaments avait été condamné à 10 ans de prison pour avoir accepté des pots-de-vin de fabricants de vaccins.

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