
Depuis une quinzaine d’années, les revendications mémorielles ayant trait à l’esclavage se font de plus en plus fortes. Aujourd’hui, des voix s’élèvent pour retirer du fronton de nos écoles le nom de Colbert, à l’origine du Code noir. Mais que disait vraiment ce texte aujourd’hui condamné ?
L’expression « code noir » est utilisée pour la première fois en 1718 par les éditeurs parisiens Saugrain pour désigner la loi de mars 1685 portant sur les rapports entre maîtres et esclaves dans les colonies françaises d’Amérique, et dont Colbert est l’initiateur (mais non le signataire, puisqu’il meurt en septembre 1683 : c’est son fils qui achève le travail et appose sa signature). Il s’agit de la plus ancienne édition du texte connue à ce jour : quatorze pages, qui en reproduisent les 60 articles. Le titre originel de la loi est, lui, quelque peu flottant : selon les archives, on trouvera «ordonnance» ou « édit » «sur les îles d’Amérique» ou «sur les esclaves des îles d’Amérique».
Le code Noir a été promulgué par Colbert pour mettre fin aux abus des négriers de l’époque, nous sommes au 17e siècle.
Bien qu’il ne condamne pas l’esclavage ce qui est parfaitement légal à cette époque, il fixe des conditions strictes aux propriétaires d’esclaves.
Rappelons qu’au 17e les esclaves sont considérés comme du bétail , Colbert fixe donc des obligations aux propriétaires et des devoirs qui sont :
Obligation d’instruction des enfants (je rappelle que l’instruction pour les noirs a été interdite aux USA jusqu’à la fin du 19e siècle, Colbert est donc très en avance)
Baptême pour les esclaves (ce qui en fait à l’époque des êtres humains )
Interdiction de séparer les familles, père, mère, enfant
Obligation de les enterrer lors des décès dans le cimetière (et pas en plein champ à l’endroit ou ils mourraient comme avant )
Obligation pour le maître de nourrir, vêtir et loger l’esclave, trop vieux, malade ou infirme pour travailler
Un esclave qui hérite de son maître même d’une petite somme est immédiatement affranchi ainsi que sa famille
Bien sur les esclaves aient des interdictions MAIS, en cas d’infraction, ce n’est pas seulement l’esclave qui est puni mais aussi son propriétaire.
Les punitions doivent être aussi modérées que possible et en rapport avec le délit
Ce code a été retoqué par Louis 15 au 18e siècle et certaines interdictions faites aux esclaves supprimées, donc s’il y a eu des exactions commises ce n’est pas à Colbert qu’il faut en vouloir, je le trouve même en avance sur son temps. C’était un grand homme et nous n’avons pas à rougir de lui, ni des autres non plus d’ailleurs.