La vaccination, pas plus que la psychanalyse par exemple, ne sont des croyances. On peut toujours avoir des opinions sur le vaccin ou sur la psychanalyse. On peut toujours estimer que Pasteur et Freud sont de vilains génies. Mais nos opinions et nos croyances, en la matière, n’ont aucune pertinence. On peut croire ou ne pas croire en Dieu, pas en un sérum.
La vaccination n’engage pas que moi
Nous allons sûrement avoir une troisième vague et le vaccin apparaît comme le seul outil pour gagner cette course contre le covid». Je comprends les appréhensions de certains. D’un côté, il y a les gens qui vont accepter de ce faire vacciner, d’un autre ceux qui sont contre et qui vont refuser. Et il y a les autres, les intermédiaires qui se posent encore des questions. Mais le vaccin a fait ses preuves d’efficacité. Si on pèse les inconvénients et les avantages, ceux-ci sont plus grands. C’est vrai que l’on ne connaît pas tout du vaccin, mais aujourd’hui nous n’avons pas le choix, il faut être en faveur de la vaccination.

Les vaccins ont éradiqué des maladies sur toute la planète, ont fait disparaître la mortalité infantile dans les pays développés. La psychanalyse a permis des vies heureuses, ou moins malheureuses, des connaissances de soi qui rendent meilleurs et plus libres, a évité des drames familiaux. Pas besoin d’être vaccinés ou psychanalysés pour le savoir et le constater. Ce sont des faits.
Pour la psychanalyse, libre à ceux qui en auraient besoin de passer une existence à déprimer en la refusant. On peut aussi ne pas en avoir besoin et vivre très heureux sans. Des artistes ont sublimé leurs névroses et leurs complexes devant un chevalet plutôt que sur un divan.
Pour la vaccination, c’est un peu différent. Elle n’engage pas que moi. Comme le respect de la limitation de vitesse sur la route. La vaccination, et avant elle le port du masque, a ceci d’intéressant et de révélateur qu’elle éprouve le degré de solidarité et d’altruisme à l’oeuvre dans une société.
La proportion élevée d’antivax, aujourd’hui, qu’on trouve aussi bien chez les écolos radicaux que chez les rassuristes de la droite dure, cette proportion élevée, donc, signifie surtout l’exacerbation de l’individualisme et d’une vision consumériste du monde confondue avec la liberté. On se croit libre parce qu’on peut choisir entre dix parfums de ketchup et ne pas se faire vacciner.
Recul de la raison
On peut aussi y voir un recul généralisé de la raison. Qu’il y ait 55% de gens prêts à se faire vacciner tient du miracle tant la parole scientifique a été dévalorisée par des scientifiques eux-mêmes qui se sont comportés comme d’arrogantes starlettes populistes et complotistes au fur et à mesure que l’épidémie exerçait ses ravages sur les corps et dans les esprits.
J’encouragerai donc mes proches surtout les plus vulnérables à se faire vacciner et je me ferai vacciner moi-même dès que possible. Histoire de vaincre les réticences ou les idées reçues sur la vaccination à défaut de servir de modèle et surtout parce que le vaccin sauve.
Big Pharma et les anticapitalistes de circonstance
À ceux qui m’objecteront Big Pharma, je leur répondrai que je ne les ai pas souvent vus voter pour les partis qui demandent depuis toujours que la recherche et l’industrie pharmaceutique ne soient pas soumises aux lois du marché.