Par le Pasteur Gérald FRUHINSHOLZ

En ce jour du 9 ‘Av – Tisha be’Av, jour de deuil pour le peuple juif, à l’origine de la destruction des deux temples, près de 600 roquettes ont été tirées sur Israël par le Djihad Islamique aux ordres de l’Iran des mollahs. Grâce à Dieu, grâce au Dôme de fer qui intercepte une majorité de ces missiles et grâce aux lieux de protection en Israël, il n’y a pas (encore) de victimes en Israël. Chose incroyable, une centaine de ces roquettes artisanales sont retombées à l’intérieur de la Bande de Gaza et un bon nombre de Gazaouis payent le prix, dont les enfants.
Encore une fois, Israël et le peuple juif sont attaqués. Israël demeure une nation haïe par les pays arabes environnants, mais hélas aussi par les nations représentées à l’ONU. Le prophète Zacharie l’avait prédit : « Parole de l’Eternel sur Israël. Ainsi parle l’Eternel, qui a étendu les cieux et fondé la terre, et qui a formé l’esprit de l’homme… Voici, Je ferai de Jérusalem une coupe d’étourdissement pour tous les peuples d’alentour… En ce jour-là, Je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples ; tous ceux qui la soulèveront seront meurtris ; et toutes les nations de la terre s’assembleront contre elle »
Ainsi en ce jour de jeûne pour les Juifs, à Jérusalem, des milliers d’entre eux montent sur le Mont du Temple (Har haBait) pour prier sur le Lieu saint. En tant que chrétiens, sommes-nous conscients de l’enjeu de ce qui se passe à Jérusalem et en Israël ?… La Parole dit bien qu’Israël est « la prunelle de l’œil de Dieu »
En ce dimanche de célébration chrétienne, a-t-on prié pour Israël ?… « Si je t’oublie, Jérusalem, que ma droite m’oublie ! Que ma langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens de toi, si je ne fais de Jérusalem le principal sujet de ma joie ! »
Le problème du chrétien, comme le soulignent certains rabbins, est qu’il est tellement « spirituel », qu’il n’est pas conscient de la situation sur terre, ou qu’il ferme les yeux sur ce qui s’y passe ! Et pourtant Jésus est juif à 100%, Jésus a pleuré sur Jérusalem sachant que la ville de David allait être dévastée, que des milliers de son peuple allaient mourir et que le Temple serait détruit de fond en comble.
Lorsque la Juge Déborah, alliée au chef Barak (Juges/Tsophim 4 et 5), s’est levée contre les Cananéens Yabin et Sisera, certaines tribus ne se sont pas senties concernées : « Dans les rangs de Ruben, on a délibéré et discuté sans fin. Pourquoi es-tu resté au milieu des enclos, écoutant bêler les troupeaux ? … Galaad est resté au-delà du Jourdain, et Dan n’a pas bougé d’auprès de ses bateaux. Aser est demeuré près du bord de la mer »
Ces paroles tirés du Cantique de la Juge et Prophétesse Déborah sont encore actuelles, pour Israël et pour l’Eglise. Amis chrétiens, est-ce que ces paroles pourraient nous concerner ?… Ne serions-nous pas également des croyants bêlant avec les moutons, écoutant des discussions politiques ou théologiques vaines, ou restant dans notre confort, dans nos ports ou à la plage ?… Les mots de Déborah sont durs, mais ne devons-nous pas nous laisser interpeller par la Parole de Dieu ?
Hineni – me voici
Des mamans juives aux Etats-Unis ont eu l’idée de fonder l’organisation « Club Z ». Ce Club Z – Z pour Zionism/Sionisme – a pour but de former les jeunes Juifs afin de savoir répondre à l’antisémitisme ou Antisionisme ambiant aux USA, dans les lycées ou les facultés, et notamment répondre à BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions), ce mouvement antisémite et anti-Israël qui sévit dans les campus universitaires américains. Le « Club Z » donne des outils de défense : savoir répondre calmement, organiser des contre-manifestations, contacter la presse ou des associations des droits de l’homme, etc. Il faut également être bien informé de tout ce qui se passe en Israël, de l’histoire du sionisme, de la politique israélienne…, pour pouvoir contredire les dispensateurs de la haine anti-juive et anti-Israël.
Les responsables de cette organisation se sont appuyés sur la Parole d’Esaïe : « J’entendis alors Dieu disant : Qui enverrai-je ? Qui marchera pour nous ? Je répondis : Je suis prêt, envoie-moi »
Israël malmené, vilipendé, haï
Il ne se passe pas un jour en Israël où des véhicules ne soient caillassés, des soldats attaqués au couteau, des attentats heureusement avortés (merci à Dieu et aux services de sécurité israéliens). Aujourd’hui, les médias étrangers parlent de ces centaines de roquettes lancées sur Israël (en fait ils parlent surtout des tirs israéliens sur Gaza), mais pas du quotidien où le pays doit sans cesse se défendre. De même, l’ONU continue de lancer ses Résolutions (les roquettes spirituelles) contre Israël, disant par exemple sans rougir, que le Mont du Temple et le Kotel appartiennent à l’Islam…
Je voudrais citer Chuck C., un croyant vivant en Israël, relevant ce verset des Ecritures : « Je suis tellement heureux d’entendre que mes enfants marchent dans la vérité » (3e épître de Jean, 4) ; Chuck évoque alors Pilate se demandant si la vérité existe…, et il pose la question : « Réjouissons-nous le cœur de Dieu en marchant en accord avec la Parole de Dieu, la vérité de Dieu, ou sommes-nous ballottés par tout vent de doctrine et selon tous les gros titres mensongers de ce monde ? ».
En tant que croyants bibliques, il nous appartient de nous interroger sur les temps que nous vivons, où Israël est délégitimé et menacé de toutes parts. Comme Amalek, l’Ennemi de nos âmes fera tout pour tenter de détruire Israël, car il sait que le Messie est proche et qu’Il viendra à Jérusalem établir Son Royaume
Pouvons-nous dire alors avec le prophète : « Hineni, me voici, je suis prêt(e) » ?… Nous sommes en guerre, et pour les chrétiens, il est crucial de s’engager dans la bataille, comme du temps de Daniel ou de Déborah, dans l’intercession et la prière, et en prenant clairement position en faveur d‘Israël englobant la Judée-Samarie, et en faveur de Jérusalem, capitale éternelle et indivisible d’Israël.
le 7 août 2022 – 9 ‘Av
1 – Tisha bé’Av (‘Av est le 5ème mois du calendrier juif) se situe en juillet ou au début août du calendrier grégorien, c’est un jour de deuil et de jeûne, respecté dans le judaïsme afin de se souvenir de la destruction du Temple, plus exactement des deux Temples,
– le 9 ‘Av de l’an 586 (av. JC), le premier Temple, construit par le roi Salomon, fut détruit par les Babyloniens, puis reconstruit après 70 ans de déportation à Babylone,
– le 9 ‘Av de l’an 70 (ap. JC), le 2e Temple, agrandi par le roi Hérode, fut détruit par les Romains.

Frühinsholz Gérald
Le pasteur Gérald Frühinsholz vit en Israël depuis plusieurs années avec sa famille. Depuis 5 ans j’ai le plaisir de le recevoir régulièrement sur mon blog.
Avec l’Intifada et le déclenchement terroriste en Israël, le pasteur Frühinsholz prit la plume pour s’opposer, sur Internet notamment, à la désinformation grandissante à l’égard des événements sur le conflit israélo-palestinien. Il continue plus que jamais à écrire ses chroniques. Chacun peut trouver ses articles sur le site de l’association « Shalom israël » dont il est le président et à laquelle j’adhère.

EN CE JOUR DE DEUIL… JERUSALEM AN 70…
Et Titus exhorta ses hommes devant les ruines de la forteresse Antonia : « Demain nous attaquerons le Temple. Les hébreux sont entêtés, ils se savent perdus mais ils ne capituleront pas, ils préféreront la mort à la défaite. Ce peuple à la nuque roide est animé d’une foi étrange qui décuple ses forces. Est-ce ce Dieu qu’ils disent unique et qu’ils vénèrent tant qui leur donne cette force malsaine. Quelle impudence d’oser s’opposer à la grandeur de Rome. Il faudra montrer à ces récalcitrants et à leur inique Dieu invisible qui est le maître du monde. Ne leur laissez aucun quartier.
Cependant, il faut préserver le Temple, ce monument magique. Il renferme des trésors inestimables et leur Dieu a, peut-être, des pouvoirs insoupçonnés que nous trouverons et que nous ramènerons à Rome. »
Titus quitta ses hommes, il avait besoin de prendre quelque repos avant l’ultime attaque.
De l’intérieur du Temple les prêtres observaient le déploiement des troupes de Titus. Par milliers les gens du peuple s’étaient réfugiée à l’intérieur du Lieu Saint, espérant un miracle improbable. Certains priaient, d’autres pleuraient. Qu’allaient-ils devenir ? Jérusalem avait refusé le dictat des romains et s’était soulevée contre cet envahisseur maudit.
Les sacrifices, une des obligations rituelles importantes imposées par la loi hébraïque, avaient été suspendue depuis quelques jours, tant la situation était désespérée.
Soudain une clameur immense, un cri de souffrance collectif retentit dans tout l’intérieur du Temple : « Ils ont mis le feu. »
A travers une fenêtre en or, desservant les bâtiments construits autour du Temple, un soldat romain, ivre de rage, y avait jeté un morceau de bois enflammé. D’autres légionnaires lui avaient emboité le pas et plusieurs foyers s’étaient allumés. Paniqués, les juifs se précipitèrent pour tenter d’éteindre l’incendie. Mais ils étaient à cours d’eau et n’avaient que leurs bras et des étoffes à agiter pour étouffer le feu. Insuffisante et dérisoire lutte contre les éléments… Les flammes continuaient leur progression.
Titus réveillé par ses hommes accourut sur les lieux du drame. Il donna des ordres pour stopper le carnage. Mais on ne l’entendit pas, sa voix était couverte par un vacarme épouvantable. Tout n’était que panique. La confusion et des hurlements partout ! Les centurions, poussant des cris déments, pénétrèrent dans le Lieu Saint, tuant tout ce qui bougeait. Hommes ! Femmes ! Vieillards ! Enfants ! Les corps des victimes s’entassaient les uns au-dessus des autres. Ceux qui s’étaient réfugiés autour de l’autel, dans l’espoir d’une veine protection divine, furent rattrapés par les soldats romains qui, après les avoir trucidés, les jetèrent sur les degrés du Temple. Les malheureuses victimes roulèrent d’une marche à l’autre. Des rivières de sang coulaient un peu partout, tandis que les Romains commençaient le pillage du Lieu Saint.
Sur les ruines de la forteresse Antonia, les romains avaient réuni les prisonniers juifs par petits groupes en les attachant deux par deux. Ils rejoindraient les galères romaines qui mouillaient près de Césarée et seraient envoyés à Rome pour alimenter les jeux du cirque. Les plus valides combattraient dans l’arène, sombres gladiateurs d’un jour, les plus faibles seraient donnés en pâture aux lions pour le plaisir des yeux des citoyens de l’Empire. Quelques-uns resteraient en Judée pour les spectacles donnés dans le nouveau cirque de Césarée.
Voilà ce qui se passa dans ces sombres journée qui virent la destruction du Temple de Jérusalem.
Merci Didier
Didier NEBOT est stomatologiste à l’OSE (Oeuvre de secours aux enfants) et président de l’association « MORIAL, mémoire et traditions des juifs d’Algérie ». Ses livres ont comme objectif de sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des juifs d’Algérie.
bravo
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