12 Juillet 2022
Israël est considéré comme l’un des plus importants sites de migration d’oiseaux au monde, mais aussi comme une plaque tournante privilégiée pour une grande variété d’espèces. L’une d’entre elles est la chouette effraie, qui, à son insu, a rapproché plusieurs pays du Moyen-Orient : Israël, la Jordanie, l’Autorité palestinienne ou encore l’Égypte. Les agriculteurs de ces pays ont coopéré étroitement sur l’utilisation de ces chouettes comme exterminateurs naturels anti-insectes, réduisant ainsi le besoin de produits chimiques nocifs dans les champs.

L’utilisation réussie de ces oiseaux comme exterminateurs naturels en Israël a permis aux propriétaires de champs de réduire considérablement l’utilisation de pesticides chimiques, et cette méthode est devenue populaire dans d’autres parties du monde. Au cours des 20 dernières années, elle est également devenue un sujet de coopération entre Israël, les Palestiniens et la Jordanie. Récemment, cette coopération s’est étendue à Chypre, au Maroc et à la Grèce.
Le régime alimentaire des chouettes effraies est composé presque exclusivement de rongeurs, l’idée de les utiliser comme exterminateurs est apparue dès les années 1970. En Israël, la méthode a été popularisée dans les années 1980, lorsque les agriculteurs ont commencé à chercher une alternative aux produits chimiques qui tuaient de nombreux oiseaux nicheurs dans la région.
L’essai initial a été un succès retentissant et plus de 5 000 nichoirs en bois ont été construits dans tout Israël pour accueillir ces prédateurs aériens. « Tout a commencé dans le kibboutz Sde Eliyahu », explique Yossi Leshem, professeur de zoologie à l’université de Tel Aviv. « Aujourd’hui, c’est une entreprise nationale. Pas moins de trois bureaux gouvernementaux sont impliqués. »
Les oiseaux se sont envolés alors vers les territoires palestiniens de Cisjordanie et jusqu’en Jordanie. Leur marquage GPS ayant confirmé leur migration vers l’est, le professeur Leshem a initié une rencontre avec le général jordanien à la retraite Mansoor Abu-Rashid, qui a joué un rôle de premier plan dans le traité de paix avec Israël en 1994, et Imad Atrash, le directeur exécutif de la Palestine Wildlife Society.
Lors d’un séminaire agricole en Jordanie, il a été décidé d’étendre la mise en œuvre de cette méthode à l’Algérie, au Maroc, à la Tunisie et à l’Égypte. Ce qui a commencé comme une petite expérience au kibboutz Sde Eliyahu, s’est transformé en un projet régional qui contribue non seulement à la qualité de l’environnement mais aussi à l’amélioration des relations avec les pays voisins.
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