l’extrême nouveauté lors de son apparition antique, aboutissement d’un processus pluri centenaire, la formalisation du judaïsme rassemble plusieurs traditions religieuses régionales peu à peu fondues en un seul et même culte hégémonique, où Hashem trône en majesté.
Les chercheurs ont découvert des inscriptions rupestres de Jérusalem détaillées mentionnant le roi de Judée Ézéchias, dont l’existence date du VIIIe siècle avant notre ère, lors d’une découverte archéologique « monumentale ».Un professeur d’études bibliques et d’histoire ancienne de l’Université de Haïfa souligne « l’une des découvertes archéologiques les plus importantes de tous les temps en Israël » : on a décrypté cinq nouvelles inscriptions royales monumentales évoquant le roi Ézéchias de Juda, qui comprennent ensemble des dizaines de lignes et des centaines de lettres.

L’histoire gravée à même la pierre
Le professeur Gershon Galil, ancien président du département d’histoire juive de l’université, a déclaré que les inscriptions mentionnent le nom d’Ézéchias et résument ses principales actions au cours des 17 premières années de son règne, dont :
• Un projet d’alimentation en eau (le creusement du tunnel de Siloam et la piscine),
• La réforme rituelle,
• L’essor de la conquête de la Philistie
• Et l’accumulation des biens.
Les inscriptions, a-t-il soutenu, indiquent également la date exacte à laquelle le projet de fourniture d’eau a été achevé : le 2 Tammuz dans la 17e année d’Ézéchias = 709 avant notre ère.
Rappelons Qu’Israël est un nom théophore, c’est-à-dire qu’il est formé du nom d’une divinité El et d’une racine sémantique largement débattue : Mon ami Thomas Römer l’interprète comme étant celle de la lutte, du combat, puisque Jacob aurait reçu le nom d’Israël après avoir lutté contre l’ange de Yhwh (Gn 32 : 28). La première attestation du nom d’Israël date des années 1210 avant notre ère, gravé sur une stèle du pharaon Merneptah : il fait alors référence à une tribu établie en Palestine actuelle entre Askhelon, au Sud, et Yanoam, au Nord.
« Cela vient éclairer la chronologie antérieure qui précède le règne d’Ezéchias en 726 av. notre ère, où les rois d’Israël et de Juda ont écrit des inscriptions royales indiquant leur nom et leurs actes », a déclaré Galil.
L’une des inscriptions a été gravée dans la roche à droite de l’entrée du tunnel n ° 4 dans la salle ronde de la piscine cananéenne à côté de la source Gihon. D’exactement 48 centimètres de large et 38 cm de long, elle est située à 140 cm au-dessus du sol, a expliqué l’universitaire.
La stèle dite de Tel Dan datant du VIIIe, qui porte l’inscription « bytdwd » souvent interprétée comme « maison de David ». Mais l’onction de Saül par Samuel à Silo – sanctuaire yahwiste à l’importance croissante vers les XIIe-XIe siècles, avant sa destruction en 1050 – et les noms théophores des descendants de Saül témoignent du culte de Yhwh en Israël à cette époque-là. L’arche d’alliance souvent mentionnée dans les livres de Samuel, traduirait l’existence d’un autel portatif, à la manière des tribus nomades : à l’intérieur, des bétyles ou pierres sacrées symbolisent la divinité.
Le cadre de l’inscription a été découvert en 1909 par Louis-Hugues Vincent, mais il croyait qu’il n’y avait là aucune inscription, mais seulement un cadre et une surface nivelée préparée pour écrire un texte qui n’avait finalement pas été écrit, dit Galil. Tout bibliste qui se respecte est tenu de s’intéresser à la question, qui fait partie des outils et des recherches bibliques.
« C’est ce que tous les autres chercheurs ont affirmé au cours des 113 dernières années. Mais récemment, il s’est avéré qu’il y avait une inscription extrêmement impressionnante à cet endroit. Bien qu’érodées par le temps, la grande majorité des lettres sont lisibles », a-t-il expliqué.
Que dit l’inscription biblique ?
Ceci est une citation textuelle de l’inscription qui comprend 11 lignes, 64 mots et 243 lettres :
1. Ézéchias, fils d’Achaz, roi de Juda,
2. fait la piscine et le conduit.
3. La dix-septième année, le deuxième (jour), le quatrième (mois),
4. du roi Ézéchias, le roi apporta
5. l’eau dans la ville par un tunnel, le roi conduisit
6. l’eau dans la piscine. Il frappa les Philistins
7. d’Ekron à Gaza et y a placé l’unité OREB de
8. l’armée de Juda. Il a brisé les images et brisé en ˹morceaux˺ le Nehu˹sh˺tan
9. et il enleva les hauts lieux et abattit l’Asherah. Hezek˹ia˺h, le roi,
10. accumulé dans toutes ses maisons de trésor et dans la maison de YHWH
11. beaucoup d’argent et d’or, des parfums et une bonne pommade.
Cette « inscription sommaire », poursuit Galil, « est ordonnée littérairement, et non chronologiquement, et se divise en cinq éléments : le titre, le projet d’apport en eau, les guerres contre la Philistie, la réforme et l’accumulation de propriété.
Le judaïsme se structure sur le modèle qu’on lui connaît aujourd’hui : face à l’hellénisation croissante des communautés, différentes sectes se forment, qu’elles soient favorables à cette mutation – comme les sadducéens, quoique traditionnels en termes de dogmes – ou hostiles comme les pharisiens, les esséniens (secte pharisienne messianique) ou zélotes (mouvance armée anti-romaine). Le modèle pharisien l’emporte, résolument hostile aux nouveautés et ancré dans une pratique quotidienne rituelle, jusqu’à la définition même de la Bible hébraïque telle qu’on la connaît aujourd’hui.
Je suis profondément heureux que l’Assemblée des professeurs du Collège de France ait jugé utile de créer à nouveau une chaire consacrée à la recherche sur la formation et la composition de la Bible hébraïque, et qu’on ait confié à Monsieur Thomas ROMER cette chaire
Merci Thomas de m’avoir transmis cette curiosité contagieuse.
👍
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