Tel Aviv le 25 Mai 2023
Les souvenirs servent-ils prioritairement à baliser le temps et à borner le présent? Ou carrément à être jetés au vent …
Je me suis longtemps refusé à imiter ceux qui publient leurs Mémoires, persuadés que leur moi mérite exhibition et que les épisodes de leur vie personnelle suscitent l’intérêt. À ceux qui m’interrogeaient à ce sujet, je n’ai cessé de déclarer qu’à ce petit jeu narcissique, on ne me prendrait pas. Le faire aujourd’hui m’oblige à manger mon chapeau. Me voici à mon tour piégé dans ce paradoxe: écrire comme tout le monde, espérant intéresser tout le monde à une vie qui ne serait pas celle de tout le monde. J’assume ces contradictions et je ne crains pas de me désavouer. Ça aura au moins le mérite d’être dit…
Depuis de nombreuses années, pris de passion pour la généalogie, je me suis mis à la recherche de mes racines. Chargée d’histoire et d’histoires cette reviviscence familiale donne de l’épaisseur à mes souvenirs et suscite en moi un réel bonheur. — Maman aurait été heureuse que j’accomplisse ces recherches en Son temps —
Convaincu que seul l’ancrage du passé paraît solide, je me suis focalisé sur ce qui fut plutôt que sur ce qui est. La tâche fut certes colossale mais je n’ai pas voulu perdre une seule miette de cette réminiscence ancestrale qui, au travers des actes et des photos qui l’accompagnent, me fait l’honneur de converser avec moi.
Quand le mal et le bien “ s’entre-mêlent ”….
L’obscurité
Cette immersion m’a plongé dans une aventure passionnante. Toutefois les confrontations avec un passé obscur et particulièrement les épithètes en forme d’insultes, les mots injurieux, les accusations diffamantes sédimentant l’inacceptable ainsi que le florilège de mesures perfides (humiliations en public, rouelle cousue sur le vêtement, ghettoïsation, bûchers ou pogroms) qui suintent en sourdine et nourrissent depuis des siècles le terreau haineux de l’antisémitisme ont sérieusement agité mon esprit, ébranlé les fondements de ma conscience. Jusqu’à me faire croire qu’on éliminait sur ordre de Dieu, Ses contrefaçons…
La thématique de l’amnésie trouve souvent refuge dans la fuite du temps et la disparition de tout événement, notamment de la mémoire du passé. Après Shoah (voire en annexe) avais-je le droit de vous perturber davantage? J’avais pourtant décidé de ranger ma plume au fond de mon casier. Devais-je alors éclipser ce racisme inventé de toutes pièces qui en son ultime conséquence, s’est transformé en un permis de chasse autorisant les crimes les plus atroces ? Effacer cette époque qui s’est refermée de la façon la plus brutale, cette société démembrée et ses égarements les plus pervers qui a délibérément choisi d’être amnésique ? Oublier m’a semblé d’une injustice absolue.
Je suis cependant stupéfait qu’une génération toute entière a pu effacer avec une telle “perfection” l’holocauste de son esprit, l’anesthésier jusqu’à en banaliser la dimension immémoriale. — À croire que l’ambition nazie de tout réduire en cendres pour ne laisser aucune trace a fabriqué de l’absence — Il suffit de songer à la frénésie avec laquelle on entreprit aussitôt de faire disparaître les décombres et à la conspiration du silence qui a perduré dans les universités allemandes jusqu’à la fin des années 1960. Les professeurs à cette époque que je qualifierais de “vieux fascistes dissimulateurs” avaient tous obtenu leurs titres entre les années 1930 et 1940. Après guerre ils étaient sourds, aveugles et muets, enfermés dans leurs ruines comme dans une forteresse d’ignorance voulue, capables encore de haine et de mépris, prisonniers par surcroît des vieilles entraves de la présomption et de la faute. Et s’il vous venait à l’esprit de découvrir, comme je l’ai fait par la suite, quel était leur sujet de thèse, vous auriez les cheveux qui se dresseraient sur la tête.
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Il existe des vérités que l’on communique par l’écrit et d’autres, plus intestines, que l’on ne peut transmettre que par le silence. Par ce fait et pour ne pas tomber massivement dans la mélancolie, on a failli enfermer ce génocide dans un silence collectif alors qu’il représentait plus qu’une vérité historique, le symbole même de l’horreur des temps modernes: la “ verrue de l’histoire ”. En le taisant, c’était ne pas saisir le fonctionnement du mythe et les héritages idéologiques de ce lynchage sans fin. J’ai compris en fouillant dans ce passé “ passé sous silence ” — même si les images qui ont en elles-mêmes une grande force de dissuasion — que face à la falsification méticuleuse de l’histoire entreprise par les négationnistes la vérité est établie qu’au moment où l’on l’écrit et qu’on la raconte, à plus forte raison si elle s’arme d’un arsenal qui résiste à toutes les épreuves. L’opinion en général a été particulièrement défiante à ce que rapportaient les rescapés revenant des camps et s’est longtemps dérobée à toute confrontation avec de telles atrocités.
Les écrits restent aujourd’hui les seuls dépositaires de la mémoire d’ailleurs il semblerait qu’entre-temps les récits vivent une renaissance qui s’épanouit en lieu et place des documents et souvenirs de survivants. De surcroît plusieurs journaux intimes irréfutables comptent parmi les textes emblématiques de la Shoah. Celui d’Anne Frank par exemple ou, plus récemment, ceux d’Etty Hillesum et Victor Klemperer. Ces textes sont considérés comme des témoignages de première catégorie et c’est probablement à ce titre que leurs auteurs les ont conçus.
Revenir sur ces épisodes malheureux m’a appris que ce ne sont pas toujours les circonstances auxquelles nous avons été directement mêlés qui nous affectent le plus. Bien que ma famille, à part un grand oncle du côté de mon père, a pour l’essentiel été épargnée, j’ai le sentiment que ces cadavres emmurés dans le néant, perdus dans le noir hideux de l’inhumanité et dans l’amnésie générale comme si rien de mal ne s’était jamais produit nulle part, font partie de mes proches.

aussi intimes et personnels que des lunettes ou des cheveux ont rendu ces séquences inhumaines à mes yeux.
Les atrocités durant ces temps dits “modernes” féconds en crimes collectifs et massacres en tous genres qui ont gravité autour “du trou noir” de la Shoah ont remis en mémoire tout ce que je tentais jusqu’alors de gommer. Je n’arrivais pas à m’extraire tout à fait des lectures obsédantes de cette ère d’atrocités, secoué par les images attachées à ces innombrables objets intimes et personnels, qui n’ont pas, eux, la capacité de se souvenir. En même temps ces images-preuves dissimulées, hantées par la peur de la réfutation m’ont procuré un matériau solide.
La morsure de la Shoah me meurtri au plus profond. Elle me poursuit jusque dans mes rêves et me projette à sa guise dans l’enfer irrespirable des camps et le florilège de leurs abominations, comme cette ombre à laquelle je n’ai jamais pu me soustraire tout à fait qui voile le regard de ces êtres surgis de leurs cendres. Ces corps décharnés qui ne sont plus que le réceptacle de mille angoisses et de mille haines. Devant l’implorations de ces spectres qui n’ont plus rien d’humain mais un tant soit peu de vie de force et de souffle pour se lever et supplier du fond de leur âme «je veux encore vivre», j’ai envie de les ressusciter, les accompagner pour faire entendre leur voix que l’on a fait taire à desseins. Rallumer sur leur visage la lumière qui a peut-être été éteinte pour atténuer l’expression de leur souffrance.

La Lumière
Je ne voulais pas d’une vie parfaite, je recherchais plutôt une vie heureuse. Je mesure ma chance, non sans avoir remarqué que le mois de Mai n’est pas un mois ordinaire.
Le 7 Mai 1945 — capitulation de l’Allemagne nazie
1948 — mon année de naissance — l’état d’Israël voit le jour le 14 Mai🇮🇱
https://youtu.be/rC25IVpa0z4
Ma petite fille Salomé Ruth ma première de cordée âgée de 12 ans, avec laquelle je suis si heureux de pouvoir partager cette première grande étape de la vie, confirme son élévation religieuse ce lundi 29 Mai. Qu’elle mérite d’être surnommée homérique et de voir son nom et ses actes racontés à chaque “Chavouot” comme l’est Ruth, l’illustre prophétesse, femme de foi, de bonté et d’espérance qui changea un monde de tristesse et de vide en bonheur et plénitude.

L’histoire de cette héroïne biblique constitue, en effet, l’expression de leçons fondamentales de la loi orale.
Et pour que la fête soit complète le 29 Mai est le jour anniversaire de mon aîné.
Le plus grand des plaisirs qui soit de magnifier son épouse, c’est dans parler. Alors que d’autres mettent des mois pour s’aimer, ce fut pour nous le temps d’un battement de paupières, Elle m’a pris la main avec bienveillance, amour et sincérité et ne l’a plus jamais lâchée depuis Quarante cinq ans. C’était un 24 mai.
J’ai eu de la chance de l’avoir rencontrée. c’est une femme admirable, d’une grande qualité. Elle est pour moi le plus beau de la vie, le plus noble de ce monde. Accomplie et d’une large ouverture d’esprit. Douce et altruiste, ce qui est gratifiant. D’une rare générosité, elle l’a toujours été. Remarquable, en tous points. Elle le mérite, car la vie en ses débuts ne l’a pas gâtée.
Elle m’a offert le plus précieux des cadeaux: Qu’elle soit la mère de mes enfants. Devenir père demeurera la plus exaltante aventure que j’ai pu vivre. Mes enfants sont ma richesse, un trésor inestimable ce dont je peux être le plus fier. ils débordent de prévenance, se soucient pour moi et me comblent d’une attention que je n’ai pas forcément mérité. J’inclus leurs épouses, attentionnées, obligeantes, lesquelles j’aime beaucoup et qui me le rendent au-delà de mon attente. Je reconnais avoir longtemps majoré l’intelligence chez un individu. À leur contact j’ai appris que l’humilité, l’humanité et la bienveillance lui sont autrement préférables. Enfin et surtout, il me faut associer mes petits enfants que je chéris en espérant qu’ils deviennent à leur tour, comme leurs parents, des gens «bien».

Je suis aujourd’hui grand-père de dix petits-enfants qui font ma joie. Je suis câlin, c’est tant mieux ils le sont aussi. C’est délicieux d’être grand-parent: On a l’avantage de partager des moments de tendresse, les jeux, les cadeaux, prendre le temps de les écouter sans autre obligation que d’être là, et on abandonne aux parents l’école, les nuits difficiles, les tracas quotidiens, la grippe et la gastro.
Je ne suis pas assez jeune c’est mon seul regret. Quand Léa, la petite dernière aura à son tour douze ans, j’en aurai quatre-vingt-cinq; c’est un peu tard pour la complicité. Néanmoins je me sens heureux, serein et détendu plus que je ne l’ai jamais été. J’aime la vie car elle a été douce pour moi et généreuse en bienfaits.
Maman née un 24 Mai (tiens…) était le personnage central de notre enfance. Notre cheville ouvrière, souvent excessive mais toujours résolue dirigeait en véritable chef d’orchestre cette multitude d’instruments aux cordes parfois dissonantes et rectifiait s’il le fallait les tonalités discordantes. En nous privant, si j’ose dire, de la phase de l’égoïsme de la petite enfance, elle a su donné le change pour qu’on la perçoive comme volontaire et autoritaire. Ceci m’oblige à dire qu’elle avait cette délicatesse de ne pas nous juger en public tout en étant fière auprès des autres, auxquels elle faisait notre éloge quand nous n’étions pas présents, suscitant plus d’intérêt à nos yeux, que celles que le sort avait mieux nanties.
Pour Maman, seule comptait la cellule nucléaire familiale la plus hermétique possible. L’anecdote vaut le détour et me paraît aujourd’hui encore improbable: Bien que nous appréciâmes le confort d’une ouate protectrice, notre mère nous a gardés sous cloche aussi longtemps que nous n’étions pas mariés, prétextant que vivre notre célibat hors du cocon familial serait mal perçu. Elle nous a ainsi transmis le besoin de nous rassembler afin, disait-elle, de mettre à notre portée les armes nécessaires pour lutter dans la vie. De ce fait elle avait, à contre courant de parents plus conventionnels, fait le choix de nous éduquer plutôt que de nous instruire en nous racontant des histoires non pas pour nous endormir mais nous tenir éveillés et veillait de cette manière à ce que notre ego ne soit jamais piétiné.

Dans cette grappe de merveilleux souvenirs scintillent dans ma tête ces instants de bien-être, de partage et surtout Le sourire stellaire de Maman qui illuminait chaque jour de notre existence, même ceux qui étaient gris. Pourtant sa vie n’a pas toujours été un fleuve tranquille. Maman fut veuve trop jeune et cette existence monotone lui pesait. Malheureux pour cette femme qui aimait les voyages et les gens, sociable à souhait comme en témoigne son côté solaire. De plus les années de dur labeur et les épreuves qui l’ont écorchée ont eu raison de sa forte personnalité et de sa détermination, mais elle ne laissait étonnamment paraître aucun ressentiment, aucune forme de désespérance, aucune lassitude, aucune tristesse, affirmant même sans retenue ses sentiments elle donnait à chacun d’entre nous l’impression d’être la personne la plus importante à ses yeux. D’ailleurs je fus interloqué quand pour la première fois le l’ai surprise à pleurer.
Les larmes de maman ressemblaient à des perles fines qui roulaient doucement sur ses joues parcheminées. Il y eut, bien heureusement de grands bonheurs dans sa vie, notamment quand nous naquirent, et certainement les larmes de joie qui s’en suivirent. Mais celles auxquelles je pense le plus souvent c’est à ces larmes de tendresse que l’on voit briller au coin de l’œil et que l’on écrase discrètement, pour conserver une façade plus équilibrée, moins émotive mais néanmoins vulnérable. Il y eut probablement des larmes plus amères, du manque, de la solitude, de la tristesse, de la perte précipitée et douloureuse de notre père. Il y aurait pu avoir des larmes de colère lorsque je n’ai pas ressenti alors qu’elle était usée, ses signes de désolation. Sans doute aussi des larmes causées par le manque de discernement de ma part, alors non conscient des pensées qui assombrissaient son existence. Étrange que je ne prenais pas ces larmes de détresse au sérieux.
Même si face aux difficultés nous réagissons en fonction de nos possibilités pour nous construire, je dois toutefois révéler que nous sommes tous des égoïstes ! Certes nous avons notre vie, nous avons nos réussites, nous avons nos échecs et ne faisons aucun cas des vivants, mais dès qu’ils disparaissent ils prennent tout à coup une importance hors du commun. Sans me complaire dans une inutile flagellation je ne prétends pas être un exemple. Je n’avais d’ailleurs jamais sérieusement pensé que je verrais ma mère disparaître un jour, du moins je ne me posais même pas la question où lorsque enfant je me le disais: c’étaient des mots vides de sens comme tant d’autres. Désintéressement ? Naïveté? Insouciance? Quoi qu’il en fût, c’est lorsqu’on rembobine qu’on est envahi de regrets.
— Le face-à-face avec soi-même n’est pas toujours aussi simple que l’on veut bien croire — La conscience m’est venue quand j’ai navigué là où le passé est un refuge, entre les écueils encombrants de ma mémoire. Mais elle ne fut pas intuitive. J’ai réalisé bien plus tard les sacrifices de notre mère, son immense dévouement et ses privations. Cette Femme si aimante et si généreuse a traversé son existence avec bienveillance, humilité et don de soi. Elle s’est immolée pour nous ouvrir la voie d’une vie meilleure et nous offrir ce qu’elle n’avait jamais reçu.
Comment ai-je pu jeter un voile sur cet amour absolu envers nous. Il m’a fallu être père pour mieux le comprendre et apprécier sa valeur, sa présence bienfaitrice, oser me pencher sur ses belles mains que le labeur avait rendues noueuses et osseuses pour les baiser humblement et profiter de l’un de ces moments magiques qui laissent un souvenir indélébile de communion, de douceur et de joie. L’effet est immédiat, un écrin de silence enveloppe l’esprit, les yeux n’ont plus besoin de mots pour se comprendre. Les mains se parlent mieux pour se dire que l’on s’aime.

Malheureusement les images s’appauvrissent et m’attarder à les renouveler m’est je l’avoue une discipline bienvenue. Celle-ci est la plus tendre et la plus pénible à la fois. Je l’aborde du reste avec une émotion toute religieuse: Parmi ces éclats de mémoire apparaît souvent cette scène gravée dans mon cœur où, le visage maigre et cireux, me serrant dans ses bras elle m’a balbutié à l’oreille «Vous êtes mon plus beau cadeau, mes enfants», puis dans un dernier souffle d’affection, elle a fermé Sa vie comme on ferme un livre d’images sur les mots les plus doux qui se soient jamais dits. Aujourd’hui Ma mante bienveillante n’est plus là où elle était, mais elle est partout là où je suis et je sais que dans Sa nuit, Il existe un ailleurs où l’âme est plus légère. Si le souvenir s’est estompé, la mémoire affective a résisté au temps. Cette affliction s’est de plus transformée en une tendresse indéfectible.
On aime sa mère presque sans le savoir, car qu’y a-t-il de plus authentique, de plus attentionné qu’une maman ? Je vous le dis du droit de mon regret: Rien ! On ne s’aperçoit de toute la profondeur des racines de cet amour qu’au moment de la séparation dernière. Devant une vie désormais sans garde-fou, un immense sentiment de solitude nous saisi. Alors, Hâtez -vous, le temps passe si vite et rend les souvenirs obsolètes. Aimez-la mieux que je n’ai su aimer la mienne. Certains penseront que le fait même d’avoir eu cette intention est déjà en soi inconvenant. Ils diront aussi tout l’effet que cet orage peut provoquer dans un ciel serein. J’admets l’étrangeté de ma démarche mais mon égocentrisme est tel que je me reconnais instantanément dans tous ceux gagnés par ce sentiment de culpabilité et qui peuvent être dévastés plus tard par leur mauvaise conscience. Si vous saviez comme je voudrais la retrouver et lui dire certaines choses que je lui ai jamais dites. Ces choses que je suis en train d’écrire…
Pour protéger leur famille, Nos Mères s’érigent en tour inébranlable que nulle tempête ne fera plier et leur circonspection d’agir pour leurs enfants est à nul autre pareil. Elles ont cette capacité à s’imposer dans la mise en scène de la sphère familiale que fort heureusement les hommes ne font que suivre. Cependant elles s’astreignent retenue, décence et pudeur et traversent leur existence avec bienveillance, amour et tendresse, en prenant soin de dissimuler leurs cicatrices par des sparadraps de bisous ou de masquer leurs douleurs par un sourire. Leur amour c’est comme l’air, tellement anodin qu’on ne le remarque même plus. Jusqu’à ce qu’on en manque…
On me pardonnera je l’espère, l’emprunt détourné à un auteur célèbre « Oh ! L’amour d’une mère ! – amour que nul n’oublie ! Chacun en a sa part, et tous l’ont tout entier ! » Autrement dit : Quelle que soit sa couleur, sa race ou sa religion, une maman comme le pélican, ouvrira de son bec son ventre pour nourrir ses petits.
L’avenir d’un enfant est l’œuvre de sa mère

Cette semaine nous célébrerons la fête des mères. Pour dire à celles qui nous ont donné le jour que nous continuons à vivre par elles et pour elles. Nous fêterons Ces « héroïnes » artisanes de notre quotidien, pleines de grâce et de bienveillance. Pour l’occasion je leur dédie cette magnifique interprétation
https://youtu.be/W6bBkj0nBWI
Bonne fête, Mères de courage, de bonté et de regard d’amour. Dites vous bien que de toutes les tendresses la votre est inestimable.
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J’ai su mal lui exprimer toute ma tendresse de son vivant. J’ai surtout l’impression d’être passé à côté d’elle, sans avoir vraiment su m’y prendre. Ce récit ressuscite sa délicieuse personne et rend grâce à Maman qui fut pour ses enfants un intarissable puits d’amour. Elle a tout laissé en ordre avant de partir, sauf nos sentiments.
https://myhr.tg/187gMHp2
Bonne fête Maman ❤️
Je lui dois cette renaissance et la façon sereine dont j’ai pu écrire ce texte. Et puisque j’ai promis la sincérité, le restituer et le partager enfin m’est devenu possible et son écriture libre qu’après sa disparition. Dire les mots que je pense m’aide à panser mes maux… J’avais surtout un réel besoin de trancher ce noeud gordien.
J’ai tenté d’être juste, pas forcément exhaustif mais sincère, espérant que ce récit animera les conversations de certains qui composeront peut-être leur propre toile.
FREDAL
Annexes
Il était une fois… » – ainsi commencent les contes qui captivent l’attention des enfants – « Il était une fois, il y a très longtemps, hors de l’espace et du temps, le Mal par excellence menaçait le Bien en soi mais ne sortait jamais vainqueur », c’est le signal qui fait tendre l’oreille aux tout-petits, c’est la formule qui éveille les fées et les magiciens et donne vie aux dragons. Il était une fois signifie que pour nous, adultes, allons enfin raconter cette abomination innommable.
https://allfreddies.com/2018/12/04/TV shoah/
Voilà quelques années, sur un parcours de Golf, j’ai eu le plaisir — si j’ose dire — de faire la connaissance de Maurice. L’idée d’écrire «Dieu est-il mort à Auschwitz» m’est venue de cette rencontre.
Le hasard a voulu que ce fut le lendemain de la commémoration de la Shoah. Je lui confiais alors qu’en voyant les différents reportages ou émissions TV qu’aucune vision de ces sombres années ne m’a marqué autant que ces wagons remplis d’enfants juifs, à la gare d’Austerlitz. Et j’ajoutais dans un soupir « qui aurait pu imaginer cet absolu de la terreur, ces enfants arrachés à leur mère. Seuls ceux qui ont connu Auschwitz peuvent savoir. Les autres ne le sauront jamais. Comprendront-ils au moins après ces diffusions ? ».
Dans un désir de mettre fin à cette discussion, Maurice m’a répondu sèchement: «Je suis l’un d’eux ! Et Dieu n’existe pas ou si il a existé, il est mort à Auschwitz , le Dieu d’amour et de consolation, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob s’est à jamais dissipé, sous le regard de ses enfants, dans la fumée de l’holocauste». Quelques jours plus tard j’ai su qu’il avait vu disparaître ses parents, ses deux sœurs et tous les siens, sauf son frère, dans le four crématoire d’Auschwitz
La rencontre avec Maurice m’a perturbé. La justesse de ses propos dérangé. On peut aisément comprendre que Maurice comme tant d’autres rescapés de cette terrible période, refoulée par l’inconscient collectif, n’oublieront jamais ces flammes et ces corps se transformer en volutes dans la fumée de Holocauste* qui consumèrent à jamais leur Foi. Ils n’oublieront jamais ce déni par omission d’après guerre qui assassinèrent leur Dieu et leur âme. Jamais ils n’oublieront.
Maurice moi aussi je n’oublierai jamais. Je t’accompagne dans la peine et dans la douleur. Empli de souffrances, j’hurle à l’injustice du fond de mes entrailles.
POURQUOI ?
https://allfreddies.com/2014/dieu-est-il-mort-a-auschwitz/
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* Le mot « Holocauste » d’origine grecque est le sacrifice le plus accompli défini par le Lévitique. Il ajoute à “ l’Ethnocide ” nazi une connotation religieuse et en fait un sacrifice absolu et collectif comme si les victimes étaient des bêtes sacrifiées en masse pour plaire à je ne sais quel dieu obscur.
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