“L’obscurité ne chasse pas l’obscurité, seule la lumière peut le faire.”

Tel Aviv le 25 Mai 2023

Les souvenirs servent-ils prioritairement à baliser le temps et à borner le présent? Ou carrément à être jetés au vent …

Je me suis longtemps refusé à imiter ceux qui publient leurs Mémoires, persuadés que leur moi mérite exhibition et que les épisodes de leur vie personnelle suscitent l’intérêt. À ceux qui m’interrogeaient à ce sujet, je n’ai cessé de déclarer qu’à ce petit jeu narcissique, on ne me prendrait pas. Le faire aujourd’hui m’oblige à manger mon chapeau. Me voici à mon tour piégé dans ce paradoxe: écrire comme tout le monde, espérant intéresser tout le monde à une vie qui ne serait pas celle de tout le monde. J’assume ces contradictions et je ne crains pas de me désavouer. Ça aura au moins le mérite d’être dit…

Depuis de nombreuses années, pris de passion pour la généalogie, je me suis mis à la recherche de mes racines. Chargée d’histoire et d’histoires cette reviviscence familiale donne de l’épaisseur à mes souvenirs et suscite en moi un réel bonheur. — Maman aurait été heureuse que j’accomplisse ces recherches en Son temps —

Convaincu que seul l’ancrage du passé paraît solide, je me suis focalisé sur ce qui fut plutôt que sur ce qui est. La tâche fut certes colossale mais je n’ai pas voulu perdre une seule miette de cette réminiscence ancestrale qui, au travers des actes et des photos qui l’accompagnent, me fait l’honneur de converser avec moi.

Quand le mal et le bien “ s’entre-mêlent ”….

L’obscurité

Cette immersion m’a plongé dans une aventure passionnante. Toutefois les confrontations avec un passé obscur et particulièrement les épithètes en forme d’insultes, les mots injurieux, les accusations diffamantes sédimentant l’inacceptable ainsi que le florilège de mesures perfides (humiliations en public, rouelle cousue sur le vêtement, ghettoïsation, bûchers ou pogroms) qui suintent en sourdine et nourrissent depuis des siècles le terreau haineux de l’antisémitisme ont sérieusement agité mon esprit, ébranlé les fondements de ma conscience. Jusqu’à me faire croire qu’on éliminait sur ordre de Dieu, Ses contrefaçons…

La thématique de l’amnésie trouve souvent refuge dans la fuite du temps et la disparition de tout événement, notamment de la mémoire du passé. Après Shoah (voire en annexe) avais-je le droit de vous perturber davantage? J’avais pourtant décidé de ranger ma plume au fond de mon casier. Devais-je alors éclipser ce racisme inventé de toutes pièces qui en son ultime conséquence, s’est transformé en un permis de chasse autorisant les crimes les plus atroces ? Effacer cette époque qui s’est refermée de la façon la plus brutale, cette société démembrée et ses égarements les plus pervers qui a délibérément choisi d’être amnésique ? Oublier m’a semblé d’une injustice absolue.

Je suis cependant stupéfait qu’une génération toute entière a pu effacer avec une telle perfection l’holocauste de son esprit, l’anesthésier jusqu’à en banaliser la dimension immémoriale. — À croire que l’ambition nazie de tout réduire en cendres pour ne laisser aucune trace a fabriqué de l’absence — Il suffit de songer à la frénésie avec laquelle on entreprit aussitôt de faire disparaître les décombres et à la conspiration du silence qui a perduré dans les universités allemandes jusqu’à la fin des années 1960. Les professeurs à cette époque que je qualifierais de vieux fascistes dissimulateurs avaient tous obtenu leurs titres entre les années 1930 et 1940. Après guerre ils étaient sourds, aveugles et muets, enfermés dans leurs ruines comme dans une forteresse d’ignorance voulue, capables encore de haine et de mépris, prisonniers par surcroît des vieilles entraves de la présomption et de la faute. Et s’il vous venait à l’esprit de découvrir, comme je l’ai fait par la suite, quel était leur sujet de thèse, vous auriez les cheveux qui se dresseraient sur la tête.

https://share.icloud.com/photos/04aZ2aNctY2wk3jPuiZ_H6s4A

De ce cortège des figures familières se dégagent et forment une nouvelle chaîne. Elles s’avancent jusqu’à moi, déposent tour à tour un souffle chaud entre mes mains et m’invitent à animer cette flamme et à entretenir le fil.

Il existe des vérités que l’on communique par l’écrit et d’autres, plus intestines, que l’on ne peut transmettre que par le silence. Par ce fait et pour ne pas tomber massivement dans la mélancolie, on a failli enfermer ce génocide dans un silence collectif alors qu’il représentait plus qu’une vérité historique, le symbole même de l’horreur des temps modernes: la “ verrue de l’histoire ”. En le taisant, c’était ne pas saisir le fonctionnement du mythe et les héritages idéologiques de ce lynchage sans fin. J’ai compris en fouillant dans ce passé “ passé sous silence ” — même si les images qui ont en elles-mêmes une grande force de dissuasion — que face à la falsification méticuleuse de l’histoire entreprise par les négationnistes la vérité est établie qu’au moment où l’on l’écrit et qu’on la raconte, à plus forte raison si elle s’arme d’un arsenal qui résiste à toutes les épreuves. L’opinion en général a été particulièrement défiante à ce que rapportaient les rescapés revenant des camps et s’est longtemps dérobée à toute confrontation avec de telles atrocités.

Les écrits restent aujourd’hui les seuls dépositaires de la mémoire d’ailleurs il semblerait qu’entre-temps les récits vivent une renaissance qui s’épanouit en lieu et place des documents et souvenirs de survivants. De surcroît plusieurs journaux intimes irréfutables comptent parmi les textes emblématiques de la Shoah. Celui d’Anne Frank par exemple ou, plus récemment, ceux d’Etty Hillesum et Victor Klemperer. Ces textes sont considérés comme des témoignages de première catégorie et c’est probablement à ce titre que leurs auteurs les ont conçus.

Revenir sur ces épisodes malheureux m’a appris que ce ne sont pas toujours les circonstances auxquelles nous avons été directement mêlés qui nous affectent le plus. Bien que ma famille, à part un grand oncle du côté de mon père, a pour l’essentiel été épargnée, j’ai le sentiment que ces cadavres emmurés dans le néant, perdus dans le noir hideux de l’inhumanité et dans l’amnésie générale comme si rien de mal ne s’était jamais produit nulle part, font partie de mes proches.

Cette confrontation avec des objets et éléments
aussi intimes et personnels que des lunettes ou des cheveux ont rendu ces séquences inhumaines à mes yeux.

Les atrocités durant ces temps dits modernes féconds en crimes collectifs et massacres en tous genres qui ont gravité autour du trou noir de la Shoah ont remis en mémoire tout ce que je tentais jusqu’alors de gommer. Je n’arrivais pas à m’extraire tout à fait des lectures obsédantes de cette ère d’atrocités, secoué par les images attachées à ces innombrables objets intimes et personnels, qui n’ont pas, eux, la capacité de se souvenir. En même temps ces images-preuves dissimulées, hantées par la peur de la réfutation m’ont procuré un matériau solide.

La morsure de la Shoah me meurtri au plus profond. Elle me poursuit jusque dans mes rêves et me projette à sa guise dans l’enfer irrespirable des camps et le florilège de leurs abominations, comme cette ombre à laquelle je n’ai jamais pu me soustraire tout à fait qui voile le regard de ces êtres surgis de leurs cendres. Ces corps décharnés qui ne sont plus que le réceptacle de mille angoisses et de mille haines. Devant l’implorations de ces spectres qui n’ont plus rien d’humain mais un tant soit peu de vie de force et de souffle pour se lever et supplier du fond de leur âme «je veux encore vivre», j’ai envie de les ressusciter, les accompagner pour faire entendre leur voix que l’on a fait taire à desseins. Rallumer sur leur visage la lumière qui a peut-être été éteinte pour atténuer l’expression de leur souffrance.

ces spectres humains décharnés qui n’ont plus rien d’humain mais un tant soit peu de vie de force et de souffle pour se lever et supplier d’une voix éteinte « je veux encore vivre ».

La Lumière

Je ne voulais pas d’une vie parfaite, je recherchais plutôt une vie heureuse. Je mesure ma chance, non sans avoir remarqué que le mois de Mai n’est pas un mois ordinaire.

Le 7 Mai 1945 — capitulation de l’Allemagne nazie

1948 — mon année de naissance — l’état d’Israël voit le jour le 14 Mai🇮🇱

https://youtu.be/rC25IVpa0z4

Ma petite fille Salomé Ruth ma première de cordée âgée de 12 ans, avec laquelle je suis si heureux de pouvoir partager cette première grande étape de la vie, confirme son élévation religieuse ce lundi 29 Mai. Qu’elle mérite d’être surnommée homérique et de voir son nom et ses actes racontés à chaque Chavouot comme l’est Ruth, l’illustre prophétesse, femme de foi, de bonté et d’espérance qui changea un monde de tristesse et de vide en bonheur et plénitude.

Il est d’usage de lire le rouleau de Ruth à l’occasion de la fête de Chavouot.
L’histoire de cette héroïne biblique constitue, en effet, l’expression de leçons fondamentales de la loi orale.

Et pour que la fête soit complète le 29 Mai est le jour anniversaire de mon aîné.

Le plus grand des plaisirs qui soit de magnifier son épouse, c’est dans parler. Alors que d’autres mettent des mois pour s’aimer, ce fut pour nous le temps d’un battement de paupières, Elle m’a pris la main avec bienveillance, amour et sincérité et ne l’a plus jamais lâchée depuis Quarante cinq ans. C’était un 24 mai.

J’ai eu de la chance de l’avoir rencontrée. c’est une femme admirable, d’une grande qualité. Elle est pour moi le plus beau de la vie, le plus noble de ce monde. Accomplie et d’une large ouverture d’esprit. Douce et altruiste, ce qui est gratifiant. D’une rare générosité, elle l’a toujours été. Remarquable, en tous points. Elle le mérite, car la vie en ses débuts ne l’a pas gâtée.

Elle m’a offert le plus précieux des cadeaux: Qu’elle soit la mère de mes enfants. Devenir père demeurera la plus exaltante aventure que j’ai pu vivre. Mes enfants sont ma richesse, un trésor inestimable ce dont je peux être le plus fier. ils débordent de prévenance, se soucient pour moi et me comblent d’une attention que je n’ai pas forcément mérité. J’inclus leurs épouses, attentionnées, obligeantes, lesquelles j’aime beaucoup et qui me le rendent au-delà de mon attente. Je reconnais avoir longtemps majoré l’intelligence chez un individu. À leur contact j’ai appris que l’humilité, l’humanité et la bienveillance lui sont autrement préférables. Enfin et surtout, il me faut associer mes petits enfants que je chéris en espérant qu’ils deviennent à leur tour, comme leurs parents, des gens «bien».

C’est délicieux d’être grand-parent: On a l’avantage de partager des moments de tendresse, les jeux, les cadeaux, prendre le temps de les écouter sans autre obligation que d’être là

Je suis aujourd’hui grand-père de dix petits-enfants qui font ma joie. Je suis câlin, c’est tant mieux ils le sont aussi. C’est délicieux d’être grand-parent: On a l’avantage de partager des moments de tendresse, les jeux, les cadeaux, prendre le temps de les écouter sans autre obligation que d’être là, et on abandonne aux parents l’école, les nuits difficiles, les tracas quotidiens, la grippe et la gastro.

Je ne suis pas assez jeune c’est mon seul regret. Quand Léa, la petite dernière aura à son tour douze ans, j’en aurai quatre-vingt-cinq; c’est un peu tard pour la complicité. Néanmoins je me sens heureux, serein et détendu plus que je ne l’ai jamais été. J’aime la vie car elle a été douce pour moi et généreuse en bienfaits. 

Maman née un 24 Mai (tiens…) était le personnage central de notre enfance. Notre cheville ouvrière, souvent excessive mais toujours résolue dirigeait en véritable chef d’orchestre cette multitude d’instruments aux cordes parfois dissonantes et rectifiait s’il le fallait les tonalités discordantes. En nous privant, si j’ose dire, de la phase de l’égoïsme de la petite enfance, elle a su donné le change pour qu’on la perçoive comme volontaire et autoritaire. Ceci m’oblige à dire qu’elle avait cette délicatesse de ne pas nous juger en public tout en étant fière auprès des autres, auxquels elle faisait notre éloge quand nous n’étions pas présents, suscitant plus d’intérêt à nos yeux, que celles que le sort avait mieux nanties.

Pour Maman, seule comptait la cellule nucléaire familiale la plus hermétique possible. L’anecdote vaut le détour et me paraît aujourd’hui encore improbable: Bien que nous appréciâmes le confort d’une ouate protectrice, notre mère nous a gardés sous cloche aussi longtemps que nous n’étions pas mariés, prétextant que vivre notre célibat hors du cocon familial serait mal perçu. Elle nous a ainsi transmis le besoin de nous rassembler afin, disait-elle, de mettre à notre portée les armes nécessaires pour lutter dans la vie. De ce fait elle avait, à contre courant de parents plus conventionnels, fait le choix de nous éduquer plutôt que de nous instruire en nous racontant des histoires non pas pour nous endormir mais nous tenir éveillés et veillait de cette manière à ce que notre ego ne soit jamais piétiné.

Son sourire stellaire illuminait chaque jour de notre existence, même ceux qui étaient gris.

Dans cette grappe de merveilleux souvenirs scintillent dans ma tête ces instants de bien-être, de partage et surtout Le sourire stellaire de Maman qui illuminait chaque jour de notre existence, même ceux qui étaient gris. Pourtant sa vie n’a pas toujours été un fleuve tranquille. Maman fut veuve trop jeune et cette existence monotone lui pesait. Malheureux pour cette femme qui aimait les voyages et les gens, sociable à souhait comme en témoigne son côté solaire. De plus les années de dur labeur et les épreuves qui l’ont écorchée ont eu raison de sa forte personnalité et de sa détermination, mais elle ne laissait étonnamment paraître aucun ressentiment, aucune forme de désespérance, aucune lassitude, aucune tristesse, affirmant même sans retenue ses sentiments elle donnait à chacun d’entre nous l’impression d’être la personne la plus importante à ses yeux. D’ailleurs je fus interloqué quand pour la première fois le l’ai surprise à pleurer.

Les larmes de maman ressemblaient à des perles fines qui roulaient doucement sur ses joues parcheminées. Il y eut, bien heureusement de grands bonheurs dans sa vie, notamment quand nous naquirent, et certainement les larmes de joie qui s’en suivirent. Mais celles auxquelles je pense le plus souvent c’est à ces larmes de tendresse que l’on voit briller au coin de l’œil et que l’on écrase discrètement, pour conserver une façade plus équilibrée, moins émotive mais néanmoins vulnérable. Il y eut probablement des larmes plus amères, du manque, de la solitude, de la tristesse, de la perte précipitée et douloureuse de notre père. Il y aurait pu avoir des larmes de colère lorsque je n’ai pas ressenti alors qu’elle était usée, ses signes de désolation. Sans doute aussi des larmes causées par le manque de discernement de ma part, alors non conscient des pensées qui assombrissaient son existence. Étrange que je ne prenais pas ces larmes de détresse au sérieux. 

Même si face aux difficultés nous réagissons en fonction de nos possibilités pour nous construire, je dois toutefois révéler que nous sommes tous des égoïstes ! Certes nous avons notre vie, nous avons nos réussites, nous avons nos échecs et ne faisons aucun cas des vivants, mais dès qu’ils disparaissent ils prennent tout à coup une importance hors du commun. Sans me complaire dans une inutile flagellation je ne prétends pas être un exemple. Je n’avais d’ailleurs jamais sérieusement pensé que je verrais ma mère disparaître un jour, du moins je ne me posais même pas la question où lorsque enfant je me le disais: c’étaient des mots vides de sens comme tant d’autres. Désintéressement ? Naïveté? Insouciance? Quoi qu’il en fût, c’est lorsqu’on rembobine qu’on est envahi de regrets.

— Le face-à-face avec soi-même n’est pas toujours aussi simple que l’on veut bien croire — La conscience m’est venue quand j’ai navigué là où le passé est un refuge, entre les écueils encombrants de ma mémoire. Mais elle ne fut pas intuitive. J’ai réalisé bien plus tard les sacrifices de notre mère, son immense dévouement et ses privations. Cette Femme si aimante et si généreuse a traversé son existence avec bienveillance, humilité et don de soi. Elle s’est immolée pour nous ouvrir la voie d’une vie meilleure et nous offrir ce qu’elle n’avait jamais reçu.

Comment ai-je pu jeter un voile sur cet amour absolu envers nous. Il m’a fallu être père pour mieux le comprendre et apprécier sa valeur, sa présence bienfaitrice, oser me pencher sur ses belles mains que le labeur avait rendues noueuses et osseuses pour les baiser humblement et profiter de l’un de ces moments magiques qui laissent un souvenir indélébile de communion, de douceur et de joie. L’effet est immédiat, un écrin de silence enveloppe l’esprit, les yeux n’ont plus besoin de mots pour se comprendre. Les mains se parlent mieux pour se dire que l’on s’aime.

Les mains se parlent mieux pour se dire que l’on s’aime.

Malheureusement les images s’appauvrissent et m’attarder à les renouveler m’est je l’avoue une discipline bienvenue. Celle-ci est la plus tendre et la plus pénible à la fois. Je l’aborde du reste avec une émotion toute religieuse: Parmi ces éclats de mémoire apparaît souvent cette scène gravée dans mon cœur où, le visage maigre et cireux, me serrant dans ses bras elle m’a balbutié à l’oreille «Vous êtes mon plus beau cadeau, mes enfants», puis dans un dernier souffle d’affection, elle a fermé Sa vie comme on ferme un livre d’images sur les mots les plus doux qui se soient jamais dits. Aujourd’hui Ma mante bienveillante n’est plus là où elle était, mais elle est partout là où je suis et je sais que dans Sa nuit, Il existe un ailleurs où l’âme est plus légère. Si le souvenir s’est estompé, la mémoire affective a résisté au temps. Cette affliction s’est de plus transformée en une tendresse indéfectible.

On aime sa mère presque sans le savoir, car qu’y a-t-il de plus authentique, de plus attentionné qu’une maman ? Je vous le dis du droit de mon regret: Rien ! On ne s’aperçoit de toute la profondeur des racines de cet amour qu’au moment de la séparation dernière. Devant une vie désormais sans garde-fou, un immense sentiment de solitude nous saisi. Alors, Hâtez -vous, le temps passe si vite et rend les souvenirs obsolètes. Aimez-la mieux que je n’ai su aimer la mienne. Certains penseront que le fait même d’avoir eu cette intention est déjà en soi inconvenant. Ils diront aussi tout l’effet que cet orage peut provoquer dans un ciel serein. J’admets l’étrangeté de ma démarche mais mon égocentrisme est tel que je me reconnais instantanément dans tous ceux gagnés par ce sentiment de culpabilité et qui peuvent être dévastés plus tard par leur mauvaise conscience. Si vous saviez comme je voudrais la retrouver et lui dire certaines choses que je lui ai jamais dites. Ces choses que je suis en train d’écrire…

Pour protéger leur famille, Nos Mères s’érigent en tour inébranlable que nulle tempête ne fera plier et leur circonspection d’agir pour leurs enfants est à nul autre pareil. Elles ont cette capacité à s’imposer dans la mise en scène de la sphère familiale que fort heureusement les hommes ne font que suivre. Cependant elles s’astreignent retenue, décence et pudeur et traversent leur existence avec bienveillance, amour et tendresse, en prenant soin de dissimuler leurs cicatrices par des sparadraps de bisous ou de masquer leurs douleurs par un sourire. Leur amour c’est comme l’air, tellement anodin qu’on ne le remarque même plus. Jusqu’à ce qu’on en manque…

On me pardonnera je l’espère, l’emprunt détourné à un auteur célèbre « Oh ! L’amour d’une mère ! – amour que nul n’oublie ! Chacun en a sa part, et tous l’ont tout entier ! » Autrement dit : Quelle que soit sa couleur, sa race ou sa religion, une maman comme le pélican, ouvrira de son bec son ventre pour nourrir ses petits. 

L’avenir d’un enfant est l’œuvre de sa mère

Dès les premiers jours après la naissance, une très forte relation se noue entre la mère et l’enfant par une hormone sécrétée lorsque la mère est en présence de son enfant — l’ocytocine — «l’hormone de tous les attachements» . Il suffit de s’en rappeler si il nous arrivait d’en douter.

Cette semaine nous célébrerons la fête des mères. Pour dire à celles qui nous ont donné le jour que nous continuons à vivre par elles et pour elles. Nous fêterons Ces « héroïnes » artisanes de notre quotidien, pleines de grâce et de bienveillance. Pour l’occasion je leur dédie cette magnifique interprétation 

https://youtu.be/W6bBkj0nBWI

Bonne fête, Mères de courage, de bonté et de regard d’amour. Dites vous bien que de toutes les tendresses la votre est inestimable.

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J’ai su mal lui exprimer toute ma tendresse de son vivant. J’ai surtout l’impression d’être passé à côté d’elle, sans avoir vraiment su m’y prendre. Ce récit ressuscite sa délicieuse personne et rend grâce à Maman qui fut pour ses enfants un intarissable puits d’amour. Elle a tout laissé en ordre avant de partir, sauf nos sentiments.

https://myhr.tg/187gMHp2

Bonne fête Maman ❤️

Je lui dois cette renaissance et la façon sereine dont j’ai pu écrire ce texte. Et puisque j’ai promis la sincérité, le restituer et le partager enfin m’est devenu possible et son écriture libre qu’après sa disparition. Dire les mots que je pense m’aide à panser mes maux… J’avais surtout un réel besoin de trancher ce noeud gordien.

J’ai tenté d’être juste, pas forcément exhaustif mais sincère, espérant que ce récit animera les conversations de certains qui composeront peut-être leur propre toile. 

FREDAL

Annexes

Il était une fois… » – ainsi commencent les contes qui captivent l’attention des enfants – « Il était une fois, il y a très longtemps, hors de l’espace et du temps, le Mal par excellence menaçait le Bien en soi mais ne sortait jamais vainqueur », c’est le signal qui fait tendre l’oreille aux tout-petits, c’est la formule qui éveille les fées et les magiciens et donne vie aux dragons. Il était une fois signifie que pour nous, adultes, allons enfin raconter cette abomination innommable.

https://allfreddies.com/2018/12/04/TV shoah/

Voilà quelques années, sur un parcours de Golf, j’ai eu le plaisir — si j’ose dire — de faire la connaissance de Maurice. L’idée d’écrire «Dieu est-il mort à Auschwitz» m’est venue de cette rencontre.

Le hasard a voulu que ce fut le lendemain de la commémoration de la Shoah. Je lui confiais alors qu’en voyant les différents reportages ou émissions TV qu’aucune vision de ces sombres années ne m’a marqué autant que ces wagons remplis d’enfants juifs, à la gare d’Austerlitz. Et j’ajoutais dans un soupir « qui aurait pu imaginer cet absolu de la terreur, ces enfants arrachés à leur mère. Seuls ceux qui ont connu Auschwitz peuvent savoir. Les autres ne le sauront jamais. Comprendront-ils au moins après ces diffusions ? ». 

Dans un désir de mettre fin à cette discussion, Maurice m’a répondu sèchement: «Je suis l’un d’eux ! Et Dieu n’existe pas ou si il a existé, il est mort à Auschwitz , le Dieu d’amour et de consolation, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob s’est à jamais dissipé, sous le regard de ses enfants, dans la fumée de l’holocauste». Quelques jours plus tard j’ai su qu’il avait vu disparaître ses parents, ses deux sœurs et tous les siens, sauf son frère, dans le four crématoire d’Auschwitz

La rencontre avec Maurice m’a perturbé. La justesse de ses propos dérangé. On peut aisément comprendre que Maurice comme tant d’autres rescapés de cette terrible période, refoulée par l’inconscient collectif, n’oublieront jamais ces flammes et ces corps se transformer en volutes dans la fumée de Holocauste* qui consumèrent à jamais leur Foi. Ils n’oublieront jamais ce déni par omission d’après guerre qui assassinèrent leur Dieu et leur âme. Jamais ils n’oublieront.

Maurice moi aussi je n’oublierai jamais. Je t’accompagne dans la peine et dans la douleur. Empli de souffrances, j’hurle à l’injustice du fond de mes entrailles.

POURQUOI ?

https://allfreddies.com/2014/dieu-est-il-mort-a-auschwitz/

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* Le mot « Holocauste » d’origine grecque est le sacrifice le plus accompli défini par le Lévitique. Il ajoute à  l’Ethnocide ” nazi une connotation religieuse et en fait un sacrifice absolu et collectif comme si les victimes étaient des bêtes sacrifiées en masse pour plaire à je ne sais quel dieu obscur.

Irremplaçable devient les choses de la vie…

Il ne m’a jamais paru aussi grand que lorsqu’il m’a confié ses angoisses qui l’empêchaient de dormir, d’être seul la nuit à l’hôpital les derniers temps, quand le surdosage l’a rendu confus, faisant face à la vérité. Face à lui-même pour dégager les éléments les plus profonds de sa subjectivité qui risqueraient d’altérer sa conscience, son discernement. Il a toujours été dans ce combat perpétuel qu’il menait avec fermeté et exigence sur l’essentiel. Lorsque j’ai annoncé son décès à ceux que je savais proches de lui, ou ayant eu l’occasion de le rencontrer, de le fréquenter, de travailler avec lui notamment dans le cadre de nos activités, j’ignorais que j’allais initier ce large mouvement de témoignages et de tristesse en réaction à sa perte, de souvenirs émouvants, d’hommages à cet homme qui suscitait l’admiration et l’attachement. C’etait un modèle, lui qui prétendait ne pas l’être.

Il maintenait en éveil une lucidité, un souci de vérité, d’analyse, de compréhension des processus tant singuliers qu’institutionnels, endogènes ou exogènes, des enjeux tant intimes qu’externes, spirituels ou moraux.
Le vivre ensemble, le sens de la responsabilité des uns par rapport aux autres était un thème qui lui était extrêmement cher. Il insistait sur la nécessaire réciprocité qu’implique cette relation. Il regrettait que trop souvent elle ne soit vécue qu’à sens unique.
Il me manque terriblement. Sa mémoire m’oblige.
LEILOU NICHMAT CHARLY PINHAS BEN BENTKIA
Que son âme soit bénie
03 Sivan 5773
החותם שלו נשאר בל יימחה

Les Choses de la Vie

Dans la société juive traditionnelle, de l’individu à la famille élargie, du clan et à la société tout entière, la vie s’articule autour de règles conformes à la Torah et aux prescriptions édictées par des Sages. Dans le dispositif législatif qui en résulte, le remariage suite à un décès trouve naturellement sa place et sa fonction.

L’exposé de la semaine dernière, Béh’oukotaï a évoqué le “התלונה הקטנה” la petite remontrance. Petite peut-être, mais dont la signification nous glace.Ce commandement sous son cortège de réprimandes détermine une ligne de conduite pré requise par une Loi céleste et de comportements à éviter — tout particulièrement ceux qui enfièvrent —. Par ce fait chaque événement de notre vie se réverbère instantanément selon une autre dimension, constituant le socle de la pérennité de notre identité d’où la raison de ne jamais traiter l’avertissement avec indifférence ou imaginer que nos actes s’inscrivant dans notre aire existentielle ne tirent pas plus à conséquences et n’engagent pas pour autant notre responsabilité. Je ne prétends pas mais tout peut s’y trouver en germe dans cette injonction, notamment quand les uns s’approprient sans vergogne une virginité et se raccrochent à la première branche venue, amplifiant chez les autres une sensation de déchirement, d’arrachement qui brûle le corps et dévore l’esprit. Prétextant de ne pas savoir, ils s’autorisent toutes les audaces et flânent à leurs rêveries avec une espèce de crédulité naturelle qui peut affliger du moins désobliger.

Le livre de cette semaine Bamidbar est considéré comme une suite logique dans un classique du genre par ses épisodes-types qui l’accompagnent et ses mises à l’épreuve quasiment modélisées. Ce dogme apparaît comme un principe de responsabilité indissociable de la conscience humaine. Ce constat s’accompagne fatalement d’une question embarrassante: le judaïsme est-il réduit, par sa seule nature pulsionnelle, le “yetser hara”, à la condition humaine ? tant cette alternative semble de toute évidence tellement inflexible, manichéenne.

Les esprits censés ne manqueront pas à juste titre de souligner cette impudence perfidement dissimulée, notamment lorsqu’elle se glisse dans le cénacle familial, tandis que les esprits funestes diront qu’heureusement cette condition relookée par la pensée contemporaine n’est plus perçue comme un comportement sacrilège. Ils feront également remarquer que cette certitude de l’absurde n’a plus lieu d’être et que cette transgression rappelle étrangement l’une de nos plus vieille loi usée jusqu’à la corde: « N’approchez pas trop près de la lumière, vous risquerez d’être aveuglés ». Il faut parfois se méfier des maîtres mots prononcés par nos maîtres, en revanche les mots qui ne fâchent personne, vide de sens, faussent souvent la réalité quand on veut l’amener à des conclusions chimériques. Aujourd’hui je n’érige plus le doute en valeur suprême et cette phobie du totem et le moralisme opaque insidieusement entretenu ne peuvent en rien me satisfaire.

Comme je n’avais pas de réponse à cette question obsédante et dérangeante qui agitait mon esprit, rongé de plus par la peine, je l’ai clairement rejetée, j’ai détourné mon regard de cette histoireconvaincu au fond que les scénarios vont et viennent à leur guise, que le monde est ainsi tricoté et que rien n’arrêtera la recette céleste. Généralement dans ce genre de situation, par reflexe on regarde d’abord, ensuite on ne veut pas voir ou on excuse, finalement on s’habitue. En tentant de m’instruire, j’ai découvert mon ignorance, notamment sur l’oppression patriarcale de certains qui utilisent la religion à mauvais escient, singulièrement à l’encontre des femmes, afin de leur imposer des dogmes inexistants dans la Torah dont seul Hashem a prescrit les ordonnances. Ce genre de pratiques a ses revers et conduit à des situations où l’on paye cher le fait de s’inscrire à contre courant.

Toute Mort Transforme une Vie en Destin…

il m’a semblé immoral de ne pas avoir reconnu plus tôt ce mauvais jugement; que les modes de vie changent selon les contextes. Je n’ai pourtant pas pour vocation à regarder passer les trains. Au risque de prendre certains barbus à rebrousse-poil, je me soumets à une obligation où la raison rejoint le droit et l’intérêt. j’inverse donc ma perspective en dénonçant cette indignation, cette fausse peur du tabou et à la lueur de ces vérités, j’écris une nouvelle page en rapport avec une contrariété non justifiée. Pour me débarrasser de tant de doutes, j’ai décidé d’opposer une impassibilité stoïque aux attaques car je considère qu’il n’y a pas pire que l’aveuglement et la stupidité consciencieuse et dans ce genre de situation plus les maux vont chaotiques plus ils se fabriquent. Quoiqu’il en soit il faudra bien s’entendre un jour sur ce grief pour que nous le gommions car dix ans plus tard cette ambiguïté devient à l’évidence excessive, indécente même.

Quel sens y a-t-il à persévérer dans ce procès, alors qu’il est clairement établi que le contrat social entre conjoints « Ketoubba » définissant les règles à respecter, dans la formation comme dans la rupture du lien conjugal, est abrogé lors du décès de l’un d’entre eux. Comme les textes sacrés ne sont pas des auberges espagnoles et que rien n’arrive par hasard, en nous invitant à ne pas se morfondre ad vitam aeternam, nos sages, au travers des prescriptions, ont positionné le curseur de telle façon que nous ne versions pas dans une forme de fatalisme.

Je suis conscient de demander beaucoup, précisément à ceux qui se nourrissent de préjugés, bien que dans les meilleurs esprits il peut y avoir des critiques malvenues. J’encourage aussi les esprits chagrins à prendre conscience et de faire preuve de cohérence comportementale, car il serait convenable d’apaiser les émotions, de démêler enfin ces nœuds et de désamorcer les objections morales. Pour les esprits les plus rétifs les choses ne changeront pas de façon significative. Mais n’est-ce pas des incertitudes que naissent souventles initiatives?

Il n’est pas question pour autant de jouer les « janus » aux deux visages mais de changer plutôt de logiciel, d’y remédier en se tournant résolument vers le mariage pour éviter de tomber dans la débauche ou de sombrer dans une sorte de renoncement ficellé par des culpabilisations à répétitions. De surcroît les écartsentraînés par un célibat prolongé seraient mal perçus. Ce n’est pas aussi un hasard si Baba Salé en se remariant à un âge avancé a levé toute ambiguïté en inscrivant un nouveau chapitre de sa vie, sans boucher les trous et sans essayer de retrouver en sa nouvelle épouse la moindre correspondance, la même image”.

Je souhaite que cette introspection sera utile aux uns sans être nuisible à d’autres. Prescription pour prescription choisissons ensemble la plus noble.

FREDAL

Vous avez sûrement remarqué que j’éprouve une certaine réserve à écrire sur le sujet. Les mots qui me glissaient sous les doigts se font plus réticents. Aujourd’hui, j’obéis à un serment qui rythme ma vie depuis dix ans. Je reprends la plume une dernière fois afin de sauvegarder notre immuable unité et incruster le futur consubstantiel à cette leçon de vie, avec la même énergie, dans cette veine profonde que Charly a gravée. Toutefois j’espère avoir su préserver le secret précieux de la vie des uns sans nuire à la liberté de penser et l’épanouissement des autres même si parfois, sinon souvent, vous êtes intransigeants envers vous-mêmes et surtout envers ceux qui adoptent pour une raison qu’ils estiment valable ou incontestable, un courant contraire…

J’ai cependant ressenti la chaleur de votre proximitécette indicible fraternité. Puissions-nous continuer à nous aimer encore de la sorte. 

Bien à Vous Tous

Le couronnement du roi Charles III d’Angleterre et les liens tissés avec le judaïsme

Depuis de nombreuses années nous savons que la famille royale Windsor d’Angleterre, mais non seulement la famille Windsor mais, toute la famille royale d’Angleterre, entretient des liens privilégiés avec le Judaïsme en ce sens où l’on sait que, lors des Croisades, l’un des notables du royaume anglais avait rapporté de « Terre Sainte » dans ses malles une pierre et pas n’importe laquelle : en effet, la Genèse rapporte qu’en chemin vers son oncle Laban, Jacob, futur Patriarche, se couche dans un champ pour y passer la nuit et il pose sa tête sur une pierre. Ce faisant, il fit un songe : celui de l’Echelle de Jacob porteur de multiples « messages » divins.

Au matin, lorsque Jacob s’éveilla, fort impressionné, à la fois du songe et du message divin qu’il reçut, il se saisit de cette pierre et en érigea un monument sur lequel il versa de l’huile en signe de consécration (Genèse chapitre XXVIII, verset 18). Puis, le patriarche reprit son chemin vers Haran pour y épouser ses cousines et fonder sa propre famille avec ses douze fils…. 

Ce lieu fut nommé « Beith El » ou Maison de D. Par la suite, au retour en Canaan de l’esclavage d’Egypte les douze tribus s’installèrent dans tout le pays…..puis, les générations se succédèrent les unes aux autres et, après quelques siècles la monarchie s’installa à Jérusalem avec Saül puis David puis Salomon et le Temple fut construit. 

Le Roi David renforça le pays sur tous les plans et établit d’excellentes relations avec tous les Etats voisins et même beaucup plus loin. L’histoire anglaise fixe que ce sont des marins juifs qui, en fuyant la Judée se sont approprié cette pierre de Jacob et se sont embarqués sur l’une des embarcations ancrées à Yafo et se sont dirigé droit devant eux. Ils auraient alors dépassé le détroit de Gibraltar et se trouvant naviguant sur l’Océan se sont dirigés vers un port Irlandais où s’étaient déjà installée une communauté juive.

Lorsque Nabuchodonosor a envahi la Judée et détruit le Temple de Salomon  selon les prédictions de Jérémie On dit que Jérémie est mort et fut enseveli à Anatot près de Jérusalem. Cependant, se trouve en Irlande une tombe attribuée à Jérémie le prophète… Qui a tort ? qui a raison ? nous nous trouvons dans l’impossibilité absolue de statuer. De toutes façons à ce point de ce rédactionnel l’histoire britannique certifie que par conséquent les filles du roi Tsidkiyahou (Sedecias) se seraient enfuies avec Jérémie et d’autres marins, négociants et auraient donc fondé une colonie juive en Irlande puis en Grande Bretagne. De là l’histoire britannique certifie l’origine de la famille royale anglaise : la famille du roi David et c’est donc de là que se trouve l’origine des rites observés jusqu’à aujourd’hui : la circoncision des mâles royaux par un mohel certifié de Londres et l’onction avec une huile d’olives surveillée en provenance de Jérusalem huile vierge et parfumée de certains aromates présents dans l’encens que l’on brûlait au Temple de Jérusalem à savoir, entre autres, la myrrhe et la cannelle. Il est à souligner que nulle part ailleurs qu’en Grande Bretagne/Royaume Uni, un roi n’est oint de la manière biblique.

Il paraît que l’arbre généalogique royal était affiché dans l’abbaye de Westminster  ….

Lors de la cérémonie du couronnement de Charles III, que j’ai visionnée en différé bien entendu, j’ai pu repasser deux fois le passage où l’Archevêque de Canterbury a béni le nouveau roi d’une traduction de la bénédiction pontificale d’Aharon HaCohen où il lui souhaite d’avoir le visage/la face éclairée par HaShem etc et pour terminer en lui souhaitant qu’HaShem impose sur le nouveau souverain la Paix du Maître du Monde.

Parenthèse intéressante : le fidèle juif peut trouver dans un rituel de prières diverses bénédictions à faire comme celle lorsqu’on entend le tonnerre/voit des éclairs ou lorsqu’on voit un arc-en-ciel mais il existe aussi deux bénédictions spéciales (avec une variante lorsqu’il s’agit de juifs ou de non-juifs) c’est lorsqu’on voit une personne très savante ou lorsqu’on voit un roi.

L’histoire d’Angleterre au XVème siècle se lie à l’histoire de l’Espagne lorsque les rois Arthur Tudor (en premières noces) puis Henri VIII (en deuxièmes noces) épousent Catherine d’Aragon. Or, Catherine d’Aragon n’est autre que la fille du triste couple formé par Ferdinand II d’Aragon et Isabelle de Castille dite la Catholique sinistre souveraine ayant mis en place tout le système meurtrier de l’Inquisition avec Torquemada et la permission du pape Sixte IV.

Ce que peu savent c’est que, de par sa naissance, Ferdinand d’Aragon (1452-1516) est le fils d’une juive espagnole Jeanne Enriquez(1425-1468) elle-même fille de Fadrique Enriquez et Marina de Cordoba (de Cordoue). Or, Marina de Cordoba fut la fille de Juana de Mndoza, elle-même fille Yonati bat Guedaliya descendante des exilarques de Babylonie et de Fadrique Alfonso de Castilla…..!!!!

Le judaïsme de Yonati s’est donc transmis de femme en femme jusqu’à Ferdinand II qui, pour épouser Isabelle la Catholique s »est sans aucun doute converti comme beaucoup de Juifs espagnols poursuivis par les In- quisiteurs….

Un petit clin d’œil à un ami  qui pense que le mot british (anglais) vient des deux mots hébraïques accolés : brith (alliance/circoncision) et ish (homme) pourquoi pas ??? A mon humble avis, ce mot « britain » provient uniquement de la région qui a donné son nom à la Bretagne : les bretons… Mais, revenons en Angleterre et à Catherine d’Aragon, si vous le voulez bien. Henri VIII ayant épousé Catherine d’Aragon car elle était veuve d’Arthur Tudor qui était décédé très jeune, le souverain désirait conserver des liens puissants avec l’Espagne (car Charles Quint était devenu l’Empereur du Saint Empire), pourtant Catherine ne lui avait donné qu’une seule fille et de nombreuses fausses-couches et n’avait donc pas eu de garçon…..

Or, il était de tradition dans la famille royale que le souverain soit hébraïsant et expert en bible. Le roi Henri VIII demanda au Pape de divorcer/dissoudre son mariage avec Catherine car il désirait épouser Ann Boleyn. Mais le Pape s’y opposa. Henri VIII s’appuyant sur le verset du Deutéronome (sur le lévirat) argua que son mariage avec sa belle-sœur était en quelque sorte un lévirat et que n’ayant pas eu de garçon il voulait dissoudre cette union. L’Eglise catholique s’y opposant, Henri VIII consulta des rabbins en opposant tous les arguments sur lesquels il s’était appuyé devant le pape et, mécontent décida de fonder sa propre religion « anglicane » dont il serait désormais le chef…

Encore un rappel : la grand-mère du roi Charles III citée comme Juste des Nations après avoir sauvé des Juifs pendant la guerre est enterrée, selon ses vœux en Israël et en son temps feu le Prince Philippe d’Edimbourg était venu s’incliner sur la tombe de sa mère et le roi Charles III lui-même avait rendu hommage à sa grand-mère en pélerinant sur son tombeau.

Dr Caroline Rebouh

DIEU EST-IL MORT À AUSCHWITZ ?

PARIS le 28 Avril 2014

Ma réflexion hebdomadaire devait porter sur les lois régissant la vie sociale avant l’ère commune. Ma rencontre cette semaine, le jour même de la commémoration des victimes de l’Holocauste, avec Maurice H, un aschkénaze issu d’une famille ayant subi les pires atrocités nazies, me contraint à changer de sujet.

Nous échangions en toute convivialité, subito la tension monta d’un cran et atteignait son paroxysme lorsque j’ai commencé à évoquer la Shoah. J’avais appuyé là où ça fait mal. Avec des éclairs de rage plein les yeux, Maurice sortit de ses gonds et m’adressa d’une voix haletante : « Pourquoi ces crimes, ces pauvres gens enfournés comme des bêtes quand ils n’étaient pas gazés. Au delà de son insolite laconisme le monde a délibérément choisi d’être amnésique et comme unique réaction a préféré la dissimulation, volontairement le déni par omission. Une nation évoluée et cultivée, a commis ces crimes et un monde tout aussi civilisé a laissé faire. Dieu était absent, ou si tenté qu’il existe, pour le moins indifférent »

Le mémorial de Yad Vashem créé en 1953 est une institution étatique qui a pour principal objectif de perpétuer le souvenir du génocide du peuple juif pendant la Seconde Guerre mondiale qui a fait six millions de morts, principalement en Europe.

Il était même sur le point d’émettre l’hypothèse que cela a eu lieu car Dieu n’existe pas, pour finalement ajouter : Dieu est mort à Auschwitz ! Aussitôt le silence se fit sourd. je n’osai prononcer un mot mais je me serais finalement bien risqué de lui rétorquer qu’il y a que l’insensé pour dire: Dieu n’existe pas. Je m’en suis abstenu quelque peu gêné par ce que sa famille avait subi comme atrocités, convaincu qu’il avait élevé la voix pour nous alerter et nous dire que ce qui est arrivé peut se renouveler. Cruelle ironie, cela est en train de se reproduire sous un autre visage.

Mais il n’empêche qu’Auschwitz, dans la radicalité du mal indicible qu’il symbolise, impose le silence, — silence nécessaire et respectueux-, et va jusqu’à mettre en question la possibilité même de toute questionnement — De facto, il était naturellement en droit de se demander, du fait qu’une grande partie de sa famille ait été décimée dans les camps, comment faut-il comprendre que Dieu laissa perpétrer de telles atrocités. Comment concilier le concept de Dieu avec le constat de l’inhumanité, de la violence, de l’horreur extrême sans précédent que constitue l’extermination massive de Juifs ? Pourquoi certaines « figures », après la Shoah, comme après la destruction du temple d’ailleurs, pensèrent que l’événement était la marque d’un châtiment de Dieu pour les fautes de son peuple.

Soudain cette vision m’est apparue insupportable car je ne pouvais accepter une telle disproportion entre d’éventuelles fautes et le châtiment, attribuer l’existence du mal à l’infidélité ou à la fidélité d’un peuple, à la croyance ou à l’impiété. Croire alors que toute souffrance vient du péché, et qu’elle cible précisément les hommes en fonction de leur conviction.

Énormément de juifs ont cessé de croire en Dieu après la Shoah, alors que d’autres ont fait le chemin inverse, cependant je pense que ceux qui quittent comme ceux qui adhèrent à la religion sur la base d’événements terrestres ne saisissent pas l’essence du judaïsme. Que cette séquence « inhumaine », n’est pas de nature divine, mais bien de l’humain, maître de son destin. L’image de Dieu, ébauchée dans les balbutiements de l’univers physique, passe sous la garde problématique de l’homme, pour être accomplie ou corrompue. À le vivre tous les jours, il est vrai que l’homme a cette capacité de faire le mal et de s’y complaire.

Tout se passe comme si Dieu avait mis un marché cruel entre les mains de l’homme. « J’introduis la vie dans l’univers mais la souffrance l’accompagne » Et Il récidive avec la pensée « Je te donne la pensée mais en plus de la souffrance et de la mort qui sont les règles de vie tu auras le bien et le mal en option ». Finalement les hommes ne sont pas le but ni le sommet ni la fin dernière de la création mais ils en sont une étape et les architectes associés. C’est simple, la vie des hommes se passe sur scène et la terre est l’enceinte où se joue cette pièce. On peut aussi supposer que le monde est fortuit, qu’il aurait pu ne pas être, ou être différent, ou sans hommes ou encore sans matière. Autrement dit, sans Dieu il n’y aurait pas d’histoire. Par conséquent ce sont bien les hommes qui font l’histoire. On voit bien, à la lumière glauque de l’horreur, sous le masque brutalement arraché de la bonté accueillante, le visage grimaçant de cette société déshumanisée qui semble avoir perdu le sens de l’amour comme de la haine.

la vie s’est figée pendant deux minutes en Israël pour marquer la journée de la Shoah.

Ce sont ces années de complaisance politique et médiatique envers la radicalité islamique qui ont bordé le lit de la terreur. Ils n’ont pas compris ou feint de ne pas comprendre que la frontière entre ce qu’on appelle «antisionisme» et «antisémitisme» était poreuse et pensaient qu’elle avait pour effet d’effacer le clivage droite-gauche. Ainsi la pensée gauchisante, porté par les nouveaux antijuifs, le faux antiracisme, la détestation de tout ce qui est occidental, juif, sioniste ont cultivé le bacille de la haine dans les éprouvettes européennes et l’ont inoculé chez ces jeunes en quête d’identité. L’hostilité antijuive s’est fixée sur “le sioniste”, construit à son tour comme l’ennemi du genre humain. C’est dit.

Ayant écrit ce qui précède d’une main ferme, je puis à présent la tendre à cet Homme. Oui Maurice nous avons tous été assassinés à Auschwitz . La douleur m’étreint, je pleure et je crie pour témoigner de notre existence. Pour nous qui n’étions pas là — Shoah —c’est bien plus qu’un mot. Nous, les survivants devons ressentir les affres qui furent les vôtres, non pas dans le seul but de nous attrister ou déclencher notre colère, mais pour éveiller notre vigilance car la violence qui vient, bénéficie de la compréhension de ceux qui précisément ont tété le sein de la radicalité depuis le berceau et ont entretenu une idéologie plus réflexe que réfléchie, aux hormones d’un mal irrationnel. Le pire n’habite pas ailleurs.

La rencontre avec Maurice m’a perturbé. La justesse de ses propos dérangé. Tant mieux! On devrait plus souvent mettre les choses à plat, sinon les pieds dedans. Voila pourquoi Maurice je m’engage à affronter quiconque oserait nier les faits.

FREDAL

Des catholiques défilent pour la Vierge Marie avec des drapeaux israéliens

Le 30 Avril 2023

En ce dimanche dernier dimanche d’avril, une dizaine de femmes et d’hommes âgés ont sorti de l’église Saint-Joseph de Haïfa un char de 900 kilogrammes représentant une Madone grandeur nature.

Une fanfare aide le groupe à garder le rythme, alors qu’il tire le char, surmonté de la Vierge Marie de Haïfa, dans tout le centre-ville, à l’aide d’épaisses cordes.

C’est une tradition catholique centenaire à laquelle des milliers de personnes assistent régulièrement, et que certains considèrent comme un témoignage des libertés qu’Israël accorde à ses chrétiens, contrairement aux persécutions et oppressions dont ils sont victimes dans une grande partie de la région.

Après 200 mètres environ, la pente devient raide et ceux qui tirent commencent à chanceler, incitant de nouvelles personnes – essentiellement de jeunes hommes de la minorité arabo-chrétienne – à faire le travail.

Alors que le groupe avance, les hommes tirent à tour de rôle le char en montée, le long d’un itinéraire long de trois kilomètres avec un dénivelé de 130 mètres, jusqu’au monastère de Stella Maris, la base de l’ancien ordre catholique connu sous le nom de Carmélites.

La traction est supposée être pénible, expliquent les habitants, conformément à la tradition de pénitence par auto-flagellation de coutume dans les communautés catholiques du pourtour méditerranéen et au-delà.

Mais contrairement à beaucoup de ces expressions austères de dévotion, l’atmosphère de la procession de Haïfa est joviale, et les habitués plaisantent entre eux (« L’année prochaine, j’apporte un chariot élévateur », s’exclame un homme, provoquant des rires polis).

Pour certains, cette relative décontraction est liée au fait que la procession de la Vierge Marie, qui a lieu le deuxième dimanche après Pâques, n’a pas encore été entièrement canonisée, occupant une zone grise qui se situe entre une tradition locale et un rite religieux.

D’autres, conscients de l’oppression impitoyable des chrétiens dans la région, sont ravis de célébrer leur foi ouvertement et sans crainte.

Des fidèles touchent le char de la Vierge lors de la procession de la Vierge Marie à Haïfa, en Israël, le 30 avril 2023. (Crédit : Canaan Lidor/Times of Israel)

« Ce que vous voyez ici, c’est notre tradition, qui se répète là où nous avons grandi », explique Fadi Talhamy, 37 ans, père de deux enfants, alors qu’il suit le char, prêt à soulager un autre fidèle.

« C’est une sorte de rite d’appartenance. Une validation que nous ne sommes pas des étrangers, que nous sommes d’ici : l’État d’Israël, que nous aimons, et qui nous donne non seulement une liberté de culte totale, mais aussi des ressources pour l’exercer », ajoute Talhamy, désignant du regard les dizaines de policiers, qui chaque année bloquent plusieurs voies de circulation pour les besoins de la procession.

Certains, parmi les quelque 3 000 participants à la procession de dimanche, sont venus de loin, notamment de Ramallah et d’autres villes sous contrôle de l’Autorité palestinienne.

Plusieurs dizaines de jeunes catholiques du mouvement scout de Cisjordanie défilent à Haïfa, avec sur leur uniforme le drapeau palestinien. Ils jouent aux côtés d’autres scouts catholiques arabes d’Israël, qui arborent un drapeau israélien et les armoiries de leur église.

Une cheffe scout palestinienne défile lors de la procession de la Vierge Marie à Haïfa, en Israël, le 30 avril 2023. (Crédit : Canaan Lidor/Times of Israel)

De hauts responsables de l’Église, parmi lesquels le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, sont également présents, chantant des psaumes et des hymnes en l’honneur de la Vierge Marie, alors qu’ils défilent devant la Vierge.

Le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, en rose, assiste avec d’autres membres du clergé à la procession de la Vierge Marie à Haïfa, en Israël, le 30 avril 2023. (Crédit : Canaan Lidor/Times of Israel)

« Pour certains Israéliens, ces événements peuvent sembler normaux, mais pour un Arabe, c’est remarquable », explique Carmeline Ashkar, une Arabe chrétienne de la ville de Fasuta en Galilée, qui dirige une association promouvant l’intégration des chrétiens dans tous les domaines de la société israélienne.

« Ailleurs dans la région, nous devons faire profil bas, rester à notre place, être, au mieux, exhibés à Noël et remis dans l’armoire, si tant est que nous sommes tolérés », ajoute-t-elle.

Les relations judéo-chrétiennes ne vont pas sans tensions en Israël, où des extrémistes juifs harcèlent régulièrement les chrétiens, et profanent leurs cimetières.

Pourtant, Israël est l’un des rares pays du Moyen-Orient avec une minorité chrétienne dont le nombre augmente d’environ un pour cent chaque année. Forte de 200 000 membres (qui comptent pour 7 % de tous les Arabes israéliens), cette communauté ne fait pas que croître, elle est florissante.

Un enseignant conduit ses élèves à la procession de la Vierge Marie à Haïfa, en Israël, le 30 avril 2023. (Crédit : anaan Lidor/ Times of Israel)

En 2021, le salaire médian des Arabes chrétiens en Israël était de plus de 11 000 shekels, chiffre presque identique à la moyenne nationale et supérieur de 26% au salaire des musulmans.

Cette différence s’explique en partie par le fait que, en moyenne, les Arabes chrétiens se marient tard (30 ans pour les hommes et 26 ans pour les femmes) et ont moins d’enfants (2) que les musulmans (2,6) et les juifs (2,43), ce qui favorise les études longues et les revenus plus élevés.

Parmi les Arabes chrétiens, 53 % des diplômés du secondaire ont obtenu un diplôme universitaire, contre 34 % dans la société arabe en général et 47 % des Juifs.

La structure familiale relativement égalitaire des familles chrétiennes arabes permet à un pourcentage élevé de femmes d’être titulaire d’un diplôme universitaire (72 % des chrétiens arabes titulaires d’une maîtrise sont des femmes, contre 63 % dans la population générale).

Les maires successifs ont fait de Haïfa un modèle de dialogue et de coexistence interconfessionnels.

Les Arabes chrétiens constituent environ la moitié des 35 000 Arabes qui vivent dans cette ville portuaire à prédominance juive d’environ 285 000 habitants.

Des scouts arabo-israéliens défilent lors de la procession de la Vierge Marie à Haïfa, en Israël, le 30 avril 2023. (Crédit : Canaan Lidor/Times of Israel)

La question de la liberté de culte est au cœur et aux origines de la procession, qui a commencé en 1919 lorsque les chrétiens ont craint que les autorités ottomanes ne démolissent le monastère Stella Maris que les croisés avaient érigé au sommet du Carmel, il y a de cela environ 400 ans.

Depuis Stella Maris, dont le nom officiel est le monastère de Notre-Dame du Mont Carmel (la « dame » en question étant la Vierge Marie), les fidèles ont fait passer clandestinement la Vierge à Saint-Joseph, pour la protéger.

Lorsque les habitants ont été assurés que les Ottomans ne détruiraient pas l’église, la Madone a été reconduite en son sommet, au terme d’une montée laborieuse effectuée par des piétons dont l’itinéraire a inspiré celui de l’actuelle procession.

Aujourd’hui, la procession est un rappel de la vocation religieuse souvent négligée de cette ville portuaire, qui, sur la question des pèlerinages, vit dans l’ombre de destinations Jérusalem ou Nazareth.

Des religieuses carmélites assistent à la procession de la Vierge Marie à Haïfa, en Israël, le 30 avril 2023. (Crédit : Canaan Lidor/Times of Israel)

Selon Fadua Srougi, une fidèle de cet événement, la procession attire de nombreuses personnes handicapées, persuadées que leur présence leur apportera la guérison.

Une autre tradition consiste à habiller les jeunes filles de l’emblématique Sancta Camisia, couvre-chef bleu qui symbolise le voile que la Vierge Marie aurait porté à la naissance de Jésus.

Une mère et sa sœur tiennent un bébé habillé en Vierge Marie lors d’une procession catholique à Haïfa, en Israël, le 30 avril 2023. (Crédit : Canaan Lidor/Times of Israel)

Les filles portent la tenue pendant tout le mois de mai et leurs parents aiment poser avec elles au pied de la Madone, dans le char.

Bien qu’il ne s’agisse pas du char original, celui-ci est très admiré et sert de décor à de nombreux selfies.

Pour beaucoup, il s’agit d’une porte ouverte vers l’histoire des Carmélites, l’un des plus anciens ordres du christianisme catholique, dont le nom complet est l’Ordre des Frères de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel.

Au cours de ses 803 années d’existence, cet ordre influent a donné un grand nombre de saints et de personnalités notables, comme Thérèse d’Avila, Jean de la Croix ou encore l’objecteur anti-nazi néerlandais Titus Brandsma.

Pour les Arabes israéliens, les traditions carmélites sont vivaces parce qu’elles sont centrées sur l’un des résidents les plus connus du Carmel, à savoir le prophète Elie, qui, selon la Bible, a beaucoup fait sur cette montagne.

L’importance de cette figure biblique dans la théologie fondatrice d’un ordre catholique est inhabituelle, car la plupart sont centrées sur les saints et les figures de la Bible chrétienne.

Observant la procession depuis la ligne de touche, Bassam Ghattas montre des choses à ses deux filles, qu’il élève avec son mari juif.

Bassam Ghattas, vêtu d’une chemise grise, montre à ses deux enfants la procession de la Vierge Marie à Haïfa, en Israël, le 30 avril 2023. (Crédit : Canaan Lidor/Times of Israel)

« Je me souviens d’avoir assisté à cette procession lorsque j’avais leur âge », confie Ghattas en désignant les enfants.

« Nous n’élevons pas nos enfants comme des chrétiennes ou des juives : nous les avons amenées ici parce qu’elles sont de Haïfa. Cela fait partie de leur identité », ajoute-t-il.

Le vrai-faux consul Skornicki-Montero

Si le rôle des diplomates étrangers dans le sauvetage de Juifs pendant la Shoah est un phénomène connu, l’histoire de Samuel Skornicki est particulièrement remarquable

« Voici donc à Saint-Etienne une maison comme les autres et qui est cependant une maison hantée. Nous sommes cours Fauriel, dans la belle demeure affectée au Consulat d’Espagne : un officier et une dizaine d’hommes de la Gestapo viennent de s’introduire dans le jardin, essayant de perquisitionner dans les dépendances. Ils sont à la recherche de l’ancien propriétaire de la villa.
Soudain, un petit homme râblé, puissant et vif, surgit de la maison, administre un magistral coup de pied sur les arrières d’un des Allemands, et fait mettre l’officier au garde-à -vous en s’écriant :
– Je suis le Consul d’Espagne, représentant le Caudillo* en France. Sortez !
Les policiers du grand Reich se retirent, pliés en deux. Quelques heures après, le Major-Kommandant de la Place de Saint-Etienne présente lui-même ses excuses :
– Monsieur le Consul, j’espère que cet incident n’aura pas de conséquence fâcheuse pour l’amitié de nos deux pays, et je suis venu vous dire personnellement mes regrets.
– Monsieur le Major, je veux bien ne pas donner suite à cet incident, mais vous me voyez contraint d’exiger de vous une lettre officielle.
– Mais naturellement, et je vais vous l’envoyer dès mon retour à la Kommandantur.
Il tint parole sans flairer le moins du monde tout le comique de la situation.
Car cet irascible et digne personnage, qui occupait les fonctions très officielles de Consul fasciste, n’était autre que Samuel Skornicki, un Juif polonais, condamné à mort par la Gestapo de Toulouse, recherché par le Sichereitdienst (Services de Sécurité SS), et qui poussait la coquetterie jusqu’à avoir collé sur son passeport diplomatique la photo signalétique détenue par les Archives de police allemande. 
Ajoutons que le distingué diplomate, pourtant polyglotte, ne parlait pas un mot d’espagnol. Mais il n’en tenait pas moins tranquillement son rôle avec une acrobatique maestria qui défiait les pires dangers.

Ces quelques lignes ont été rédigées par Jean Nocher, résistant et fondateur du groupe clandestin Espoir et publiées en 1974 dans le recueil de récits du colonel Rémy, La Résistance dans le Lyonnais.

Une anecdote qu’on croirait tout droit sortie de l’imagination fertile d’un romancier ou auteur de théâtre. Et pourtant, il s’agit bien-là d’une histoire authentique, celle de Samuel Skornicki, alias Santos Montero Sanchez, faux consul d’Espagne qui va extraire de la mort des centaines de Juifs pendant la Shoah.

Un Juif polonais devenu espagnol

Samuel Skornicki voit le jour à Tomaszow Mazowiecki, en Pologne, en 1899. En 1923, il s’installe à Paris avec son épouse Raizel-Rosalie Sliwinsky née à Lodz, où il entreprend des études de droit et obtient un diplôme en droit civil. La plupart de ses clients sont des Juifs également originaires de Pologne.

Samuel Skornicki affiche des vues socialistes. Le couple, Juifs laïques, mène alors une vie confortable dans un grand appartement parisien. En 1934, il accueille avec joie la naissance d’Arlette, fille unique.

Après la défaite de la France contre l’Allemagne en juin 1940, les Stornicki partent pour Toulouse, en zone libre. Arlette est placée chez une famille chrétienne, dans la commune de Lavaur où ses parents viennent la voir régulièrement. Stornicki, détenteur d’un passeport en règle et d’un visa en cours de validité aurait pu s’exiler aux Etats-Unis, où sa mère et ses frères et sœurs sont installés. Mais celui qui a combattu Franco dans les rangs des Républicains en Espagne avant la Seconde Guerre mondiale refuse de fuir. « Mon père voulait vivre en France, le pays de la liberté et des droits de l’homme », se souvient Arlette. 

A Toulouse, Skornicki dirige officiellement une usine textile. Officieusement, il s’illustre dans la résistance, distribue des tracts, aide les pilotes britanniques à rejoindre l’Espagne et fabrique des faux papiers. Parmi les autres membres de son réseau, on compte la femme et le frère d’André Malraux.

Pris à plusieurs reprises pour un ressortissant espagnol, il a l’idée de changer d’identité. On lui fait alors rencontrer le président la Croix-Rouge espagnole. Par son intermédiaire, Skornicki fera libérer plusieurs détenus français du camp de Miranda et rentre en contact avec Enrique, le consul espagnol, en poste à Saint-Etienne. Ce dernier, de tendance franquiste, est à la recherche d’un homme de confiance, doté d’une formation juridique et de compétences administratives.

De skornicki à Montero

Les deux hommes se rencontrent et en dépit de leurs divergences politiques, le courant passe entre eux. Skornicki n’a aucun titre pour devenir agent consulaire, il est en outre recherché par la police de Vichy et la Gestapo de Toulouse pour ses activités clandestines. Mais le consul a besoin d’un attaché juridique introduit dans les milieux juifs, pour l’aider à gérer les nombreuses demandes de Juifs souhaitant quitter la France et l’Europe nazie. Il engage Skornicki comme conseiller juridique à l’ambassade et l’autorise à aider ses coreligionnaires. Mais pose toutefois ses conditions : il ne souhaite pas être compromis dans une affaire de résistance et veut pour adjoint un Espagnol de naissance. Skornicki doit se choisir un nom. Il remarque une bouteille d’alcool sur le bureau du consul : une liqueur Montero.

Document au nom de Santos Montero ressortissant d’origine espagnole, délivré le 9 juin 1943 par le commissaire de police de Saint-Etienne. Le document stipule que Montero est un employé de l’ambassade.

C’est ainsi que Samuel Skornicki devient Santos Montero et sa femme, Rosa Montero. Tous deux reçoivent des papiers d’identité du consulat en tant que citoyens espagnols.  

Skornicki, investi de ses nouvelles fonctions, prend ses marques et cultive ses relations avec l’occupant allemand, ce qui lui permettra par la suite de réaliser ses opérations de sauvetage. Il devient un adepte du double-jeu. La ficelle est énorme, mais Skornicki-Montero tient son rôle à la perfection. Alors qu’il ne parle pas un mot d’espagnol, il est soutenu par le personnel du consulat, des républicains espagnols pour la plupart, qui garderont secrète sa véritable identité.  Progressivement, il gagne la confiance du consul, jusqu’à lui rédiger ses discours.

Quand en 1942-1943, le consul quitte la France et retourne en Espagne, c’est Skornicki qui est nommé pour le remplacer, intronisé lors d’une somptueuse cérémonie de passation des pouvoirs en présence de représentants du régime de Vichy, de l’armée allemande et de la Gestapo. Le consul prononce un discours écrit par son attaché auquel il confère publiquement « toute sa confiance ». Skornicki-Montero est ainsi promu consul espagnol par intérim à Saint-Étienne. 

Consul à la place du consul

Sous sa houlette et sous couvert du principe d’extraterritorialité, le consulat devient une plaque tournante où on falsifie des documents, cache des armes, héberge des Juifs et des personnes recherchées. Lors de ses rencontres avec la Gestapo, Skornicki entrevoit des listes de Juifs recensés pour une prochaine arrestation. Il réussit à lire à l’envers certains noms, à les mémoriser et à prévenir les Juifs en question. C’est ainsi qu’il sauvera Léon Kleiman et sa famille d’une rafle de la Gestapo, en venant les avertir chez eux, à leur domicile. 

Voici un extrait de la lettre (visible dans sa totalité ci-dessous) que Leon Kleiman écrira à l’attention de Skornicki après la guerre :

Si en ce moment je suis en vie, je le dois exclusivement et uniquement à vous. Toute ma vie mes pensées iront vers vous et vers votre famille, puisque à la veille d’être pris par la Gestapo, vous êtes venu me chercher dans la voiture du consul et avec l’accord de ce dernier, et grâce à vos paroles convaincantes, je me suis décidé à vous suivre, et dans la même nuit, la Gestapo venait me chercher pour m’exécuter, à mon domicile. Vous avez ensuite hébergé dans les locaux du consulat ma famille et moi en acceptant tous les dangers et tous les risques avec une abnégation et un désintéressement dont je ne saurais jamais assez louer les mérites.

Autre fait de résistance de Skornicki : il réussit à obtenir des exemptions pour des milliers de citoyens espagnols réquisitionnés pour le STO (travail obligatoire) en Allemagne, en se basant sur une convention consulaire conclue entre la France et l’Espagne. 

Le consulat est aussi un abri sûr pour les hommes du mouvement de résistance « Combat », dont Skornicki fait partie. En mars 1944, se déroule l’événement décrit plus haut par Jean Nocher. Suite à une attaque de la résistance française sur un train allemand près de Saint-Étienne, les Allemands perquisitionnent une par une, toutes les maisons. Une unité de policiers arrive au consulat. Avant même qu’ils ne puissent entamer leurs recherches, le consul surgit de l’édifice et les mets vivement dehors, à renfort de coups de pied. Le soir même, le commandant de la police allemande de Saint-Etienne se présente au consulat pour s’excuser auprès de Skornicki et lui remettre une mitraillette pour qu’il puisse se protéger. Skornicki donnera l’arme aux hommes de Combat qui avaient attaqué le train et se cachaient à ce moment-là dans la cave du Consulat.

Un héros justement reconnu

Après la libération de la France, les Skornickis retournent à Paris. Ceux que le faux consul a sauvés lui écrivent des lettres de remerciements pour lui éviter d’être pris pour un collaborateur, lui qui avait accueilli des nazis au consulat et s’était lié d’amitié avec des membres de la Gestapo pendant son mandat. En 1945, le livre de Jean Nocher, « L’aventure héroïque de Skornicki-Montero, patriote français » est publié. La même année, le gouvernement français décerne à Samuel Skornicki la médaille du mérite pour ses activités dans la résistance.

Skornicki décèdera à Paris en 1974.

Au premier plan : Arlette Skornicki (avec les tresses), Toulouse, 1940.
Juste derrière elle, la troisième en partant de la droite : Florence Malraux, fille des résistants français Clara Malraux née Goldschmidt et André Malraux, qui deviendra ministre de la Culture de De Gaulle.
Carte d’identité au nom de Rosalie Skornicki, marquée du tampon « Juif »

PARDON 23 320 PARDONS

Tel Aviv le 10 Mai 2016

Paria des nations depuis sa naissance et maltraité de fauteur d’apartheid, Israël n’a-t-elle pas le droit de prétendre aussi à un brin de jouissance, que, par expérience, elle sait être éphémère ?

https://youtu.be/RPpYQGv_jDI

Il existe un contrat, écrit avec le sang de nombreux combattants. Leur part est simple mais extrême: ils sont prêts à donner leur vie pour protéger Israël.

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Depuis la création de l’état environ 3 millions de soldats combattirent pour défendre la patrie, aucun d’entre eux ne revint totalement indemne. Des centaines de milliers furent blessés dans leur chair comme dans leur âme. À la fin 2015 au total 23320 Soldats hommes et femmes ont perdu leur vie au cours des trop nombreuses guerres qui ont marqué l’histoire du pays. Nous ne les oublions pas. Inlassablement, chaque année nous les honorons car nous savons l’ampleur de cet engagement. Défendre son pays, revient à accepter tous les sacrifices, y compris celui de mourir pour lui.

https://youtu.be/h-jTRq-sHag

Comme tous les ans le 3 Lyar est un moment d’unité nationale et de cohésion autour de ceux qui donnent leur vie pour Israël, ceux qui la servent avec dévouement et courage. En ces instants, au souvenir des évènements passés et présents, aux prises avec les épreuves de notre temps, nous nous rappelons que c’est tout un peuple, uni et solidaire, qui est derrière ses soldats. Aujourd’hui nous pensons à eux, et à toutes ces valeurs que nous leur devons collectivement. Ces valeurs de liberté. Ces valeurs qui sont notre rempart contre la barbarie. Ces valeurs qui sont notre ciment. Ces valeurs qui sont notre plus bel héritage et notre fierté. Nous aurons ce jour cet élan collectif pour remercier et honorer ceux qui ont combattu afin que la liberté rythme notre vie et qui font preuve de courage en faisant don de la leur pour préserver notre avenir. Nous leur devons bien cette paix si fragile.

https://youtu.be/cBgh8xLiS-c

Yom HaZikaron, l’hommage d’une nation
Comme chaque année, une sirène se déclenchera la veille de Yom HaZikaron à 20 heures, et une autre le jour même à 11 heures, au cours de laquelle le pays s’arrêtera pour observer une minute de silence et se souvenir des soldats de Tsahal tombés au combat.

Toutes les morts ne sont pas équivalentes, et notamment celles engendrées par le terrorisme : ambiguës et injustes elles sont subites et prévisibles à la fois et dérangent plus que toute autre en raison de la jeunesse des victimes et de la responsabilité collective.

En cette journée de printemps qui s’épanouit, nous allons prendre le chemin des cimetières où gisent nos enfants, nos héros, et nous les garnirons de fleurs blanches immaculées comme leurs âmes, et vermeilles comme leur sang. Cette grande famille prendra alors le deuil et s’unira devant l’infortune, la lutte pour la justice, la lumière, la paix.

Nous allons tous passer d’une tombe à l’autre et caresser la froide sépulture de cet inconnu/e, de ce brave qui est notre fils, notre fille. Nous allons ployer nos genoux et étancher ce flot de larmes en repensant à leurs sacrifices, implorer pardon pour leur courage, leur détermination et leur bravoure au prix de leur vie.

Pardon pour avoir failli à notre devoir élémentaire de vous choyer et de vous garantir un refuge sécurisé,

Pardon de vous avoir contraints, alors que vous n’étiez que des enfants, de prendre les armes pour nous défendre et combattre la barbarie.

Pardon d’avoir anéanti ce futur, auquel vous étiez destinés.

Pardon pour votre enfance confisquée.

23 320 Pardons

Pardon pour votre enfance confisquée.

Dans l’au-delà où vous vous trouvez à présent, vous devriez être fiers car votre sacrifice n’a pas été vain. Israël vivra grâce à vous.

Fredal

https://share.icloud.com/photos/03fsFN22kc3P0q6vf0ZiPfbiw

MERCI

La plupart des soldats Israéliens sont appelés à l’âge de 18 ans pour servir dans l’armée (2 ans et 8 mois pour les hommes, 2 ans pour les femmes). Sont exemptés, les Arabes israéliens (pour éviter de possibles conflits d’intérêts), toutefois ceux-ci peuvent s’engager de façon volontaire.

Le cycle de violence en chiffres contre la population israélienne en 2015 . Emeutes, tirs, attaques au couteau, voitures-béliers, cocktails molotov et jets de pierres qui ont eu lieu à travers le pays.

  • 161 agressions au couteau
  • 67 fusillades
  • 34 attaques à la voiture-bélier
  • 1 attentat-suicide

Israël : les Juifs de diaspora doivent-ils se taire ?

PSYCHOLOGIE INVERSÉE

Depuis quelques semaines, une droite revancharde et sectaire dirige Israël. Et ceux qui aiment ce pays ne peuvent se taire.

Pancartes brandies lors d'une manifestation contre la réforme de la justice à Tel-Aviv,
Manifestation contre la réforme de la justice à Tel-Aviv, le 11 mars 2023. Photo Sipa.

C’est avec tristesse et peine que je veux porter sur l’Israël d’aujourd’hui, mes yeux, mon regard et encore mon amour. Depuis quelques semaines, une droite israélienne revancharde, brutale et sectaire, recroquevillée sur ses plates certitudes et repliée sur elle-même, dirige le pays. Et, de retour aux affaires, malgré les nombreuses et gravissimes accusations de corruption le concernant, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, en l’espace de quelques semaines, vient de semer le chaos. De ce chaos, il porte l’entière responsabilité.

Le chaos en Israël ?

Le nouveau ministre de la Justice, Yariv Levin, nommé à la fin du mois de décembre 2022, a une obsession. Il veut réduire significativement les prérogatives de la Cour suprême. Selon Suzie Navot, professeure de droit, la Cour exerce un contrôle de constitutionnalité afin de protéger à la fois les droits fondamentaux et les valeurs démocratiques de l’État d’Israël. Yariv Levin, parmi d’autres points, veut modifier le processus de nomination des juges en donnant à la coalition au pouvoir une majorité automatique au sein de la commission chargée de nommer les juges, y compris pour ceux de la Cour suprême. Yariv Levin veut faire adopter une clause dite du « contournement », qui permettrait à des parlementaires de voter une loi ordinaire annulée par la Cour suprême, à une majorité simple de 61 députés sur les 120 que compte la Knesset.

Ces dispositions divisent profondément le pays et de nombreux rassemblements sont organisés depuis douze semaines, où entre 200.000 et 500.000 personnes manifestent, chaque semaine. Pour un petit pays comme Israël, ces manifestations sont gigantesques. Cette contestation inédite s’impose même comme le plus grand mouvement de mobilisation populaire de l’histoire de ce pays, depuis sa création en mai 1948. Par ailleurs, cette réforme suscite aussi l’inquiétude des milieux économiques et financiers qui mettent en garde contre son potentiel impact négatif sur l’économie de la « start-up nation ».Dans un contexte qui n’est guère reluisant, car l’inflation est galopante dans le pays, au point que, par exemple, en 2022, le classement annuel des villes les plus chères du monde du journal américain The Economist a placé Tel-Aviv en tête du classement, devant Paris et Singapour

La situation est si grave que le président de l’État d’Israël, qui a présenté un plan de compromis sur la réforme judiciaire en Israël (aussitôt rejeté par la coalition au pouvoir), a déclaré dans un discours télévisé, le 15 mars : « quiconque pense qu’une vraie guerre civile, qui fasse couler le sang, est hors de portée, n’en a aucune idée. L’abîme est à nos pieds. Une guerre civile est la ligne rouge. Je ne laisserai pas cela se produire

À ces difficultés, s’ajoute un brouhaha diplomatique. Cherchant désespérément un réconfort auprès de la présidente (d’extrême-droite) du Conseil des ministres d’Italie Giorgia Meloni, Benjamin Netanyahu doit affronter la défiance de ses interlocuteurs étrangers et les rappels aux fondamentaux. Les dirigeants américains et européens répètent au Premier ministre qu’Israël doit rester une démocratie libérale, alors que Benjamin Netanyahu tente désespérément de les rassurer. Il doit aussi affronter celles et ceux (présidents, ministres, diplomates, démocrates et Juifs de la diaspora) qui sont horrifiés par la présence de ministres d’extrême-droite dans son gouvernement.

Le premier d’entre eux s’appelle Bezalel Smotrich et il est ministre des finances. Ce que l’on retient de lui, c’est la violence de ses positions à l’encontre des Palestiniens, violence qui est pourtant connue depuis longtemps puisqu’il précise, depuis des années, les options qu’il réserverait aux Palestiniens : vivre sous souveraineté israélienne, mais en étant citoyens de seconde zone, sans droits politiques, ou quitter définitivement le pays.

Plus récemment, après l’horrible fusillade qui a été commise par un terroriste palestinien à l’encontre de deux jeunes frères israéliens, respectivement âgés de 22 et 20 ans, Hallel et t’agaças Yaniv des représailles ultra-violentes menées par des Israéliens habitant les implantations voisines ont eu lieu le 26 février 2023, dans le village arabe de Hawara. Ces représailles s’apparentent à un pogrom. Non seulement Bezalel Smotrich n’a pas condamné les destructions commises à Hawara, mais il a prononcé cette phrase terrible, « je pense que le village de Hawara, il faut l’effacer. Je pense que l’État d’Israël doit le faire, pas des individus privés. »

Comme l’écrit Yonathan Arfi, le nouveau président du Crif, dans son éditorial du 15 mars 2023 (dans la newsletter de l’institution) : « Mais comme toutes les démocraties, elle peut faillir. Elle s’affaiblit lorsque l’État de droit est débordé par une minorité lors des inacceptables violences à Hawara en vengeance de l’attentat commis quelques heures plus tôt. Quels que soient le deuil et la colère, ces émeutes ont été une atteinte insupportable à la fois aux principes démocratiques et aux valeurs juives. Elle s’affaiblit aussi lorsque surgissent des discours populistes, stigmatisants et haineux dans le débat public israélien et ce jusque dans les propos de certains ministres en poste. Ils ne sont acceptables dans aucune démocratie. Ce n’est pas un jugement politique que de le dire. C’est une position morale que nous tenons en France, en Israël comme partout ailleurs ».

En diaspora, les Juifs doivent-ils se taire ?

Alors ? Je me suis toujours battu contre l’israélophobie et l’antisémitisme. Je n’ai pas cessé d’affirmer mon attachement à l’existence de l’État d’Israël, dans la sécurité et la paix. Mais, en raison du contexte que je viens de décrire, je suis persuadé que les Juifs de diaspora peuvent/doivent réagir. Je prendrai pour référence le beau texte de Bernard-Henri Lévy, dans La Règle du Jeu. BHL écrit : « c’est dire mon inquiétude, et ma colère, au vu de la crise politique et morale qui secoue, désormais, le pays ».

Mais voilà, en France, certains de mes coreligionnaires, notamment des intellectuels et des responsables communautaires, qui en privé ne manquent cependant pas d’exprimer leurs craintes devant ces réformes et le climat de profonde division et de colère dans le pays, se taisent. Sûrement de peur que leurs propos ne soient instrumentalisés par toutes celles et tous ceux qui tapent férocement quotidiennement sur Israël, notamment à l’extrême gauche ou à gauche, dans un contexte où l’antisémitisme s’accroit dangereusement.

Se taire en raison de l’antisémitisme ?

L’argument selon lequel, il faudrait en s’exprimant craindre l’antisémitisme, je puis l’entendre. L’antisémitisme, je l’ai vécu et je l’ai combattu tous les jours de ma vie, en l’observant, en l’examinant, en l’analysant, en publiant plusieurs ouvrages, en m’exprimant quasi quotidiennement. Je connais ce cancer aux multiples métastases qui s’adapte et draine tous les préjugés ancestraux. La haine antisémite n’est pas une vue de l’esprit. En ce siècle, elle frappe indistinctement des personnes âgées et des enfants, qui ont été assassinés en France et dans d’autres pays, parce que Juifs. Cette haine puise également et très largement dans le conflit israélo-palestinien et ses multiples soubresauts dont elle se nourrit. Elle violente au nom des passions folles qui s’exercent autour de ce conflit, au nom de l’israélophobie et/ou de l’islamisme fanatisé. Cette haine puise également dans l’ancienneté de préjugés millénaires, elle s’adapte et elle est particulièrement attractive. Cependant, si nous devions exprimer nos craintes par amour pour Israël, je veux rassurer mes lecteurs. Les antisémites n’ont pas besoin de nous, n’ont pas besoin que nous nous exprimions pour développer toute une myriade de préjugés et tenir autant de déclarations poussives et haineuses. Ils le font régulièrement, sans nous. Cela ne changera rien, croyez-moi. Et, comme à l’ordinaire, nous devrons continuer de les combattre, avec détermination.

Se taire, parce que l’on ne vit pas en Israël ?

Un autre argument pour nous empêcher de nous exprimer consiste à rappeler que nous ne vivons pas en Israël et que, de ce fait, nous ne pourrions pas comprendre ce qui s’y passe.

Pour autant, celles et ceux qui parmi certains de mes coreligionnaires (souvent de droite et à l’extrême-droite) jouent de cette corde, ne se sont pas privés par le passé de dire tout le mal qu’ils pensaient lorsqu’en Israël la gauche ou le centre étaient au pouvoir. Je n’oublie pas les déclarations incendiaires des uns ou des autres, lorsque le regretté Yitzhak Rabin était Premier ministre. Ils n’avaient là aucune retenue. 

De plus, aujourd’hui (et plus que jamais, avec les moyens de communication que nous connaissons, l’interactivité dans les réseaux sociaux et le militantisme qui s’exerce partout), on peut émettre une opinion sur toutes les questions qui se déroulent sous nos yeux. On peut, par exemple, s’inquiéter que les ours polaires disparaissent, sans pour autant vivre dans la banquise. On peut avoir peur du nucléaire, sans vivre à côté d’une centrale. On peut exprimer son soutien aux Ukrainiens, aux Arméniens, aux Kurdes, sans vivre pour autant en Ukraine, en Arménie ou au Kurdistan. Bref, on peut avoir un avis sur toutes les choses qui se déroulent sous nos yeux de l’Himalaya à l’Argentine, mais lorsque l’on est Juif en diaspora, les militants de l’extrême-droite pro israélienne (surtout) et quelques magazines médiocres nous intimident. Ce chantage au silence est intolérable.

Alors faudrait-il, en tout temps et à tout moment, être des inconditionnels des politiques menées par les uns ou les autres en Israël ? Mais, au nom de quoi ? Surtout lorsque, paradoxalement, Israël dit s’inquiéter pour les Juifs du monde entier, alors qu’Israël se présente comme un État juif et qu’Israël ne se prive pas de dire qu’il parle en notre nom. Et surtout, lorsque la situation est si grave en Israël, lorsque des ministres israéliens d’extrême-droite sèment la peur, suscitent la confusion et le chaos, pourquoi devrions-nous nous taire ?

Ce d’autant plus que, même si nous vivons en Diaspora, nous constatons aujourd’hui que la moitié de la population israélienne est extrêmement inquiète, que des manifestations ont lieu quasi quotidiennement et que le président de l’État parle de l’éventualité d’une guerre civile. Enfin, ceux qui vivent en diaspora ne sont pas coupés de ce pays. Ils s’informent quotidiennement, ils voyagent fréquemment en Israël, investissent dans le pays, ont de la famille en Israël. Ils sont habités par ce pays et en connaissent les arcanes et la complexité.

Se taire en oubliant les principes fondamentaux ?

Enfin, nous devrions rester fidèles à quelques principes. D’abord, celui des pères fondateurs de l’État d’Israël qui ont voulu que ce pays se construise comme une démocratie libérale. Les fondements démocratiques de l’État d’Israël apparaissent dans la déclaration d’indépendance, ils affirment la liberté d’expression, la liberté de culte, l’égalité de droits entre tous les citoyens israéliens, n’en déplaise à Smotrich et à Ben-Gvir. Et, c’est cet Israël démocratique et résilient que nous aimons.

En écrivant cet article, j’ai conscience de la difficulté de l’exercice. En l’espace d’une semaine, parce que j’ai pris position contre la venue à Paris de l’actuel ministre israélien des finances, j’ai été copieusement insulté par les réseaux et certains brûlots juifs francophones fanatisés. Mais je prétends qu’en Israël cette politique mène au chaos. En même temps, je pense qu’un autre Israël est possible. Je me réserve donc le droit et le devoir de le dire.

Cet autre Israël, aujourd’hui, manifeste dans les rues, il est en lutte pour sauver la démocratie israélienne. Cet Israël défend des valeurs communes et est fermement attaché à l’éthique juive (respecter son prochain). À ces israéliens qui se battent, résolument et démocratiquement, pour tenter d’éviter que le pire ne se produise, je veux dire ici mon amitié et ma fraternité. Vos luttes ne seront pas vaines. Ne cédez en rien, ni aux sirènes du populisme, ni aux fauteurs de guerre. À mes coreligionnaires qui partageraient mon inquiétude, ne craignez ni le chantage à l’émotion, ni la censure, ni les cris féroces de quelques groupuscules fanatisés. Israël est à un carrefour de son avenir. Soit il devient une théocratie ou une dictature, comme le disent nombreux israéliens, soit il reste une démocratie libérale et il reste attaché à nos fondamentaux. Il lui faudra enfin accomplir une autre révolution, un jour. Faire la paix sans concession (enfin) avec les Palestiniens.

Et c’est parce que j’aime ce pays, que je fais ce choix de défendre en diaspora, ne vous en déplaise, un Israël du juste, un Israël du sage, un Israël de l’éthique, plutôt qu’un Israël féroce qui se perdrait et qui, ce faisant, serait condamné, un jour ou l’autre, à disparaître.

FREDAL

Elvis n’a jamais essayé de cacher son héritage juif

La pierre tombale depuis longtemps perdue de la mère d’Elvis révèle la vérité sur les racines du King

Lors d’une nuit très spéciale en 2018, une veillée aux chandelles a eu lieu dans l’emblématique musée d’Elvis Presley, à Graceland, pour honorer l’anniversaire de la mort de sa mère Gladys. Les fans présents ont été les premiers à voir quelque chose qui avait été rendu au Jardin de Méditation du King après des décennies d’absence : la pierre tombale originale de Gladys. Incroyablement, ce retour a également confirmé publiquement un fait peu connu sur les racines du King.

Un fait remarquable

Ebet Roberts/Redferns/Getty Images

Pourquoi le retour de la pierre tombale a-t-il provoqué un tel brouhaha dans les médias, alors ? Eh bien, c’est parce que cela a finalement confirmé quelque chose sur les racines religieuses d’Elvis après des années de rumeurs. Cette pierre tombale – qui avait été conçue par Elvis en personne – comporte à la fois une croix et une étoile de David. Oui, le King avait des racines juives !

L’héritage juif de Gladys

Darrin Lee Memmer/Wikimedia Commons | CC BY-SA 4.0

Au fil des ans, des histoires sur l’héritage juif d’Elvis ont circulé, mais rien n’a jamais pu être confirmé. Mais le dévoilement public de la pierre tombale de Gladys – complétée par une pancarte indiquant « L’héritage juif de Gladys » – a mis un terme à toute spéculation une fois pour toutes. Selon le site Internet de la Jewish Telegraphic Agency, Marchese déclarait : « Il y avait beaucoup de mystère autour de cela. Il y a une étoile [sur la tombe], donc ça a répondu à beaucoup de questions qui se posaient. »

Nancy Burdine

Bettmann/Getty Images

Les racines juives d’Elvis sont à chercher du côté de son arrière-arrière-arrière-grand-mère du côté de sa mère, expliquait Marchese. En effet, Nancy Burdine est née en 1826 dans le Mississippi, et elle est issue d’une famille juive qui a immigré de Lituanie à l’époque de la Révolution américaine. Cela signifierait que cette judaïté est passée de la fille de Nancy, Martha Tackett Mansell, à la fille de Martha, Octavia Mansell Smith, et enfin à la fille d’Octavia, Gladys, conformément à la loi juive traditionnelle.

Un patrimoine mixte

Michael Ochs Archives/Getty Images

Bien qu’il ne soit pas bien connu, l’héritage juif d’Elvis n’a jamais été exactement caché non plus. En fait, dans la biographie Gladys & Elvis de 1985, Elaine Dundy affirmait qu’un des cousins d’Elvis lui avait parlé de Nancy Burdine. L’auteur a découvert qu’Elvis avait en fait un héritage assez varié, avec des franco-normands, des indiens cherokee et des écossais-irlandais.

« L’énigme qu’était Elvis »

Michael Ochs Archives/Getty Images

Dans l’ensemble, ce mélange inhabituel dans son arbre généalogique a rendu Elvis unique. Dundy écrivait ainsi : « … Lorsque vous superposez tout cela à sa situation, à son conditionnement social et à son éducation religieuse – en particulier son éducation de pauvre blanc du Sud, de la Première Assemblée de Dieu, vous avez l’énigme de ce qu’était Elvis. » Et si vous ajoutez à cela le fait qu’Elvis a publiquement montré son intérêt pour plusieurs religions, il est facile de comprendre pourquoi les fans étaient quelque peu confus.

Étoiles de David et colliers Chai

R.D/Images Press/Getty Images

Par exemple, il existe de nombreuses photographies sur lesquelles Elvis peut être vu portant un pendentif en forme d’étoile de David. Le rocker avait également un collier serti de diamants avec le mot hébreu chai, qui se traduit par « vie ». Il l’aurait acheté un an avant sa mort, et il occupe une place de choix dans une armoire de Graceland juste à côté des clés de voiture de son emblématique Cadillac rose.

« Je ne veux pas être exclu du paradis pour un détail technique »

Michael Ochs Archives/Getty Images

En 2021, Marchese déclarait au site Web de l’Agence Télégraphique Juive qu’Elvis avait une raison amusante de porter cette étoile de David et ces colliers chai en même temps qu’un pendentif en forme de croix chrétienne. Elle expliquait en riant qu’il « faisait souvent cette blague : ‘Je ne veux pas être laissé hors du paradis pour un détail technique.’ » Et Marchese d’ajouter, « Il voulait être préparé à tout. »

En recherche de réponses

Michael Ochs Archives/Getty Images

On ne sait pas exactement quand Elvis a pris conscience de ses racines juives, car il a été élevé dans la foi chrétienne. Mais Marchese pense qu’en vieillissant et en faisant face à des problèmes de santé, la star est devenue désireuse de s’intéresser à d’autres croyances religieuses. Elle explique : « [Elvis] cherchait toujours des réponses quant à la raison pour laquelle il avait été choisi pour être qui il était. »

« Je ne m’attendais pas à être quelqu’un d’important »

John Rodgers/Redferns/Getty Images

La foi était quelque chose qui a fasciné Elvis tout autant qu’elle l’a laissé perplexe. Dans une interview accordée en 1957 au magazine Photoplay, il déclarait : « Je ne m’attendais pas à être quelqu’un d’important. Peut-être que je ne le suis pas maintenant, mais quoi que je sois, quoi que je devienne, ce sera ce que Dieu a choisi pour moi. » Mais, dès 1958, le révérend James Hamill, de la Première Assemblée de Dieu, avait déclaré qu’Elvis lui avait dit qu’il allait mal.

« Le jeune homme le plus misérable que vous ayez jamais vu »

Michael Ochs Archives/Getty Images

Hamill affirmait qu’Elvis était venu le voir après un sermon de Pâques et lui avait dit : « Pasteur, je suis le jeune homme le plus misérable que vous ayez jamais vu. J’ai tout l’argent que j’aurai jamais besoin de dépenser. J’ai des millions de fans. J’ai des amis. Mais je fais ce que vous m’avez appris à ne pas faire, et je ne fais pas les choses que vous m’avez appris à faire. »

Le King élargit sa pensée

Sunset Boulevard/Corbis via Getty Images

Dans les années 1960, Elvis a élargi sa réflexion sur la religion avec l’aide de son coiffeur Larry Geller, fasciné par la spiritualité. Et, selon le site Real Life Stories, il a transmis cet intérêt au King. Geller a donné à Elvis des livres sur des religions comme l’hindouisme, le christianisme et le judaïsme, ainsi que sur la théosophie, la méditation, la pensée new-age et la numérologie. Le King a apparemment tout dévoré !

« Pourquoi moi?

Express/Express/Getty Images

En 2019, Geller a été interviewé par le site de l’Elvis Information Network, et il s’est ouvert sur comment il avait introduit le rocker à ces idées : « Elvis demandait : « Pourquoi moi ? Pourquoi moi? Pourquoi ai-je été arraché à des millions et des millions de vies pour être Elvis ? » » Il affirmait que le rockeur avait dit : ‘Je suis un croyant. Je crois en Dieu. Je crois en l’au-delà. Mais je veux savoir pourquoi ?’ »

« Les plus grands penseurs de l’histoire »

Tom Wargacki/WireImage/Getty Images

Geller poursuivait: «J’ai commencé à lui apporter des livres. Des livres sur toutes les grandes religions du monde – des livres remontant à des temps immémoriaux. Des livres sur les cultures orientales, des livres sur les cultures occidentales. Et Elvis a commencé à lire des livres des plus grands penseurs de l’histoire, de grands philosophes, des écrits embrassant tout le spectre de la connaissance humaine. »

Un lecteur vorace

Archive Photos/Getty Images

« Et au fil des ans, nous avons amassé une bibliothèque fantastique », poursuivait Geller. « Une partie est encore à Graceland. Une grande partie a été saisie. Une partie a été volée. J’en avais beaucoup parce que j’ai construit sa bibliothèque. Et l’auteur de l’article d’ajouter : « Partout où il allait, il avait 200 livres avec lui. Elvis a lu chaque jour de sa vie. C’était un lecteur vorace. »

Elvis n’a jamais essayé de cacher son héritage juif

Steve Morley/Redferns/Getty Images

Elvis a exploré ses racines juives, en même temps qu’il étudiait d’autres religions. Fait intéressant, Marchese nie fermement l’idée qu’il aurait tenté de cacher sa judéité au public. Elle déclarait ainsi : « Ce n’était pas quelque chose qu’il craignait. Il a été photographié avec ces [colliers] et a fait des dons aux centres communautaires juifs tout au long de sa vie. « 

Il a fait des dons à de nombreuses causes juives

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Il y a même une plaque commémorant un don important au Memphis Jewish Community Center exposée à Graceland. Le King aurait fait don d’au moins 1 000 dollars à environ 50 organisations caritatives juives de la région de Memphis chaque année. On pense également qu’il a financé un certain nombre de cours d’éducation juive.

Elvis a grandi avec la foi juive

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Il est fascinant de constater qu’Elvis a grandi avec le judaïsme, même si sa mère ne pratiquait pas. Un habitant de Memphis, Harold Fruchter, est ainsi apparu dans un épisode du podcast du magazine Tablet et a révélé que, adolescent, sa famille avait été amie avec Elvis. Le père d’Harold était le rabbin Alfred Fruchter et sa mère était une bonne amie de Gladys.

Le « Shabbat goy »

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Harold affirmait qu’Elvis – leur voisin du dessous – agissait parfois comme le « goy du Shabbat» de la famille le jour du shabbat. Il s’agit de quelqu’un d’extérieur à la foi qui aide une famille juive en effectuant des tâches ménagères qu’elle n’est pas autorisée à faire durant Shabbat. Harold admettait cependant que si son père avait connu l’héritage juif d’Elvis, il ne lui aurait jamais demandé de tenir ce rôle.

JJ.A

La rue Allenby de Tel-Aviv prête à revivre

Informations recueillies à la municipalité

Autrefois l’artère la plus importante de la ville, la rue Allenby fait peau neuve pour lui redonner sa gloire passée.

La rue Allenby était autrefois l’artère la plus importante de Tel-Aviv. Au fil des ans, sa fortune a décliné, jusqu’à ce qu’elle atteigne sa situation actuelle – une route principale bruyante remplie d’autobus et de bâtiments négligés, d’entreprises en difficulté et de pollution. Et pourtant, selon une récente enquête menée par la municipalité de Tel Aviv – Yafo, la rue Allenby est toujours la rue la plus fréquentée de la ville, avec 1 500 piétons qui la parcourent par heure aux heures de pointe.

Selon le plan directeur de la ville, la partie sud de la rue, jusqu’au boulevard Rothschild, est zonée pour les bâtiments jusqu’à 40 étages. Le reste de la rue est défini comme « une zone bâtie à préserver », où il n’est possible de construire que jusqu’à huit étages. Pour être précis, 67% des bâtiments de la rue Allenby sont destinés à être préservés, et la plupart d’entre eux ont des restrictions strictes sur ce qui peut être fait.

En octobre 2022, les travaux doivent commencer sur la ligne violette du métro léger, qui devrait desservir le public à partir de 2027. Dans le cadre du plan, le tronçon de la rue Allenby entre la rue Yehuda Halevy et la rue Ben Yehuda sera fermé à la circulation. avec quatre stations le long de la route – Rothschild/Yehuda Halevy, Montefiore/Beit Hashoeva, King George/Tchernikovsky et Mograbi. De nombreux projets sont prévus le long de la rue dans le cadre de sa renaissance.

Place de l’Opéra – Zone piétonne avec vue sur la mer

Place de l’Opéra

Opera Square se trouve à la jonction des rues Allenby et Herbert Samuel, près du front de mer. Elle s’appelait officiellement Place du Casino puis rebaptisée Place de la Knesset après la création d’Israël avant de devenir Place de l’Opéra. En 1988, il a été rénové avec une fontaine.

La municipalité rénove actuellement la place. La municipalité a déclaré: « Dans le cadre de la rénovation, la zone deviendra une rue réservée aux piétons, avec un design dernier cri et une grande fontaine surplombant la mer. »

Hôtel Pinsker au coin des rues Allenby et Pinsker

Landau House, au coin des rues Allenby et Pinsker, se trouve sur le terrain en face de ce qui était autrefois le cinéma Mograbi. Le bâtiment a été construit comme immeuble de bureaux en 1947 et acquis par White City Buildings en 2018.

En 2020, un accord d’une valeur de 90 millions de NIS a été signé avec la chaîne hôtelière Isrotel, pour la construction d’un hôtel de 160 chambres avec une piscine sur le toit. L’architecte du projet est Gidi Bar Orian et la construction de l’hôtel coûtera environ 100 millions de NIS.

Le vice-président de White City Buildings, Amikam Berger, a déclaré : « Il y a des bâtiments à préserver avec un renouvellement massif et il y a des plans pour le métro léger qui rendront la rue beaucoup plus conviviale. Ces choses amélioreront la rue et en feront une extension du boulevard Rothschild. Notre projet se situe dans la partie la plus attrayante de la rue Allenby.Depuis l’immeuble que nous avons acheté, vous pouvez voir la mer et il fait face à une grande place.Nous pensons que c’est un emplacement stratégique.

Allenby Street 41-43 : Deux immeubles résidentiels

Il y a environ un an, la New Elad Israel Residence Ltd. a annoncé qu’elle avait acheté un immeuble de 572 mètres carrés au 43 Allenby Street pour 55,1 millions de NIS. La société a également signé un accord de coopération avec les propriétaires de la propriété adjacente au 41, rue Allenby.

Un projet adjacent au 2 rue Tchernikovsky est en cours de développement par le groupe Griba Zaroura, qui a acheté la propriété pour 34,7 millions de NIS et investit 65 à 70 millions de NIS dans le projet.

Le PDG de New Elad Israel Residence, Ronen Jaffa, est très optimiste quant à la transformation que subit Allenby Street. « Lorsque nous avons commencé le projet au marché de Bezalel en 2012, ils nous ont prévenus. Ils nous ont dit que personne ne voudrait vivre près de King George Street. La réalité en 2022 prouve que quiconque a acheté un appartement a fait l’affaire de sa vie parce que les prix là-bas ont augmenté de plus de 100 %, et ce n’est pas pour rien, tout le territoire se développe.

« Allenby Street a tout ce dont vous avez besoin pour vivre dans une ville. Un emplacement physique, près de la mer, à proximité des centres commerciaux, des bureaux et des transports en commun. Et au-delà, c’est tout simplement une belle rue avec beaucoup de bâtiments pour la préservation. C’est une rue qui vit 24h/24 et 7j/7.

100-102 Allenby Street : Appartements à louer et commerces

Yuvalim et City Boy, propriété du fondateur d’AM »PM, Ram Belinkis, construisent un projet commun au 100-102 Allenby Street. Il y aura deux bâtiments de six étages chacun. Au 100 Allenby Street, il y aura 30 petites chambres de deux à trois appartements, qui deviendront des locations à long terme.Il y aura des locaux commerciaux au rez-de-chaussée.Les entreprises ont acheté la propriété en 2016 pour 25 millions de NIS, alors qu’il y avait un ancien immeuble résidentiel sur le terrain.

Au 102 Allenby Street, il y aura un immeuble de bureaux avec des locaux commerciaux au rez-de-chaussée. Le projet a également été conçu par Bar-Orian Architects et avec un permis de construire déjà reçu, la construction devrait commencer dans environ deux mois.

Rénovation de la Grande Synagogue de Tel Aviv : comme il y a un siècle

La municipalité de Tel Aviv-Yafo porte un intérêt particulier à la rénovation de la Grande Synagogue de la ville et prévoit également de convertir le parking à l’ouest et au nord du bâtiment en place publique.

Selon le plan, les colonnades en béton conçues par l’architecte Arieh El-Hanani dans les années 1960 seront supprimées et le bâtiment retrouvera ses lignes d’origine telles qu’elles ont été conçues il y a 100 ans par Yehuda Magidovitch. Le coût de la rénovation s’élèvera à des dizaines de millions de shekels.

Piano House – Coin des rues Allenby et Ahad Ha’am

Nitzan Group achève actuellement les travaux sur la coque de Piano House au coin d’Allenby Street 99-101 et 25-27 Ahad Ha’am Street. Dans le cadre du projet, trois bâtiments seront construits avec des murs mitoyens et un parking souterrain. Ce projet a également été conçu par l’architecte Gideon Bar-Orian. Les promoteurs ont payé 300 millions de NIS pour le terrain et investiront 120 millions de NIS dans la construction.

Le promoteur du projet, Shahar Machat, explique qu’il aime « l’atmosphère verte » de la rue. « C’est une rue avec beaucoup d’arbres importants des deux côtés. Nous avons identifié la transformation des transports qu’Allenby subira et la transformation de la Grande Synagogue à côté du projet. »

Machat a souligné qu’il s’agirait d’un projet de luxe coûtant 70 000 NIS le mètre carré et que le groupe cible était les Israéliens les plus riches, qui n’auront pas besoin de contracter d’hypothèque.

La commune : C’est une rue d’une belle qualité

Adi Avitan, coordinateur principal de la planification de l’administration de l’ingénierie de la municipalité de Tel Aviv-Yafo, se félicite du renouvellement, mais s’inquiète du fait que la rue sera trop embourgeoisée, ce qui entraînera un mélange déséquilibré entre logements, bureaux et immobilier commercial.

« Allenby Street a une qualité merveilleuse. Beaucoup de bâtiments à préserver, une rue aux proportions humaines, ombragée le long de celle-ci, de petits magasins aux caractères divers. Mais il y a aussi une complexité et divers problèmes en termes d’utilisation qui se sont développés le long de la rue. Dans les années à venir, avec le tramway, le visage de la rue changera et nous verrons plus de bâtiments en cours de préservation, plus de logements et d’hôtels et peut-être moins de bureaux, ce qui influencera probablement les valeurs du terrain sur la rue et changera passer d’une rue en lambeaux à une rue exclusive, sans perdre la qualité qui caractérise la rue.

Nous avons préparé un document de travail directeur qui tentera de comprendre les tendances et de faire face aux défis anticipés, d’identifier la qualité et les recommandations pour préserver ses caractéristiques, comme les cours intérieures, les passages et les magasins entre les bâtiments, les kiosques et une série de places et de nouvelles places. . Une enquête sur la nature urbaine a été menée en coopération avec la Société pour la protection de la nature en Israël (SPNI). Nous voulons voir une rue vivante avec une mixité équilibrée. » L’adjoint au maire de Tel Aviv, Meital Lehavi, qui détient le portefeuille des transports, promet que même si la rue est bloquée aux voitures, elle restera toujours connectée. rue historique et comprendra le train léger sur rail, des voies cyclables à double sens, ainsi que de larges trottoirs ombragés avec des arbres matures. Avec l’aide de tout cela,

La circulation sera totalement interrompue. « Cependant, cela permettra toujours la connectivité du trafic vers les rues environnantes et extérieures. »

Un autre angle : la surprenante station de métro léger d’Allenby

La station de métro léger Allenby se trouve près de la jonction de la rue Allenby avec les rues Yehuda Halevy, Mikveh Yisrael et Bezalel Yaffe. Il s’agit de la dernière station de métro de la section sud de la ligne rouge du tramway. La station est profonde de 22 mètres et comporte trois niveaux. Quelque 36 000 passagers par jour devraient transiter par la gare et 10 millions par an. La ligne rouge devrait commencer à fonctionner en novembre 2022, et il est possible qu’elle commence à fonctionner à ce moment-là.

Tel Aviv – La municipalité de Yafo a demandé que la station ait un profil bas et qu’elle soit donc à peine visible de la rue. Mais en descendant les escalators jusqu’au hall, un monde différent apparaîtra. Dans le hall se trouvent les services et les guichets et de là, les passagers descendent d’un autre niveau vers les quais et les tramways. Il y a un écran de verre le long du bord de la plate-forme avec des portes qui s’ouvriront pour correspondre aux portes des wagons lorsque le train arrivera. La station peut également servir d’abri antibombe contre les armes chimiques et nucléaires.