Les Images dans ma tête n’ont pas Jaunies

Le 20 Mars 2022

Que valent les mots face à l’horreur de toute guerre et de cette guerre ?

Avais-je le droit de vous perturber alors que j’avais décidé de ranger ma plume au plus profond de mon casier suite à la disparition de mon meilleur ami. Mais dois-je vous l’avouer, j’ai longtemps hésité à écrire de nouveau.

Pour une fois que grâce à un président juif, Juifs et non-juifs d’Europe et d’Amérique pouvaient enfin communier dans la douleur et la solidarité ? Avais-je le droit de vous priver de ces moments d’effusion et de fusion ? Ils ont été tellement rares dans notre histoire, ces moments.

Le petit juif de Kiev dans son nouveau rôle de Président en treillis éclipsa le titi de Montreuil en costume-cravate et aux grandes oreilles. Oui, fallait-il priver les Juifs de ce rare moment de fraternité planétaire ?

Oui Nous sommes tous des Juifs ukrainiens !

Aussi cette guerre d’Ukraine, à quelque chose malheur est bon, quel soulagement pour beaucoup mais souffrons malgré tout que le petit juif adoré de kiev devrait commencer par débarrasser son armée du fameux Bataillon Azov, lequel se revendique expressément du nazisme et de ses symboles ?

La dernière fois, Nous étions tous des Juifs allemands !

Mais ça remontait à près de 80 ans. Depuis, il s’en était passé des choses pour les Juifs.

Ceux d’Israël, n’en parlons même pas. Car qui sait encore ce que signifient des noms comme Maalot… Sbaro… Munich… Aéroport de Lod… Entebbe… Guerre de Kippour ? Inutile de rallonger la liste, elle serait trop longue. Et personne n’est jamais sorti pour crier

Nous sommes tous des Juifs israéliens …

Israël, n’avait-il pas le droit de prétendre aussi à un brin de cette jouissance, que, par expérience, elle sait être éphémère ? Paria des nations depuis sa naissance, Israël qui venait à peine d’être maltraité de fauteur d’apartheid, sans que le double Président d’Europe et de France ne vienne à sa rescousse, son silence valant même consentement, et pourtant les juifs de France drôlement secoués ces dernières décennies, pris systématiquement pour cibles, torturés avant d’être assassinés comme Ilan Halimi, défenestrée comme Sarah Halimi par un assassin non-condamné, assassinés à bout portant comme dans cette école de Toulouse, ou ces otages de Vincennes, ou plus récemment traîné et salis en justice pour racisme comme mon ami Georges Bensoussan, ces Juifs donc l’avaient échappé belle.

Je me refuse de comparer l’attitude du monde entier, sa sollicitude, sa pitié, sa trépide diligence, son avalanche d’accusations envers l’initiateur de la confrontation armée à celle d’une autre guerre, celle qui fomenta la Shoah, celle du génocide du peuple juif. Et pourtant Israël paradoxalement est aux avant-postes de cette solidarité. Pour être franc chers juifs du monde entier, si vous vous méfiez de l’inconnu, me concernant je me méfie plus que tout de l’unanimisme.

La vie, la mort sont ainsi faites. Par opposition la ruée des migrants ukrainiens vers un refuge et la réponse instinctive de pays volontaires et de leur secours me rendent en quelque sorte, heureux et calment mes appréhensions. Oui, heureux de ne pas me laisser envahir par la rancœur, par la vengeance, par tout autre sentiment qui ne reflète pas ma compassion innée.

Je n’arrive toutefois pas à surmonter ma colère, devant ce défilé d’enfants, de femmes, de vieillards juifs, empêtrés dans leurs vêtements déambulant avec leurs lourdes valises, traversant les rues de toutes les villes d’Europe sous la menace des armes allemandes pointées sur eux… ou alors, la présence incongrue des policiers français qui les traquaient et les délogeaient de leurs appartements, pour ensuite les entasser dans des trains tels des bestiaux vers l’abattoir …Toutes ces victimes étaient bien leurs concitoyens.

Très peu n’ont en vérité fait l’effort de s’opposer, de vociférer leur contestation, reproches, critiques… Certains ont même contribué avec l’ennemi pourvu qu’on les débarrasse des juifs.

Dur, très dur, pour moi de ne pas positionner ces deux images l’une devant l’autre, qui reproduisent d’un côté la haine du juif d’hier et d’aujourd’hui, et de l’autre, la compassion illimitée et compréhensible envers les fuyards ukrainiens ou autres de nos jours.

No Comment…,

Difficile aussi d’admettre en ces temps modernes que cette haine n’a jamais disparu. Je n’ose pas me confronter à l’image d’un Israël envahi et démoli par ses ennemis… et il en compte un nombre ahurissant.

J’observe en silence l’aisance des pays de l’Union Européenne et les USA, prétendument alliés indéfectibles d’Israël, qui se hasardent dans le trop rocailleux défi du nucléaire iranien.

Israël est le seul pays que l’Iran menace ouvertement d’anéantissement. Le destin d’Israël et de ses quelques millions de juifs sont l’enjeu des pourparlers entre le monde libre et les Mollahs d’Iran. Vont-ils offrir leurs têtes aux iraniens ? Que ne feront-ils pas pour leur tranquillité, leur bien-être ? Pour leur dangereuse pacification ? Après tout, il ne s’agit que d’un pays miniature avec ses quelques juifs…

Sur l’autre plateau de la balance, c’est tout un monde, maître dans les rouages de l’information erronée, du mensonge par déni pour étrangler quelques cris de conscience et en tirer ses propres bénéfices.

Le monde n’a jamais été parfait et ne le sera jamais certes mais n’oublions pas le passé pour se vautrer dans le présent, même si le prix, pour les prétendus plus sensibles d’entre nous, se résume à quelques génocides qui nous titillent le cœur de temps à autre et que nous engloutissons dans un verre de champagne pétillant pour excuser ces débordements et assimiler cette futilité.

FREDAL

Annexes

Le 16 Juin 2023 le président russe Vladimir Poutine a qualifié vendredi son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, de confession juive, de « honte pour le peuple juif », accusant encore une fois l’Ukraine d’être aux mains de néonazis pour y justifier son opération armée. « J’ai beaucoup d’amis juifs depuis l’enfance. Et ils disent que Zelensky n’est pas juif, mais la honte pour le peuple juif. Ce n’est pas une blague », a-t-il dit lors d’un forum économique à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), retransmis en direct à la télévision russe.

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