SHOAH…

12 Avril 2018

Il était une fois… » – ainsi commencent les contes qui captivent l’attention des enfants – « Il était une fois, il y a très longtemps, hors de l’espace et du temps, le Mal par excellence menaçait le Bien en soi mais ne sortait jamais vainqueur », c’est le signal qui fait tendre l’oreille aux tout-petits, c’est la formule qui éveille fées et magiciens et donne vie aux dragons. Il était une fois signifie que pour nous adultes allons enfin raconter cette abomination incommunicable.

L’histoire, elle, a été et reste vraie, au-delà de toute autre réalité. Son énoncé semble garanti par la tradition, sachant que toute sentence ou mélodie populaire trouve toujours son pendant dans la tradition. Les histoires vivent encore aujourd’hui, et le jour de la commémoration de la Shoah nous précipite encore un peu plus dans la triste réalité : Nous sommes encore et toujours les prisonniers de l’absurde née d’un dégoût simple de l’autre, ou d’un fossé créé par l’incompréhension et la méchanceté panachée d’un manque de compassion.

Aujourd’hui j’hurle aux sourds que je n’oublierai jamais l’affront qui fut infligé à ces soldats morts dans l’oubli qui menaient fièrement leurs combats sous d’autres emblèmes dont ceux de la survie dans les conditions les plus inhumaines.

Je pense à ce défilé de cadavres ambulants rongés par la faim et la maladie, à l’humiliation douloureuse physique et morale, à la perte de conscience quand le bourreau n’en avait même pas un brin, qui luttaient pour conserver un tant soit peu de vie et de souffle pour crier d’une voix éteinte « vous m’avez arraché tant de ligaments, mais vous ne réussirez jamais à éteindre en moi ma soif d’être… ».

Aujourd’hui cette armée du silence paradera sous nos yeux pour nous le rappeler. Ces soldats morts sur un champ de bataille insolite ont gagné leur éternité dans la douleur et dans l’accusation de leur meurtre.

L’allemand criminel n’est plus… il a depuis longtemps été substitué par d’autres qui s’évertuent avec un sourire sarcastique au coin des lèvres, à réanimer les braises du mal que l’on croyait vacillantes ou éteintes.

Mais nous sommes tous l’armée du Silence… celle qui aura toujours le dernier mot dans le combat pour la vie. Un jour je ferai un souhait en regardant une étoile et je me réveillerai quelque part, au-delà de l’arc-en-ciel, bien plus haut, au milieu de ces nuages haineux, bien au dessus des cheminées, et je les disperserai.

FREDAL

https://youtu.be/a4VzY2KfVg0

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