« A(llen)bby Road » est une célébration de l’histoire et de la fierté israéliennes, élevant Dayan, Meir, Ben Gourion et Hertzl au rang de superstar du Temple de la renommée du rock and roll.
En y regardant de plus près, la peinture a un peu de symbolisme : les dates sur la plaque d’immatriculation d’une voiture indiquent « 25-06-87 » (l’anniversaire de Shimoni) et une autre plaque d’immatriculation indique « 14-05-48 » (le jour Israël a été fondé). Bien que la scène se déroule à Tel-Aviv, les voitures roulent à gauche comme elles le font au Royaume-Uni, où se trouve l’original Abbey Road. Shimoni a déclaré au Journal que les rayures bleues et blanches sur le trottoir « sont une blague car vous ne pouvez jamais trouver de parking gratuit à Tel-Aviv, c’est donc comme une utopie ».
La référence évidente sont les quatre personnages israéliens historiques représentés traversant la rue Allenby à Tel Aviv.( De gauche à droite : le général Moshe Dayan, le Premier ministre Golda Meir, David Ben Gourion et Theodore Hertzl.) en arrière-plan se trouve le Shalom de 466 pieds Meir Tower, le premier gratte-ciel d’Israël.
Si vous regardez attentivement le tableau « A(llen)bby Road » d’Amit Shimoni, vous verrez qu’il s’agit de bien plus qu’une simple parodie de la couverture de l’album Abbey Road des Beatles.
C’était en 2014, les hipsters étaient encore une chose. Et dans HIPSTORY, il y a beaucoup de détails dans les personnages qui racontent leurs histoires de manière à les présenter à un jeune public. Dans A(llen)bby Road, c’est la même idée : mettre les leaders historiques dans l’un des plus grands symboles de la culture pop.
Tout a commencé alors qu’il était étudiant à l’Académie des arts et du design Bezalel à Jérusalem. Tout en tergiversant sur un projet, à la dernière minute, il réalise une peinture graphique de Ben Gourion en hipster des temps modernes.
Au fur et à mesure que son travail gagnait en notoriété, il a créé une boutique en ligne permettant aux fans de transformer ses œuvres en affiches, tee-shirts, tasses, sous-verres et tout autre support d’impression à la demande.
Au fil du temps, Shinoni a créé plus d’œuvres d’art de personnages historiques en tant que hipsters: un Albert Einstein tatoué et coiffé d’un pompadour portant une chemise sans manches avec un signe de paix dessus. Il y a Charles De Gaulle portant une écharpe avec une élégante casquette de baseball portée intentionnellement de travers à droite. John F. Kennedy est représenté arborant une barbiche fine comme un crayon et portant un t-shirt jaune de style baseball orné d’une image de ce qui semble être sa prétendue maîtresse, Marilyn Monroe. Et puis il y a Mona Lisa, arborant une coupe de cheveux bob français tout en portant un débardeur graphique avec le fond de sa peinture dessus, et un tatouage de « l’homme de Vitruve » de Léonard de Vinci sur son biceps gauche.
Au total, il y a plus de 60 icônes qu’il a peintes numériquement en tant que hipsters, dont certaines sont encore vivantes et font l’histoire, notamment Volodymyr Zelensky, Elon Musk, Ringo Starr, Serena Williams et Angela Merkel.
Lorsque vous passez votre curseur sur la face des icônes sur le site Web HIPSTORY, il y a une citation de l’icône représentée. Le respect de Shimoni pour l’histoire, son goût pour la satire et son talent pour l’art ont attiré l’attention du monde entier. Son travail a été présenté à Urban Outfitters, sur MTV et Comedy Central.
Depuis qu’il a créé « A(llen)bby Road » il y a neuf ans, chaque Yom Ha’atzmaut, Shimoni reçoit des appels et des e-mails du monde entier de personnes qui souhaitent utiliser sa création pour célébrer une autre année d’Israël.
Amit Shimoni
En 2022, Shimoni entre dans le monde de l’art numérique. Son travail s’est assez bien vendu et il a fait don d’une grande partie des bénéfices à des organisations caritatives fournissant de l’eau potable dans toute l’Afrique subsaharienne. Plus récemment, Shimoni s’est concentré sur l’affinement de ses talents pour garder une longueur d’avance sur l’empiètement rapide de l’intelligence artificielle dans le monde de l’art. « J’essaie de créer un nouveau concept grâce à l’IA et de comprendre où va toute cette profession d’artiste numérique. À cette époque, vous créez simplement et essayez plus tard de comprendre ce que c’est. » .
Shimoni a initialement créé la peinture numériquement en 2014 pour le consulat israélien dans le cadre de son projet HIPSTORY : « J’ai lancé ce projet et illustré les dirigeants israéliens comme des hipsters d’aujourd’hui », a déclaré Shimoni.
Il y a trois ans, « A(llen)bby Road » figurait sur le compte Twitter de l’État d’Israël.
Isrotel et White City Buildings transformeront un immeuble de bureaux historique de cinq étages dans la rue Pinsker en hôtel.
Hôtel Isrotel Tel Aviv – / Imagin: Bar Orian Architects
White City Buildings a signé un accord de partenariat (50 %-50 %) avec Isrotel Ltd.(TASE : ISRO ) pour développer et construire un hôtel sur la place Mugrabi, à l’angle de la rue Pinsker et de la rue Allenby, dans le centre de Tel-Aviv. L’hôtel sera dans des bâtiments achetés par les bâtiments de White City ces dernières années, qui doivent être rezonés en hôtel. Des sources proches de l’accord affirment que le terrain vaut 90 millions de shekels.
La partie principale de ce qui sera le nouvel hôtel fait l’objet d’une ordonnance de préservation et sert actuellement d’immeuble de bureaux de cinq étages au coin des rues Pinsker et Allenby, qui a été construit sur un terrain de 1 000 mètres carrés peu de temps avant la création d’Israël. Les deux sociétés ont l’intention de construire un hôtel de 170 chambres sur 6 600 mètres carrés de bâtiments. La construction coûtera environ 200 millions de shekels. Le projet est conçu par l’architecte Gidi Bar Orian.
White City Buildings a acheté 36,6 % des droits sur le terrain en 2018 à des propriétaires privés et le solde il y a plusieurs mois à l’unité IDB Property and Building Ltd. pour 57 millions de NIS.
Le président de White City Buildings, Itzik Ben-Shoham, a déclaré: « L’endroit a une valeur architecturale et historique et se trouve en face du terrain qui abritait autrefois le célèbre cinéma Mugrabi. Le bâtiment Beit Landau fait partie de la place du 29 novembre (Mugrabi) et a été construit comme un bureau bloc en 1947 et intègre des détails architecturaux uniques qui ont été préservés au fil des ans. Nous prévoyons un hôtel de cinq étages avec un étage sur le toit avec une grande piscine dessus.
Le PDG d’Isrotel, Lior Raviv, a déclaré : « Malgré le coronavirus et malgré l’arrêt du tourisme entrant, nous regardons toujours vers l’avenir et nous croyons au pouvoir du tourisme à Tel-Aviv et qu’il reviendra ».
Les abeilles mélipones aident les agriculteurs d’Amazonie péruvienne et leurs communautés en produisant un miel aux nombreux bienfaits et en pollinisant les plantes locales.
Des abeilles mélipones, qui n’ont pas de dard, sont posées autour d’un pot à miel dans leur ruche. Leur miel est utilisé pour aider à soigner les blessures et traiter les infections, et permet de soutenir économiquement les apiculteurs de l’Amazonie péruvienne. PHOTOGRAPHIE DE ANA ELISA SOTELO
Elles peuvent être de nombreuses couleurs : dorées, onyx uni, ou encore rayées pissenlit et cannelle. Leurs yeux peuvent être noirs, gris ardoise ou même vert bleuté. Leur corps peut être aussi petit qu’une lentille ou aussi gros qu’un grain de raisin. Mais le plus étonnant chez cette espèce d’abeilles mélipones, ce sont les miels qu’elles produisent, qui sont de plus en plus recherchés pour l’alimentation et la médecine.
En Amazonie péruvienne, certaines personnes commencent tout juste à élever quelques-unes des 175 espèces différentes de ces mélipones présentes dans la région, ce qui garantit d’aider les apiculteurs et leurs communautés. Par le passé, ce miel était généralement récolté directement dans la nature, pratique destructrice pour les ruches.
Mais depuis quelques années, des scientifiques, dont Cesar Delgado, de l’Instituto de Investigaciones de la Amazonía Peruana (IIAP), apprennent aux gens à élever et à préserver ces insectes de manière durable.
Rosa Vásquez Espinoza, biochimiste et exploratrice National Geographic, s’est associée avec Delgado et ses collègues dans l’objectif de mieux comprendre les abeilles, les plantes qu’elles pollinisent, et les composés chimiques de leur miel médicinal.
La biochimiste Rosa Vásquez Espinoza tient le fruit du roucou, qui est utilisé comme teinture naturelle, pour la cuisine et pour traiter la constipation. Comme de nombreuses autres plantes indigènes, dont certaines ont une importance commerciale, le roucou est pollinisé par les abeilles mélipones.
En plus de sa fascination pour les insectes eux-mêmes et pour le fruit de leur labeur, son souhait est d’aider à défendre l’apiculture des mélipones en raison de tous les avantages que ces abeilles apportent aux communautés qui les élèvent, dont beaucoup ont été durement touchées par la pandémie de COVID-19.
« Les abeilles mélipones redonnent vie à l’Amazonie » en fournissant du miel médicinal, des revenus et des bienfaits de pollinisation à une région qui a besoin d’aide, affirme Espinoza.
Les abeilles mélipones fabriquent leur miel avec des produits chimiques qui empêchent la croissance microbienne et fongique, une adaptation qui permet à la substance de ne pas se détériorer. Compte tenu de la grande variété de la biodiversité végétale en Amazonie et de l’incroyable variété de produits chimiques botaniques que les abeilles mélangent à leurs miels et à leurs cires, il n’est pas étonnant que ceux-ci aient des propriétés médicinales. D’aucuns qualifient même ce genre de miel d’« élixir miracle ».
L’agriculteur Heriberto Vela Córdova, à San Francisco (Pérou), ouvre une ruche d’abeilles mélipones sur sa propriété. Les apiculteurs élèvent ces insectes dans des boîtes en bois qui leur permettent d’extraire le miel sans nuire aux abeilles.
Les habitants de la région utilisent plusieurs types de miels d’abeille mélipones ainsi que la cire de leurs ruches afin de traiter les infections des voies respiratoires supérieures, les affections cutanées, les problèmes gastro-intestinaux, et même le diabète et le cancer. Bien que des recherches aient commencé à confirmercertaines de ces utilisations, la plupart d’entre elles sont encore au stade d’études préliminaires. Selon David Roubik, spécialiste en abeilles mélipones au Smithsonian Tropical Research Institute de Panama, il est urgent de poursuivre les recherches sur les bienfaits médicinaux des miels.
Les souvenirs servent-ils prioritairement à baliser le temps et à borner le présent? Ou carrément à être jetés au vent …
Je me suis longtemps refusé à imiter ceux qui publient leurs Mémoires, persuadés que leur moi mérite exhibition et que les épisodes de leur vie personnelle suscitent l’intérêt. À ceux qui m’interrogeaient à ce sujet, je n’ai cessé de déclarer qu’à ce petit jeu narcissique, on ne me prendrait pas. Le faire aujourd’hui m’oblige à manger mon chapeau. Me voici à mon tour piégé dans ce paradoxe: écrire comme tout le monde, espérant intéresser tout le monde à une vie qui ne serait pas celle de tout le monde. J’assume ces contradictions et je ne crains pas de me désavouer. Ça aura au moins le mérite d’être dit…
Depuis de nombreuses années, pris de passion pour la généalogie, je me suis mis à la recherche de mes racines. Chargée d’histoire et d’histoires cette reviviscence familiale donne de l’épaisseur à mes souvenirs et suscite en moi un réel bonheur. — Maman aurait été heureuse que j’accomplisse ces recherches en Son temps —
Convaincu que seul l’ancrage du passé paraît solide, je me suis focalisé sur ce qui fut plutôt que sur ce qui est. La tâche fut certes colossale mais je n’ai pas voulu perdre une seule miette de cette réminiscence ancestrale qui, au travers des actes et des photos qui l’accompagnent, me fait l’honneur de converser avec moi.
Quand le mal et le bien “ s’entre-mêlent ”….
L’obscurité
Cette immersion m’a plongé dans une aventure passionnante. Toutefois les confrontations avec un passé obscur et particulièrement les épithètes en forme d’insultes, les mots injurieux, les accusations diffamantes sédimentant l’inacceptable ainsi que le florilège de mesures perfides (humiliations en public, rouelle cousue sur le vêtement, ghettoïsation, bûchers ou pogroms) qui suintent en sourdine et nourrissent depuis des siècles le terreau haineux de l’antisémitisme ont sérieusement agité mon esprit, ébranlé les fondements de ma conscience. Jusqu’à me faire croire qu’on éliminait sur ordre de Dieu, Ses contrefaçons…
La thématique de l’amnésie trouve souvent refuge dans la fuite du temps et la disparition de tout événement, notamment de la mémoire du passé. Après Shoah (voire en annexe) avais-je le droit de vous perturber davantage? J’avais pourtant décidé de ranger ma plume au fond de mon casier. Devais-je alors éclipser ce racisme inventé de toutes pièces qui en son ultime conséquence, s’est transformé en un permis de chasse autorisant les crimes les plus atroces ? Effacer cette époque qui s’est refermée de la façon la plus brutale, cette société démembréeet ses égarements les plus pervers qui a délibérément choisi d’être amnésique ? Oublier m’a semblé d’une injustice absolue.
Je suis cependant stupéfait qu’une génération toute entière a pu effacer avec une telle “perfection” l’holocauste de son esprit, l’anesthésier jusqu’à en banaliser la dimension immémoriale. — À croire que l’ambition nazie de tout réduire en cendres pour ne laisser aucune trace a fabriqué de l’absence — Il suffit de songer à la frénésie avec laquelle on entreprit aussitôt de faire disparaître les décombres et à la conspiration du silence qui a perduré dans les universités allemandes jusqu’à la fin des années 1960. Les professeurs à cette époque que je qualifierais de “vieux fascistes dissimulateurs” avaient tous obtenu leurs titres entre les années 1930 et 1940. Après guerre ils étaient sourds, aveugles et muets, enfermés dans leurs ruines comme dans une forteresse d’ignorance voulue, capables encore de haine et de mépris, prisonniers par surcroît des vieilles entraves de la présomption et de la faute. Et s’il vous venait à l’esprit de découvrir, comme je l’ai fait par la suite, quel était leur sujet de thèse, vous auriez les cheveux qui se dresseraient sur la tête.
Dece cortège des figures familières se dégagent et forment une nouvelle chaîne. Elles s’avancent jusqu’à moi, déposent tour à tour un souffle chaud entre mes mains et m’invitent à animer cette flamme et à entretenir le fil.
Il existe des vérités que l’on communique par l’écrit et d’autres, plus intestines, que l’on ne peut transmettre que par le silence. Par ce fait et pour ne pas tomber massivement dans la mélancolie, on a failli enfermer ce génocide dans un silence collectif alors qu’il représentait plus qu’une vérité historique, le symbole même de l’horreur des temps modernes: la “ verrue de l’histoire ”. En le taisant, c’était ne pas saisir le fonctionnement du mythe et les héritages idéologiques de ce lynchage sans fin. J’ai compris en fouillant dans ce passé “ passé sous silence ” — même si les images qui ont en elles-mêmes une grande force de dissuasion — que face à la falsification méticuleuse de l’histoire entreprise par les négationnistes la vérité est établie qu’au moment où l’on l’écrit et qu’on la raconte, à plus forte raison si elle s’arme d’un arsenal qui résiste à toutes les épreuves. L’opinion en général a été particulièrement défiante à ce que rapportaient les rescapés revenant des camps et s’est longtemps dérobée à toute confrontation avec de telles atrocités.
Les écrits restent aujourd’hui les seuls dépositaires de la mémoire d’ailleurs il semblerait qu’entre-temps les récits vivent une renaissance qui s’épanouit en lieu et place des documents et souvenirs de survivants. De surcroît plusieurs journaux intimes irréfutables comptent parmi les textes emblématiques de la Shoah. Celui d’Anne Frank par exemple ou, plus récemment, ceux d’Etty Hillesum et Victor Klemperer. Ces textes sont considérés comme des témoignages de première catégorie et c’est probablement à ce titre que leurs auteurs les ont conçus.
Revenir sur ces épisodes malheureux m’a appris que ce ne sont pas toujours les circonstances auxquelles nous avons été directement mêlés qui nous affectent le plus. Bien que ma famille, à part un grand oncle du côté de mon père, a pour l’essentiel été épargnée, j’ai le sentiment que ces cadavres emmurés dans le néant, perdus dans le noir hideux de l’inhumanité et dans l’amnésie générale comme si rien de mal ne s’était jamais produit nulle part, font partie de mes proches.
Cette confrontation avec des objets et éléments aussi intimes et personnels que des lunettes ou des cheveux ont rendu ces séquences inhumaines à mes yeux.
Les atrocités durant ces temps dits “modernes” féconds en crimes collectifs et massacres en tous genres qui ont gravité autour “du trou noir” de la Shoah ont remis en mémoire tout ce que je tentais jusqu’alors de gommer. Je n’arrivais pas à m’extraire tout à fait des lectures obsédantes de cette ère d’atrocités, secoué par les images attachées à ces innombrables objets intimes et personnels, qui n’ont pas, eux, la capacité de se souvenir. En même temps ces images-preuves dissimulées, hantées par la peur de la réfutation m’ont procuré un matériau solide.
La morsure de la Shoah me meurtri au plus profond. Elle me poursuit jusque dans mes rêves et me projette à sa guise dans l’enfer irrespirable des camps et le florilège de leurs abominations, comme cette ombre à laquelle je n’ai jamais pu me soustraire tout à fait qui voile le regard de ces êtres surgis de leurs cendres. Ces corps décharnés qui ne sont plus que le réceptacle de mille angoisses et de mille haines. Devant l’implorations de ces spectres qui n’ont plus rien d’humain mais un tant soit peu de vie de force et de souffle pour se lever et supplier du fond de leur âme «je veux encore vivre», j’ai envie de les ressusciter, les accompagner pour faire entendre leur voix que l’on a fait taire à desseins. Rallumer sur leur visage la lumière qui a peut-être été éteinte pour atténuer l’expression de leur souffrance.
ces spectres humains décharnés qui n’ont plus rien d’humain mais un tant soit peu de vie de force et de souffle pour se lever et supplier d’une voix éteinte « je veux encore vivre ».
La Lumière
Je ne voulais pas d’une vie parfaite, je recherchais plutôt une vie heureuse. Je mesure ma chance, non sans avoir remarqué que le mois de Mai n’est pas un mois ordinaire.
Le 7 Mai 1945 — capitulation de l’Allemagne nazie
1948 — mon année de naissance — l’état d’Israël voit le jour le 14 Mai🇮🇱
Ma petite fille Salomé Ruth ma première de cordée âgée de 12 ans, avec laquelle je suis si heureux de pouvoir partager cette première grande étape de la vie, confirme son élévation religieuse ce lundi 29 Mai. Qu’elle mérite d’être surnommée homérique et de voir son nom et ses actes racontés à chaque “Chavouot” comme l’est Ruth, l’illustre prophétesse, femme de foi, de bonté et d’espérance qui changea un monde de tristesse et de vide en bonheur et plénitude.
Il est d’usage de lire le rouleau de Ruth à l’occasion de la fête de Chavouot. L’histoire de cette héroïne biblique constitue, en effet, l’expression de leçons fondamentales de la loi orale.
Et pour que la fête soit complète le 29 Mai est le jour anniversaire de mon aîné.
Le plus grand des plaisirs qui soit de magnifier son épouse, c’est dans parler. Alors que d’autres mettent des mois pour s’aimer, ce fut pour nous le temps d’un battement de paupières, Elle m’a pris la main avec bienveillance, amour et sincérité et ne l’a plus jamais lâchée depuis Quarante cinq ans. C’était un 24 mai.
J’ai eu de la chance de l’avoir rencontrée. c’est une femme admirable, d’une grande qualité. Elle est pour moi le plus beau de la vie, le plus noble de ce monde. Accomplie et d’une large ouverture d’esprit. Douce et altruiste, ce qui est gratifiant. D’une rare générosité, elle l’a toujours été. Remarquable, en tous points. Elle le mérite, car la vie en ses débuts ne l’a pas gâtée.
Elle m’a offert le plus précieux des cadeaux: Qu’elle soit la mère de mes enfants. Devenir père demeurera la plus exaltante aventure que j’ai pu vivre. Mes enfants sont ma richesse, un trésor inestimable ce dont je peux être le plus fier. ils débordent de prévenance, se soucient pour moi et me comblent d’une attention que je n’ai pas forcément mérité. J’inclus leurs épouses, attentionnées, obligeantes, lesquelles j’aime beaucoup et qui me le rendent au-delà de mon attente. Je reconnais avoir longtemps majoré l’intelligence chez un individu. À leur contact j’ai appris que l’humilité, l’humanité et la bienveillance lui sont autrement préférables. Enfin et surtout, il me faut associer mes petits enfants que je chéris en espérant qu’ils deviennent à leur tour, comme leurs parents, des gens «bien».
C’est délicieux d’être grand-parent: On a l’avantage de partager des moments de tendresse, les jeux, les cadeaux, prendre le temps de les écouter sans autre obligation que d’être là
Je suis aujourd’hui grand-père de dix petits-enfants qui font ma joie. Je suis câlin, c’est tant mieux ils le sont aussi. C’est délicieux d’être grand-parent: On a l’avantage de partager des moments de tendresse, les jeux, les cadeaux, prendre le temps de les écouter sans autre obligation que d’être là, et on abandonne aux parents l’école, les nuits difficiles, les tracas quotidiens, la grippe et la gastro.
Je ne suis pas assez jeune c’est mon seul regret. Quand Léa, la petite dernière aura à son tour douze ans, j’en aurai quatre-vingt-cinq; c’est un peu tard pour la complicité. Néanmoins je me sens heureux, serein et détendu plus que je ne l’ai jamais été. J’aime la vie car elle a été douce pour moi et généreuse en bienfaits.
Maman née un 24 Mai (tiens…) était le personnage central de notre enfance. Notre cheville ouvrière, souvent excessive mais toujours résolue dirigeait en véritable chef d’orchestre cette multitude d’instruments aux cordes parfois dissonantes et rectifiait s’il le fallait les tonalités discordantes. En nous privant, si j’ose dire, de la phase de l’égoïsme de la petite enfance, elle a su donné le change pour qu’on la perçoive comme volontaire et autoritaire. Ceci m’oblige à dire qu’elle avait cette délicatesse de ne pas nous juger en public tout en étant fière auprès des autres, auxquels elle faisait notre éloge quand nous n’étions pas présents, suscitant plus d’intérêt à nos yeux, que celles que le sort avait mieux nanties.
Pour Maman, seule comptait la cellule nucléaire familiale la plus hermétique possible. L’anecdote vaut le détour et me paraît aujourd’hui encore improbable: Bien que nous appréciâmes le confort d’une ouate protectrice, notre mère nous a gardés sous cloche aussi longtemps que nous n’étions pas mariés, prétextant que vivre notre célibat hors du cocon familial serait mal perçu. Elle nous a ainsi transmis le besoin de nous rassembler afin, disait-elle, de mettre à notre portée les armes nécessaires pour lutter dans la vie. De ce fait elle avait, à contre courant de parents plus conventionnels, fait le choix de nous éduquer plutôt que de nous instruire en nous racontant des histoires non pas pour nous endormir mais nous tenir éveillés et veillait de cette manière à ce que notre ego ne soit jamais piétiné.
Son sourire stellaire illuminait chaque jour de notre existence, même ceux qui étaient gris.
Dans cette grappe de merveilleux souvenirs scintillent dans ma tête ces instants de bien-être, de partage et surtout Le sourire stellaire de Maman qui illuminait chaque jour de notre existence, même ceux qui étaient gris. Pourtant sa vie n’a pas toujours été un fleuve tranquille. Maman fut veuve trop jeune et cette existence monotone lui pesait. Malheureux pour cette femme qui aimait les voyages et les gens, sociable à souhait comme en témoigne son côté solaire. De plus les années de dur labeur et les épreuves qui l’ont écorchée ont eu raison de sa forte personnalité et de sa détermination, mais elle ne laissait étonnamment paraître aucun ressentiment, aucune forme de désespérance, aucune lassitude, aucune tristesse, affirmant même sans retenue ses sentiments elle donnait à chacun d’entre nous l’impression d’être la personne la plus importante à ses yeux. D’ailleurs je fus interloqué quand pour la première fois le l’ai surprise à pleurer.
Les larmes de maman ressemblaient à des perles fines qui roulaient doucement sur ses joues parcheminées. Il y eut, bien heureusement de grands bonheurs dans sa vie, notamment quand nous naquirent, et certainement les larmes de joie qui s’en suivirent. Mais celles auxquelles je pense le plus souvent c’est à ces larmes de tendresse que l’on voit briller au coin de l’œil et que l’on écrase discrètement, pour conserver une façade plus équilibrée, moins émotive mais néanmoins vulnérable. Il y eut probablement des larmes plus amères, du manque, de la solitude, de la tristesse, de la perte précipitée et douloureuse de notre père. Il y aurait pu avoir des larmes de colère lorsque je n’ai pas ressenti alors qu’elle était usée, ses signes de désolation. Sans doute aussi des larmes causées par le manque de discernement de ma part, alors non conscient des pensées qui assombrissaient son existence. Étrange que je ne prenais pas ces larmes de détresse au sérieux.
Même si face aux difficultés nous réagissons en fonction de nos possibilités pour nous construire, je dois toutefois révéler que nous sommes tous des égoïstes ! Certes nous avons notre vie, nous avons nos réussites, nous avons nos échecs et ne faisons aucun cas des vivants, mais dès qu’ils disparaissent ils prennent tout à coup une importance hors du commun. Sans me complaire dans une inutile flagellation je ne prétends pas être un exemple. Je n’avais d’ailleurs jamais sérieusement pensé que je verrais ma mère disparaître un jour, du moins je ne me posais même pas la question où lorsque enfant je me le disais: c’étaient des mots vides de sens comme tant d’autres. Désintéressement ? Naïveté? Insouciance? Quoi qu’il en fût, c’est lorsqu’on rembobine qu’on est envahi de regrets.
— Le face-à-face avec soi-même n’est pas toujours aussi simple que l’on veut bien croire — La conscience m’est venue quand j’ai navigué là où le passé est un refuge, entre les écueils encombrants de ma mémoire. Mais elle ne fut pas intuitive. J’ai réalisé bien plus tard les sacrifices de notre mère, son immense dévouement et ses privations. Cette Femme si aimante et si généreuse a traversé son existence avec bienveillance, humilité et don de soi. Elle s’est immolée pour nous ouvrir la voie d’une vie meilleure et nous offrir ce qu’elle n’avait jamais reçu.
Comment ai-je pu jeter un voile sur cet amour absolu envers nous. Il m’a fallu être père pour mieux le comprendre et apprécier sa valeur, sa présence bienfaitrice, oser me pencher sur ses belles mains que le labeur avait rendues noueuses et osseuses pour les baiser humblement et profiter de l’un de ces moments magiques qui laissent un souvenir indélébile de communion, de douceur et de joie. L’effet est immédiat, un écrin de silence enveloppe l’esprit, les yeux n’ont plus besoin de mots pour se comprendre. Les mains se parlent mieux pour se dire que l’on s’aime.
Les mains se parlent mieux pour se dire que l’on s’aime.
Malheureusement les images s’appauvrissent et m’attarder à les renouveler m’est je l’avoue une discipline bienvenue. Celle-ci est la plus tendre et la plus pénible à la fois. Je l’aborde du reste avec une émotion toute religieuse: Parmi ces éclats de mémoire apparaît souvent cette scène gravée dans mon cœur où, le visage maigre et cireux, me serrant dans ses bras elle m’a balbutié à l’oreille «Vous êtes mon plus beau cadeau, mes enfants», puis dans un dernier souffle d’affection, elle a fermé Sa vie comme on ferme un livre d’images sur les mots les plus doux qui se soient jamais dits. Aujourd’hui Ma mante bienveillante n’est plus là où elle était, mais elle est partout là où je suis et je sais que dans Sa nuit, Il existe un ailleurs où l’âme est plus légère. Si le souvenir s’est estompé, la mémoire affective a résisté au temps. Cette affliction s’est de plus transformée en une tendresse indéfectible.
On aime sa mère presque sans le savoir, car qu’y a-t-il de plus authentique, de plus attentionné qu’une maman ? Je vous le dis du droit de mon regret: Rien ! On ne s’aperçoit de toute la profondeur des racines de cet amour qu’au moment de la séparation dernière. Devant une vie désormais sans garde-fou, un immense sentiment de solitude nous saisi. Alors, Hâtez -vous, le temps passe si vite et rend les souvenirs obsolètes. Aimez-la mieux que je n’ai su aimer la mienne. Certains penseront que le fait même d’avoir eu cette intention est déjà en soi inconvenant. Ils diront aussi tout l’effet que cet orage peut provoquer dans un ciel serein. J’admets l’étrangeté de ma démarche mais mon égocentrisme est tel que je me reconnais instantanément dans tous ceux gagnés par ce sentiment de culpabilité et qui peuvent être dévastés plus tard par leur mauvaise conscience. Si vous saviez comme je voudrais la retrouver et lui dire certaines choses que je lui ai jamais dites. Ces choses que je suis en train d’écrire…
Pour protéger leur famille, Nos Mères s’érigent en tour inébranlable que nulle tempête ne fera plier et leur circonspection d’agir pour leurs enfants est à nul autre pareil. Elles ont cette capacité à s’imposer dans la mise en scène de la sphère familiale que fort heureusement les hommes ne font que suivre. Cependant elles s’astreignent retenue, décence et pudeur et traversent leur existence avec bienveillance, amour et tendresse, en prenant soin de dissimuler leurs cicatrices par des sparadraps de bisous ou de masquer leurs douleurs par un sourire. Leur amour c’est comme l’air, tellement anodin qu’on ne le remarque même plus. Jusqu’à ce qu’on en manque…
On me pardonnera je l’espère, l’emprunt détourné à un auteur célèbre « Oh ! L’amour d’une mère ! – amour que nul n’oublie ! Chacun en a sa part, et tous l’ont tout entier ! » Autrement dit : Quelle que soit sa couleur, sa race ou sa religion, une maman comme le pélican, ouvrira de son bec son ventre pour nourrir ses petits.
L’avenir d’un enfant est l’œuvre de sa mère
Dès les premiers jours après la naissance, une très forte relation se noue entre la mère et l’enfant par une hormone sécrétée lorsque la mère est en présence de son enfant — l’ocytocine — «l’hormone de tous les attachements» . Il suffit de s’en rappeler si il nous arrivait d’en douter.
Cette semaine nous célébrerons la fête des mères. Pour dire à celles qui nous ont donné le jour que nous continuons à vivre par elles et pour elles. Nous fêterons Ces « héroïnes » artisanes de notre quotidien, pleines de grâce et de bienveillance. Pour l’occasion je leur dédie cette magnifique interprétation
Bonne fête, Mères de courage, de bonté et de regard d’amour. Dites vous bien que de toutes les tendresses la votre est inestimable.
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J’ai su mal lui exprimer toute ma tendresse de son vivant. J’ai surtout l’impression d’être passé à côté d’elle, sans avoir vraiment su m’y prendre. Ce récit ressuscite sa délicieuse personne et rend grâce à Maman qui fut pour ses enfants un intarissable puits d’amour. Elle a tout laissé en ordre avant de partir, sauf nos sentiments.
Je lui dois cette renaissance et la façon sereine dont j’ai pu écrire ce texte. Et puisque j’ai promis la sincérité, le restituer et le partager enfin m’est devenu possible et son écriture libre qu’après sa disparition. Dire les mots que je pense m’aide à panser mes maux… J’avais surtout un réel besoin de trancher ce noeud gordien.
J’ai tenté d’être juste, pas forcément exhaustif mais sincère, espérant que ce récit animera les conversations de certains qui composeront peut-être leur propre toile.
FREDAL
Annexes
Il était une fois… » – ainsi commencent les contes qui captivent l’attention des enfants – « Il était une fois, il y a très longtemps, hors de l’espace et du temps, le Mal par excellence menaçait le Bien en soi mais ne sortait jamais vainqueur », c’est le signal qui fait tendre l’oreille aux tout-petits, c’est la formule qui éveille les fées et les magiciens et donne vie aux dragons. Il était une fois signifie que pour nous, adultes, allons enfin raconter cette abomination innommable.
Voilà quelques années, sur un parcours de Golf, j’ai eu le plaisir — si j’ose dire — de faire la connaissance de Maurice. L’idée d’écrire «Dieu est-il mort à Auschwitz» m’est venue de cette rencontre.
Le hasard a voulu que ce fut le lendemain de la commémoration de la Shoah. Je lui confiais alors qu’en voyant les différents reportages ou émissions TV qu’aucune vision de ces sombres années ne m’a marqué autant que ces wagons remplis d’enfants juifs, à la gare d’Austerlitz. Et j’ajoutais dans un soupir « qui aurait pu imaginer cet absolu de la terreur, ces enfants arrachés à leur mère. Seuls ceux qui ont connu Auschwitz peuvent savoir. Les autres ne le sauront jamais. Comprendront-ils au moins après ces diffusions ? ».
Dans un désir de mettre fin à cette discussion, Maurice m’a répondu sèchement: «Je suis l’un d’eux ! Et Dieu n’existe pas ou si il a existé, il est mort à Auschwitz , le Dieu d’amour et de consolation, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob s’est à jamais dissipé, sous le regard de ses enfants, dans la fumée de l’holocauste». Quelques jours plus tard j’ai su qu’il avait vu disparaître ses parents, ses deux sœurs et tous les siens, sauf son frère, dans le four crématoire d’Auschwitz
La rencontre avec Maurice m’a perturbé. La justesse de ses propos dérangé. On peut aisément comprendre que Maurice comme tant d’autres rescapés de cette terrible période, refoulée par l’inconscient collectif, n’oublieront jamais ces flammes et ces corps se transformer en volutes dans la fumée de Holocauste* qui consumèrent à jamais leur Foi. Ils n’oublieront jamais ce déni par omission d’après guerre qui assassinèrent leur Dieu et leur âme. Jamais ils n’oublieront.
Maurice moi aussi je n’oublierai jamais. Je t’accompagne dans la peine et dans la douleur. Empli de souffrances, j’hurle à l’injustice du fond de mes entrailles.
* Le mot « Holocauste » d’origine grecque est le sacrifice le plus accompli défini par le Lévitique. Il ajoute à “ l’Ethnocide ” nazi une connotation religieuse et en fait un sacrifice absolu et collectif comme si les victimes étaient des bêtes sacrifiées en masse pour plaire à je ne sais quel dieu obscur.
Il ne m’a jamais paru aussi grand que lorsqu’il m’a confié ses angoisses qui l’empêchaient de dormir, d’être seul la nuit à l’hôpital les derniers temps, quand le surdosage l’a rendu confus, faisant face à la vérité. Face à lui-même pour dégager les éléments les plus profonds de sa subjectivité qui risqueraient d’altérer sa conscience, son discernement. Il a toujours été dans ce combat perpétuel qu’il menait avec fermeté et exigence sur l’essentiel. Lorsque j’ai annoncé son décès à ceux que je savais proches de lui, ou ayant eu l’occasion de le rencontrer, de le fréquenter, de travailler avec lui notamment dans le cadre de nos activités, j’ignorais que j’allais initier ce large mouvement de témoignages et de tristesse en réaction à sa perte, de souvenirs émouvants, d’hommages à cet homme qui suscitait l’admiration et l’attachement. C’etait un modèle, lui qui prétendait ne pas l’être.
Il maintenait en éveil une lucidité, un souci de vérité, d’analyse, de compréhension des processus tant singuliers qu’institutionnels, endogènes ou exogènes, des enjeux tant intimes qu’externes, spirituels ou moraux. Le vivre ensemble, le sens de la responsabilité des uns par rapport aux autres était un thème qui lui était extrêmement cher. Il insistait sur la nécessaire réciprocité qu’implique cette relation. Il regrettait que trop souventelle ne soit vécue qu’à sens unique. Il me manque terriblement. Sa mémoire m’oblige. LEILOU NICHMAT CHARLY PINHAS BEN BENTKIA Que son âme soit bénie 03 Sivan 5773 החותם שלו נשאר בל יימחה
Les Choses de la Vie
Dans la société juive traditionnelle, de l’individu à la famille élargie, du clan et à la société tout entière, la vie s’articule autour de règles conformes à la Torah et aux “prescriptions” édictées par des Sages. Dans le dispositif législatif qui en résulte, le remariage suite à un décès trouve naturellement sa place et sa fonction.
“ L’exposé ” de la semaine dernière, Béh’oukotaï a évoqué le “התלונה הקטנה” la petite remontrance. Petite peut-être, mais dont la signification nous glace.Ce commandement sous son cortège de réprimandes détermine une ligne de conduite pré requise par une Loi céleste et de comportements à éviter — tout particulièrement ceux qui enfièvrent —. Par ce fait chaque événement de notre vie se réverbère instantanément selon une autre dimension, constituant le socle de la pérennité de notre identité d’où la raison de ne jamais traiter l’avertissement avec indifférence ou imaginer que nos actes s’inscrivant dans notre aire existentielle ne tirent pas plus à conséquences et n’engagent pas pour autant notre responsabilité. Je ne prétends pas mais tout peut s’y trouver en germe dans cette injonction, notamment quand les uns s’approprient sans vergogne une virginité et se raccrochent à la première branche venue, amplifiant chez les autres une sensation de déchirement, d’arrachement qui brûle le corps et dévore l’esprit. Prétextant de ne pas savoir, ils s’autorisent toutes les audaces et flânent à leurs rêveries avec une espèce de “crédulité naturelle” qui peut affliger du moins désobliger.
Le livre de cette semaine Bamidbar est considéré comme une suite logique dans un classique du genre par ses épisodes-types qui l’accompagnent et ses mises à l’épreuve quasiment modélisées. Ce dogme apparaît comme un principe de responsabilité indissociable de la conscience humaine. Ce constat s’accompagne fatalement d’une question embarrassante: le judaïsme est-il réduit, par sa seule nature pulsionnelle, le “yetser hara”, à la condition humaine ? tant cette alternative semble de toute évidence tellement inflexible, manichéenne.
Les esprits censés ne manqueront pas à juste titre de souligner cette impudence perfidement dissimulée, notamment lorsqu’elle se glisse dans le cénacle familial, tandis que les esprits funestes diront qu’heureusement cette condition relookée par la pensée contemporaine n’est plus perçue comme un comportement sacrilège. Ils feront également remarquer que cette certitude de l’absurde n’a plus lieu d’être et que cette transgression rappelle étrangement l’une de nos plus vieille loi usée jusqu’à la corde: « N’approchez pas trop près de la lumière, vous risquerez d’être aveuglés ». Il faut parfois se méfier des maîtres mots prononcés par nos maîtres, en revanche les mots qui ne fâchent personne, vide de sens, faussent souvent la réalité quand on veut l’amener à des conclusions chimériques.
Aujourd’hui je n’érige plus le doute en valeur suprême et cette phobie du totem et le moralisme opaque insidieusement entretenu ne peuvent en rien me satisfaire à tel point qu’il m’arrive personnellement de penser que le « mauvais œil » ou le « bon œil » est l’écho à notre état d’esprit du moment, à notre pensée ? Il ne fait que capter ce que l’on sait au fond de nous, enfui dans notre inconscient. Le futur n’est pas un destin tracé, figé d’avance. C’est ce que nous-mêmes percevons.
Comme je n’avais pas de réponse claire à cette question obsédante et dérangeante qui agitait mon esprit, rongé de plus par la peine, je l’ai clairement rejetée, j’ai détourné mon regard de cette “histoire”convaincu au fond que les scénarios vont et viennent à leur guise, que le monde est ainsi tricoté et que rien n’arrêtera la recette céleste. Généralement dans ce genre de situation, par reflexe on regarde d’abord, ensuite on ne veut pas voir ou on excuse, finalement on s’habitue. En tentant de m’instruire, j’ai découvert mon ignorance, notamment sur l’oppression patriarcale de certains qui utilisent la religion à mauvais escient, singulièrement à l’encontre des femmes, afin de leur imposer des dogmes inexistants dans la Torah dont seul Hashem a prescrit les ordonnances. Ce genre de pratiques a ses revers et conduit à des situations où l’on paye cher le fait de s’inscrire à contre courant.
Toute Mort Transforme une Vie en Destin…
il m’a semblé immoral de ne pas avoir reconnu plus tôt ce mauvais jugement; que les modes de vie changent selon les contextes. Je n’ai pourtant pas pour vocation à regarder passer les trains. Au risque de prendre certains barbus à rebrousse-poil, je me soumets à une obligation où la raison rejoint le droit et l’intérêt. j’inverse donc ma perspective en dénonçant cette indignation, cette fausse peur du tabou et à la lueur de ces vérités, j’écris une nouvelle page en rapport avec une contrariété non justifiée. Pour me débarrasser de tant de doutes, j’ai décidé d’opposer une impassibilité stoïque aux attaques car je considère qu’il n’y a pas pire que l’aveuglement et la stupidité consciencieuse et dans ce genre de situation plus les maux vont chaotiques plus ils se fabriquent. Quoiqu’il en soit il faudra bien s’entendre un jour sur ce grief pour que nous le gommions car dix ans plus tard cette ambiguïté devient à l’évidence excessive, indécente même.
Quel sens y a-t-il à persévérer dans ce procès, alors qu’il est clairement établi que le contrat social entre conjoints « Ketoubba » définissant les règles à respecter, dans la formation comme dans la rupture du lien conjugal, est abrogé lors du décès de l’un d’entre eux. Comme les textes sacrés ne sont pas des auberges espagnoles et que rien n’arrive par hasard, en nous invitant à ne pas se morfondre ad vitam aeternam, nos sages, au travers des prescriptions, ont positionné le curseur de telle façon que nous ne versions pas dans une forme de fatalisme.
Je suis conscient de demander beaucoup, précisément à ceux qui se nourrissent de préjugés, bien que dans les meilleurs esprits il peut y avoir des critiques malvenues. J’encourage aussi les esprits chagrins à prendre conscience et de faire preuve de cohérence comportementale, car il serait convenable d’apaiser les émotions, de démêler enfin ces nœuds et de désamorcer les objections morales. Pour les esprits les plus rétifs les choses ne changeront pas de façon significative. Mais n’est-ce pas des incertitudes que naissent souventles initiatives?
Il n’est pas question pour autant de jouer les « janus » aux deux visages mais de changer plutôt de logiciel, d’y remédier en se tournant résolument vers le mariage pour éviter de tomber dans la “débauche” ou de sombrer dans une sorte de renoncement ficellé par des culpabilisations à répétitions. De surcroît les “écarts”entraînés par un célibat prolongé seraient mal perçus. Ce n’est pas aussi un hasard si Baba Salé en se remariant à un âge avancé a levé toute ambiguïté en inscrivant un nouveau chapitre de sa vie, sans “boucher les trous” et sans essayer de retrouver en sa nouvelle épouse la moindre correspondance, la “même image”.
Je souhaite que cette introspection sera utile aux uns sans être nuisible à d’autres. Prescription pour prescription choisissons ensemble la plus noble.
FREDAL
Vous avez sûrement remarqué que j’éprouve une certaine réserve à écrire sur le sujet.Les mots qui me glissaient sous les doigts se font plus réticents. Aujourd’hui, j’obéis à un serment qui rythme ma vie depuis dix ans. Je reprends la plume une dernière fois afin de sauvegarder notre immuable unité et incrusterle futur consubstantiel à cette leçon de vie, avec la même énergie,dans cette veine profonde que Charly a gravée. Toutefois j’espère avoir su préserver le secret précieux de la vie des uns sans nuire à la liberté de penser et l’épanouissementdes autres même si parfois, sinon souvent, vous êtes intransigeants envers vous-mêmes et surtout envers ceux qui adoptent pour une raison qu’ils estiment valable ou incontestable, un courant contraire…
J’ai cependant ressenti la chaleur de votre proximité, cette indicible fraternité. Puissions-nous continuer à nous aimer encore de la sorte.
Depuis de nombreuses années nous savons que la famille royale Windsor d’Angleterre, mais non seulement la famille Windsor mais, toute la famille royale d’Angleterre, entretient des liens privilégiés avec le Judaïsme en ce sens où l’on sait que, lors des Croisades, l’un des notables du royaume anglais avait rapporté de « Terre Sainte » dans ses malles une pierre et pas n’importe laquelle : en effet, la Genèse rapporte qu’en chemin vers son oncle Laban, Jacob, futur Patriarche, se couche dans un champ pour y passer la nuit et il pose sa tête sur une pierre. Ce faisant, il fit un songe : celui de l’Echelle de Jacob porteur de multiples « messages » divins.
Au matin, lorsque Jacob s’éveilla, fort impressionné, à la fois du songe et du message divin qu’il reçut, il se saisit de cette pierre et en érigea un monument sur lequel il versa de l’huile en signe de consécration (Genèse chapitre XXVIII, verset 18). Puis, le patriarche reprit son chemin vers Haran pour y épouser ses cousines et fonder sa propre famille avec ses douze fils….
Ce lieu fut nommé « Beith El » ou Maison de D. Par la suite, au retour en Canaan de l’esclavage d’Egypte les douze tribus s’installèrent dans tout le pays…..puis, les générations se succédèrent les unes aux autres et, après quelques siècles la monarchie s’installa à Jérusalem avec Saül puis David puis Salomon et le Temple fut construit.
Le Roi David renforça le pays sur tous les plans et établit d’excellentes relations avec tous les Etats voisins et même beaucup plus loin. L’histoire anglaise fixe que ce sont des marins juifs qui, en fuyant la Judée se sont approprié cette pierre de Jacob et se sont embarqués sur l’une des embarcations ancrées à Yafo et se sont dirigé droit devant eux. Ils auraient alors dépassé le détroit de Gibraltar et se trouvant naviguant sur l’Océan se sont dirigés vers un port Irlandais où s’étaient déjà installée une communauté juive.
Lorsque Nabuchodonosor a envahi la Judée et détruit le Temple de Salomon selon les prédictions de Jérémie On dit que Jérémie est mort et fut enseveli à Anatot près de Jérusalem. Cependant, se trouve en Irlande une tombe attribuée à Jérémie le prophète… Qui a tort ? qui a raison ? nous nous trouvons dans l’impossibilité absolue de statuer. De toutes façons à ce point de ce rédactionnel l’histoire britannique certifie que par conséquent les filles du roi Tsidkiyahou (Sedecias) se seraient enfuies avec Jérémie et d’autres marins, négociants et auraient donc fondé une colonie juive en Irlande puis en Grande Bretagne. De là l’histoire britannique certifie l’origine de la famille royale anglaise : la famille du roi David et c’est donc de là que se trouve l’origine des rites observés jusqu’à aujourd’hui : la circoncision des mâles royaux par un mohel certifié de Londres et l’onction avec une huile d’olives surveillée en provenance de Jérusalem huile vierge et parfumée de certains aromates présents dans l’encens que l’on brûlait au Temple de Jérusalem à savoir, entre autres, la myrrhe et la cannelle. Il est à souligner que nulle part ailleurs qu’en Grande Bretagne/Royaume Uni, un roi n’est oint de la manière biblique.
Il paraît que l’arbre généalogique royal était affiché dans l’abbaye de Westminster ….
Lors de la cérémonie du couronnement de Charles III, que j’ai visionnée en différé bien entendu, j’ai pu repasser deux fois le passage où l’Archevêque de Canterbury a béni le nouveau roi d’une traduction de la bénédiction pontificale d’Aharon HaCohen où il lui souhaite d’avoir le visage/la face éclairée par HaShem etc et pour terminer en lui souhaitant qu’HaShem impose sur le nouveau souverain la Paix du Maître du Monde.
Parenthèse intéressante : le fidèle juif peut trouver dans un rituel de prières diverses bénédictions à faire comme celle lorsqu’on entend le tonnerre/voit des éclairs ou lorsqu’on voit un arc-en-ciel mais il existe aussi deux bénédictions spéciales (avec une variante lorsqu’il s’agit de juifs ou de non-juifs) c’est lorsqu’on voit une personne très savante ou lorsqu’on voit un roi.
L’histoire d’Angleterre au XVème siècle se lie à l’histoire de l’Espagne lorsque les rois Arthur Tudor (en premières noces) puis Henri VIII (en deuxièmes noces) épousent Catherine d’Aragon. Or, Catherine d’Aragon n’est autre que la fille du triste couple formé par Ferdinand II d’Aragon et Isabelle de Castille dite la Catholique sinistre souveraine ayant mis en place tout le système meurtrier de l’Inquisition avec Torquemada et la permission du pape Sixte IV.
Ce que peu savent c’est que, de par sa naissance, Ferdinand d’Aragon (1452-1516) est le fils d’une juive espagnole Jeanne Enriquez(1425-1468) elle-même fille de Fadrique Enriquez et Marina de Cordoba (de Cordoue). Or, Marina de Cordoba fut la fille de Juana de Mndoza, elle-même fille Yonati bat Guedaliya descendante des exilarques de Babylonie et de Fadrique Alfonso de Castilla…..!!!!
Le judaïsme de Yonati s’est donc transmis de femme en femme jusqu’à Ferdinand II qui, pour épouser Isabelle la Catholique s »est sans aucun doute converti comme beaucoup de Juifs espagnols poursuivis par les In- quisiteurs….
Un petit clin d’œil à un ami qui pense que le mot british (anglais) vient des deux mots hébraïques accolés : brith (alliance/circoncision) et ish (homme) pourquoi pas ??? A mon humble avis, ce mot « britain » provient uniquement de la région qui a donné son nom à la Bretagne : les bretons… Mais, revenons en Angleterre et à Catherine d’Aragon, si vous le voulez bien. Henri VIII ayant épousé Catherine d’Aragon car elle était veuve d’Arthur Tudor qui était décédé très jeune, le souverain désirait conserver des liens puissants avec l’Espagne (car Charles Quint était devenu l’Empereur du Saint Empire), pourtant Catherine ne lui avait donné qu’une seule fille et de nombreuses fausses-couches et n’avait donc pas eu de garçon…..
Or, il était de tradition dans la famille royale que le souverain soit hébraïsant et expert en bible. Le roi Henri VIII demanda au Pape de divorcer/dissoudre son mariage avec Catherine car il désirait épouser Ann Boleyn. Mais le Pape s’y opposa. Henri VIII s’appuyant sur le verset du Deutéronome (sur le lévirat) argua que son mariage avec sa belle-sœur était en quelque sorte un lévirat et que n’ayant pas eu de garçon il voulait dissoudre cette union. L’Eglise catholique s’y opposant, Henri VIII consulta des rabbins en opposant tous les arguments sur lesquels il s’était appuyé devant le pape et, mécontent décida de fonder sa propre religion « anglicane » dont il serait désormais le chef…
Encore un rappel : la grand-mère du roi Charles III citée comme Juste des Nations après avoir sauvé des Juifs pendant la guerre est enterrée, selon ses vœux en Israël et en son temps feu le Prince Philippe d’Edimbourg était venu s’incliner sur la tombe de sa mère et le roi Charles III lui-même avait rendu hommage à sa grand-mère en pélerinant sur son tombeau.
Ma réflexion hebdomadaire devait porter sur les lois régissant la vie sociale avant l’ère commune. Ma rencontre cette semaine, le jour même de la commémoration des victimes de l’Holocauste, avec Maurice H, un aschkénaze issu d’une famille ayant subi les pires atrocités nazies, me contraint à changer de sujet.
Nous échangions en toute convivialité, subito la tension monta d’un cran et atteignait son paroxysme lorsque j’ai commencé à évoquer la Shoah. J’avais appuyé là où ça fait mal. Avec des éclairs de rage plein les yeux, Maurice sortit de ses gonds et m’adressa d’une voix haletante : « Pourquoi ces crimes, ces pauvres gens enfournés comme des bêtes quand ils n’étaient pas gazés. Au delà de son insolite laconisme le monde a délibérément choisi d’être amnésique et comme unique réaction a préféré la dissimulation, volontairement le déni par omission. Une nation évoluée et cultivée, a commis ces crimes et un monde tout aussi civilisé a laissé faire. Dieu était absent, ou si tenté qu’il existe, pour le moins indifférent »
Le mémorial de Yad Vashem créé en 1953 est une institution étatique qui a pour principal objectif de perpétuer le souvenir du génocide du peuple juif pendant la Seconde Guerre mondiale qui a fait six millions de morts, principalement en Europe.
Il était même sur le point d’émettre l’hypothèse que cela a eu lieu car Dieu n’existe pas, pour finalement ajouter : Dieu est mort à Auschwitz ! Aussitôt le silence se fit sourd. je n’osai prononcer un mot mais je me serais finalement bien risqué de lui rétorquer qu’il y a que l’insensé pour dire: Dieu n’existe pas. Je m’en suis abstenu quelque peu gêné par ce que sa famille avait subi comme atrocités, convaincu qu’il avait élevé la voix pour nous alerter et nous dire que ce qui est arrivé peut se renouveler. Cruelle ironie, cela est en train de se reproduire sous un autre visage.
Mais il n’empêche qu’Auschwitz, dans la radicalité du mal indicible qu’il symbolise, impose le silence, — silence nécessaire et respectueux-, et va jusqu’à mettre en question la possibilité même de toute questionnement — De facto, il était naturellement en droit de se demander, du fait qu’une grande partie de sa famille ait été décimée dans les camps, comment faut-il comprendre que Dieu laissa perpétrer de telles atrocités. Comment concilier le concept de Dieu avec le constat de l’inhumanité, de la violence, de l’horreur extrême sans précédent que constitue l’extermination massive de Juifs ? Pourquoi certaines « figures », après la Shoah, comme après la destruction du temple d’ailleurs, pensèrent que l’événement était la marque d’un châtiment de Dieu pour les fautes de son peuple.
Soudain cette vision m’est apparue insupportable car je ne pouvais accepter une telle disproportion entre d’éventuelles fautes et le châtiment, attribuer l’existence du mal à l’infidélité ou à la fidélité d’un peuple, à la croyance ou à l’impiété. Croire alors que toute souffrance vient du péché, et qu’elle cible précisément les hommes en fonction de leur conviction.
Énormément de juifs ont cessé de croire en Dieu après la Shoah, alors que d’autres ont fait le chemin inverse, cependant je pense que ceux qui quittent comme ceux qui adhèrent à la religion sur la base d’événements terrestres ne saisissent pas l’essence du judaïsme. Que cette séquence « inhumaine », n’est pas de nature divine, mais bien de l’humain, maître de son destin. L’image de Dieu, ébauchée dans les balbutiements de l’univers physique, passe sous la garde problématique de l’homme, pour être accomplie ou corrompue. À le vivre tous les jours, il est vrai que l’homme a cette capacité de faire le mal et de s’y complaire.
Tout se passe comme si Dieu avait mis un marché cruel entre les mains de l’homme. « J’introduis la vie dans l’univers mais la souffrance l’accompagne » Et Il récidive avec la pensée « Je te donne la pensée mais en plus de la souffrance et de la mort qui sont les règles de vie tu auras le bien et le mal en option ». Finalement les hommes ne sont pas le but ni le sommet ni la fin dernière de la création mais ils en sont une étape et les architectes associés. C’est simple, la vie des hommes se passe sur scène et la terre est l’enceinte où se joue cette pièce. On peut aussi supposer que le monde est fortuit, qu’il aurait pu ne pas être, ou être différent, ou sans hommes ou encore sans matière. Autrement dit, sans Dieu il n’y aurait pas d’histoire. Par conséquent ce sont bien les hommes qui font l’histoire. On voit bien, à la lumière glauque de l’horreur, sous le masque brutalement arraché de la bonté accueillante, le visage grimaçant de cette société déshumanisée qui semble avoir perdu le sens de l’amour comme de la haine.
la vie s’est figée pendant deux minutes en Israël pour marquer la journée de la Shoah.
Ce sont ces années de complaisance politique et médiatique envers la radicalité islamique qui ont bordé le lit de la terreur. Ils n’ont pas compris ou feint de ne pas comprendre que la frontière entre ce qu’on appelle «antisionisme» et «antisémitisme» était poreuse et pensaient qu’elle avait pour effet d’effacer le clivage droite-gauche. Ainsi la pensée gauchisante, porté par les nouveaux antijuifs, le faux antiracisme, la détestation de tout ce qui est occidental, juif, sioniste ont cultivé le bacille de la haine dans les éprouvettes européennes et l’ont inoculé chez ces jeunes en quête d’identité. L’hostilité antijuive s’est fixée sur “le sioniste”, construit à son tour comme l’ennemi du genre humain. C’est dit.
Ayant écrit ce qui précède d’une main ferme, je puis à présent la tendre à cet Homme. Oui Maurice nous avons tous été assassinés à Auschwitz . La douleur m’étreint, je pleure et je crie pour témoigner de notre existence. Pour nous qui n’étions pas là — Shoah —c’est bien plus qu’un mot. Nous, les survivants devons ressentir les affres qui furent les vôtres, non pas dans le seul but de nous attrister ou déclencher notre colère, mais pour éveiller notre vigilance car la violence qui vient, bénéficie de la compréhension de ceux qui précisément ont tété le sein de la radicalité depuis le berceau et ont entretenu une idéologie plus réflexe que réfléchie, aux hormones d’un mal irrationnel. Le pire n’habite pas ailleurs.
La rencontre avec Maurice m’a perturbé. La justesse de ses propos dérangé. Tant mieux! On devrait plus souvent mettre les choses à plat, sinon les pieds dedans. Voila pourquoi Maurice je m’engage à affronter quiconque oserait nier les faits.
En ce dimanche dernier dimanche d’avril, une dizaine de femmes et d’hommes âgés ont sorti de l’église Saint-Joseph de Haïfa un char de 900 kilogrammes représentant une Madone grandeur nature.
Une fanfare aide le groupe à garder le rythme, alors qu’il tire le char, surmonté de la Vierge Marie de Haïfa, dans tout le centre-ville, à l’aide d’épaisses cordes.
C’est une tradition catholique centenaire à laquelle des milliers de personnes assistent régulièrement, et que certains considèrent comme un témoignage des libertés qu’Israël accorde à ses chrétiens, contrairement aux persécutions et oppressions dont ils sont victimes dans une grande partie de la région.
Après 200 mètres environ, la pente devient raide et ceux qui tirent commencent à chanceler, incitant de nouvelles personnes – essentiellement de jeunes hommes de la minorité arabo-chrétienne – à faire le travail.
Alors que le groupe avance, les hommes tirent à tour de rôle le char en montée, le long d’un itinéraire long de trois kilomètres avec un dénivelé de 130 mètres, jusqu’au monastère de Stella Maris, la base de l’ancien ordre catholique connu sous le nom de Carmélites.
La traction est supposée être pénible, expliquent les habitants, conformément à la tradition de pénitence par auto-flagellation de coutume dans les communautés catholiques du pourtour méditerranéen et au-delà.
Mais contrairement à beaucoup de ces expressions austères de dévotion, l’atmosphère de la procession de Haïfa est joviale, et les habitués plaisantent entre eux (« L’année prochaine, j’apporte un chariot élévateur », s’exclame un homme, provoquant des rires polis).
Pour certains, cette relative décontraction est liée au fait que la procession de la Vierge Marie, qui a lieu le deuxième dimanche après Pâques, n’a pas encore été entièrement canonisée, occupant une zone grise qui se situe entre une tradition locale et un rite religieux.
D’autres, conscients de l’oppression impitoyable des chrétiens dans la région, sont ravis de célébrer leur foi ouvertement et sans crainte.
Des fidèles touchent le char de la Vierge lors de la procession de la Vierge Marie à Haïfa, en Israël, le 30 avril 2023. (Crédit : Canaan Lidor/Times of Israel)
« Ce que vous voyez ici, c’est notre tradition, qui se répète là où nous avons grandi », explique Fadi Talhamy, 37 ans, père de deux enfants, alors qu’il suit le char, prêt à soulager un autre fidèle.
« C’est une sorte de rite d’appartenance. Une validation que nous ne sommes pas des étrangers, que nous sommes d’ici : l’État d’Israël, que nous aimons, et qui nous donne non seulement une liberté de culte totale, mais aussi des ressources pour l’exercer », ajoute Talhamy, désignant du regard les dizaines de policiers, qui chaque année bloquent plusieurs voies de circulation pour les besoins de la procession.
Certains, parmi les quelque 3 000 participants à la procession de dimanche, sont venus de loin, notamment de Ramallah et d’autres villes sous contrôle de l’Autorité palestinienne.
Plusieurs dizaines de jeunes catholiques du mouvement scout de Cisjordanie défilent à Haïfa, avec sur leur uniforme le drapeau palestinien. Ils jouent aux côtés d’autres scouts catholiques arabes d’Israël, qui arborent un drapeau israélien et les armoiries de leur église.
Une cheffe scout palestinienne défile lors de la procession de la Vierge Marie à Haïfa, en Israël, le 30 avril 2023. (Crédit : Canaan Lidor/Times of Israel)
De hauts responsables de l’Église, parmi lesquels le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, sont également présents, chantant des psaumes et des hymnes en l’honneur de la Vierge Marie, alors qu’ils défilent devant la Vierge.
Le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, en rose, assiste avec d’autres membres du clergé à la procession de la Vierge Marie à Haïfa, en Israël, le 30 avril 2023. (Crédit : Canaan Lidor/Times of Israel)
« Pour certains Israéliens, ces événements peuvent sembler normaux, mais pour un Arabe, c’est remarquable », explique Carmeline Ashkar, une Arabe chrétienne de la ville de Fasuta en Galilée, qui dirige une association promouvant l’intégration des chrétiens dans tous les domaines de la société israélienne.
« Ailleurs dans la région, nous devons faire profil bas, rester à notre place, être, au mieux, exhibés à Noël et remis dans l’armoire, si tant est que nous sommes tolérés », ajoute-t-elle.
Les relations judéo-chrétiennes ne vont pas sans tensions en Israël, où des extrémistes juifs harcèlent régulièrement les chrétiens, et profanent leurs cimetières.
Pourtant, Israël est l’un des rares pays du Moyen-Orient avec une minorité chrétienne dont le nombre augmente d’environ un pour cent chaque année. Forte de 200 000 membres (qui comptent pour 7 % de tous les Arabes israéliens), cette communauté ne fait pas que croître, elle est florissante.
Un enseignant conduit ses élèves à la procession de la Vierge Marie à Haïfa, en Israël, le 30 avril 2023. (Crédit : anaan Lidor/ Times of Israel)
En 2021, le salaire médian des Arabes chrétiens en Israël était de plus de 11 000 shekels, chiffre presque identique à la moyenne nationale et supérieur de 26% au salaire des musulmans.
Cette différence s’explique en partie par le fait que, en moyenne, les Arabes chrétiens se marient tard (30 ans pour les hommes et 26 ans pour les femmes) et ont moins d’enfants (2) que les musulmans (2,6) et les juifs (2,43), ce qui favorise les études longues et les revenus plus élevés.
Parmi les Arabes chrétiens, 53 % des diplômés du secondaire ont obtenu un diplôme universitaire, contre 34 % dans la société arabe en général et 47 % des Juifs.
La structure familiale relativement égalitaire des familles chrétiennes arabes permet à un pourcentage élevé de femmes d’être titulaire d’un diplôme universitaire (72 % des chrétiens arabes titulaires d’une maîtrise sont des femmes, contre 63 % dans la population générale).
Les maires successifs ont fait de Haïfa un modèle de dialogue et de coexistence interconfessionnels.
Les Arabes chrétiens constituent environ la moitié des 35 000 Arabes qui vivent dans cette ville portuaire à prédominance juive d’environ 285 000 habitants.
Des scouts arabo-israéliens défilent lors de la procession de la Vierge Marie à Haïfa, en Israël, le 30 avril 2023. (Crédit : Canaan Lidor/Times of Israel)
La question de la liberté de culte est au cœur et aux origines de la procession, qui a commencé en 1919 lorsque les chrétiens ont craint que les autorités ottomanes ne démolissent le monastère Stella Maris que les croisés avaient érigé au sommet du Carmel, il y a de cela environ 400 ans.
Depuis Stella Maris, dont le nom officiel est le monastère de Notre-Dame du Mont Carmel (la « dame » en question étant la Vierge Marie), les fidèles ont fait passer clandestinement la Vierge à Saint-Joseph, pour la protéger.
Lorsque les habitants ont été assurés que les Ottomans ne détruiraient pas l’église, la Madone a été reconduite en son sommet, au terme d’une montée laborieuse effectuée par des piétons dont l’itinéraire a inspiré celui de l’actuelle procession.
Aujourd’hui, la procession est un rappel de la vocation religieuse souvent négligée de cette ville portuaire, qui, sur la question des pèlerinages, vit dans l’ombre de destinations Jérusalem ou Nazareth.
Des religieuses carmélites assistent à la procession de la Vierge Marie à Haïfa, en Israël, le 30 avril 2023. (Crédit : Canaan Lidor/Times of Israel)
Selon Fadua Srougi, une fidèle de cet événement, la procession attire de nombreuses personnes handicapées, persuadées que leur présence leur apportera la guérison.
Une autre tradition consiste à habiller les jeunes filles de l’emblématique Sancta Camisia, couvre-chef bleu qui symbolise le voile que la Vierge Marie aurait porté à la naissance de Jésus.
Une mère et sa sœur tiennent un bébé habillé en Vierge Marie lors d’une procession catholique à Haïfa, en Israël, le 30 avril 2023. (Crédit : Canaan Lidor/Times of Israel)
Les filles portent la tenue pendant tout le mois de mai et leurs parents aiment poser avec elles au pied de la Madone, dans le char.
Bien qu’il ne s’agisse pas du char original, celui-ci est très admiré et sert de décor à de nombreux selfies.
Pour beaucoup, il s’agit d’une porte ouverte vers l’histoire des Carmélites, l’un des plus anciens ordres du christianisme catholique, dont le nom complet est l’Ordre des Frères de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel.
Au cours de ses 803 années d’existence, cet ordre influent a donné un grand nombre de saints et de personnalités notables, comme Thérèse d’Avila, Jean de la Croix ou encore l’objecteur anti-nazi néerlandais Titus Brandsma.
Pour les Arabes israéliens, les traditions carmélites sont vivaces parce qu’elles sont centrées sur l’un des résidents les plus connus du Carmel, à savoir le prophète Elie, qui, selon la Bible, a beaucoup fait sur cette montagne.
L’importance de cette figure biblique dans la théologie fondatrice d’un ordre catholique est inhabituelle, car la plupart sont centrées sur les saints et les figures de la Bible chrétienne.
Observant la procession depuis la ligne de touche, Bassam Ghattas montre des choses à ses deux filles, qu’il élève avec son mari juif.
Bassam Ghattas, vêtu d’une chemise grise, montre à ses deux enfants la procession de la Vierge Marie à Haïfa, en Israël, le 30 avril 2023. (Crédit : Canaan Lidor/Times of Israel)
« Je me souviens d’avoir assisté à cette procession lorsque j’avais leur âge », confie Ghattas en désignant les enfants.
« Nous n’élevons pas nos enfants comme des chrétiennes ou des juives : nous les avons amenées ici parce qu’elles sont de Haïfa. Cela fait partie de leur identité », ajoute-t-il.
Si le rôle des diplomates étrangers dans le sauvetage de Juifs pendant la Shoah est un phénomène connu, l’histoire de Samuel Skornicki est particulièrement remarquable
« Voici donc à Saint-Etienne une maison comme les autres et qui est cependant une maison hantée. Nous sommes cours Fauriel, dans la belle demeure affectée au Consulat d’Espagne : un officier et une dizaine d’hommes de la Gestapo viennent de s’introduire dans le jardin, essayant de perquisitionner dans les dépendances. Ils sont à la recherche de l’ancien propriétaire de la villa. Soudain, un petit homme râblé, puissant et vif, surgit de la maison, administre un magistral coup de pied sur les arrières d’un des Allemands, et fait mettre l’officier au garde-à -vous en s’écriant : – Je suis le Consul d’Espagne, représentant le Caudillo* en France. Sortez ! Les policiers du grand Reich se retirent, pliés en deux. Quelques heures après, le Major-Kommandant de la Place de Saint-Etienne présente lui-même ses excuses : – Monsieur le Consul, j’espère que cet incident n’aura pas de conséquence fâcheuse pour l’amitié de nos deux pays, et je suis venu vous dire personnellement mes regrets. – Monsieur le Major, je veux bien ne pas donner suite à cet incident, mais vous me voyez contraint d’exiger de vous une lettre officielle. – Mais naturellement, et je vais vous l’envoyer dès mon retour à la Kommandantur. Il tint parole sans flairer le moins du monde tout le comique de la situation. Car cet irascible et digne personnage, qui occupait les fonctions très officielles de Consul fasciste, n’était autre que Samuel Skornicki, un Juif polonais, condamné à mort par la Gestapo de Toulouse, recherché par le Sichereitdienst (Services de Sécurité SS), et qui poussait la coquetterie jusqu’à avoir collé sur son passeport diplomatique la photo signalétique détenue par les Archives de police allemande. Ajoutons que le distingué diplomate, pourtant polyglotte, ne parlait pas un mot d’espagnol. Mais il n’en tenait pas moins tranquillement son rôle avec une acrobatique maestria qui défiait les pires dangers.
Ces quelques lignes ont été rédigées par Jean Nocher, résistant et fondateur du groupe clandestin Espoir et publiées en 1974 dans le recueil de récits du colonel Rémy, La Résistance dans le Lyonnais.
Une anecdote qu’on croirait tout droit sortie de l’imagination fertile d’un romancier ou auteur de théâtre. Et pourtant, il s’agit bien-là d’une histoire authentique, celle de Samuel Skornicki, alias Santos Montero Sanchez, faux consul d’Espagne qui va extraire de la mort des centaines de Juifs pendant la Shoah.
Un Juif polonais devenu espagnol
Samuel Skornicki voit le jour à Tomaszow Mazowiecki, en Pologne, en 1899. En 1923, il s’installe à Paris avec son épouse Raizel-Rosalie Sliwinsky née à Lodz, où il entreprend des études de droit et obtient un diplôme en droit civil. La plupart de ses clients sont des Juifs également originaires de Pologne.
Samuel Skornicki affiche des vues socialistes. Le couple, Juifs laïques, mène alors une vie confortable dans un grand appartement parisien. En 1934, il accueille avec joie la naissance d’Arlette, fille unique.
Après la défaite de la France contre l’Allemagne en juin 1940, les Stornicki partent pour Toulouse, en zone libre. Arlette est placée chez une famille chrétienne, dans la commune de Lavaur où ses parents viennent la voir régulièrement. Stornicki, détenteur d’un passeport en règle et d’un visa en cours de validité aurait pu s’exiler aux Etats-Unis, où sa mère et ses frères et sœurs sont installés. Mais celui qui a combattu Franco dans les rangs des Républicains en Espagne avant la Seconde Guerre mondiale refuse de fuir. « Mon père voulait vivre en France, le pays de la liberté et des droits de l’homme », se souvient Arlette.
A Toulouse, Skornicki dirige officiellement une usine textile. Officieusement, il s’illustre dans la résistance, distribue des tracts, aide les pilotes britanniques à rejoindre l’Espagne et fabrique des faux papiers. Parmi les autres membres de son réseau, on compte la femme et le frère d’André Malraux.
Pris à plusieurs reprises pour un ressortissant espagnol, il a l’idée de changer d’identité. On lui fait alors rencontrer le président la Croix-Rouge espagnole. Par son intermédiaire, Skornicki fera libérer plusieurs détenus français du camp de Miranda et rentre en contact avec Enrique, le consul espagnol, en poste à Saint-Etienne. Ce dernier, de tendance franquiste, est à la recherche d’un homme de confiance, doté d’une formation juridique et de compétences administratives.
De skornicki à Montero
Les deux hommes se rencontrent et en dépit de leurs divergences politiques, le courant passe entre eux. Skornicki n’a aucun titre pour devenir agent consulaire, il est en outre recherché par la police de Vichy et la Gestapo de Toulouse pour ses activités clandestines. Mais le consul a besoin d’un attaché juridique introduit dans les milieux juifs, pour l’aider à gérer les nombreuses demandes de Juifs souhaitant quitter la France et l’Europe nazie. Il engage Skornicki comme conseiller juridique à l’ambassade et l’autorise à aider ses coreligionnaires. Mais pose toutefois ses conditions : il ne souhaite pas être compromis dans une affaire de résistance et veut pour adjoint un Espagnol de naissance. Skornicki doit se choisir un nom. Il remarque une bouteille d’alcool sur le bureau du consul : une liqueur Montero.
Document au nom de Santos Montero ressortissant d’origine espagnole, délivré le 9 juin 1943 par le commissaire de police de Saint-Etienne. Le document stipule que Montero est un employé de l’ambassade.
C’est ainsi que Samuel Skornicki devient Santos Montero et sa femme, Rosa Montero. Tous deux reçoivent des papiers d’identité du consulat en tant que citoyens espagnols.
Skornicki, investi de ses nouvelles fonctions, prend ses marques et cultive ses relations avec l’occupant allemand, ce qui lui permettra par la suite de réaliser ses opérations de sauvetage. Il devient un adepte du double-jeu. La ficelle est énorme, mais Skornicki-Montero tient son rôle à la perfection. Alors qu’il ne parle pas un mot d’espagnol, il est soutenu par le personnel du consulat, des républicains espagnols pour la plupart, qui garderont secrète sa véritable identité. Progressivement, il gagne la confiance du consul, jusqu’à lui rédiger ses discours.
Quand en 1942-1943, le consul quitte la France et retourne en Espagne, c’est Skornicki qui est nommé pour le remplacer, intronisé lors d’une somptueuse cérémonie de passation des pouvoirs en présence de représentants du régime de Vichy, de l’armée allemande et de la Gestapo. Le consul prononce un discours écrit par son attaché auquel il confère publiquement « toute sa confiance ». Skornicki-Montero est ainsi promu consul espagnol par intérim à Saint-Étienne.
Consul à la place du consul
Sous sa houlette et sous couvert du principe d’extraterritorialité, le consulat devient une plaque tournante où on falsifie des documents, cache des armes, héberge des Juifs et des personnes recherchées. Lors de ses rencontres avec la Gestapo, Skornicki entrevoit des listes de Juifs recensés pour une prochaine arrestation. Il réussit à lire à l’envers certains noms, à les mémoriser et à prévenir les Juifs en question. C’est ainsi qu’il sauvera Léon Kleiman et sa famille d’une rafle de la Gestapo, en venant les avertir chez eux, à leur domicile.
Voici un extrait de la lettre (visible dans sa totalité ci-dessous) que Leon Kleiman écrira à l’attention de Skornicki après la guerre :
Si en ce moment je suis en vie, je le dois exclusivement et uniquement à vous. Toute ma vie mes pensées iront vers vous et vers votre famille, puisque à la veille d’être pris par la Gestapo, vous êtes venu me chercher dans la voiture du consul et avec l’accord de ce dernier, et grâce à vos paroles convaincantes, je me suis décidé à vous suivre, et dans la même nuit, la Gestapo venait me chercher pour m’exécuter, à mon domicile. Vous avez ensuite hébergé dans les locaux du consulat ma famille et moi en acceptant tous les dangers et tous les risques avec une abnégation et un désintéressement dont je ne saurais jamais assez louer les mérites.
Autre fait de résistance de Skornicki : il réussit à obtenir des exemptions pour des milliers de citoyens espagnols réquisitionnés pour le STO (travail obligatoire) en Allemagne, en se basant sur une convention consulaire conclue entre la France et l’Espagne.
Le consulat est aussi un abri sûr pour les hommes du mouvement de résistance « Combat », dont Skornicki fait partie. En mars 1944, se déroule l’événement décrit plus haut par Jean Nocher. Suite à une attaque de la résistance française sur un train allemand près de Saint-Étienne, les Allemands perquisitionnent une par une, toutes les maisons. Une unité de policiers arrive au consulat. Avant même qu’ils ne puissent entamer leurs recherches, le consul surgit de l’édifice et les mets vivement dehors, à renfort de coups de pied. Le soir même, le commandant de la police allemande de Saint-Etienne se présente au consulat pour s’excuser auprès de Skornicki et lui remettre une mitraillette pour qu’il puisse se protéger. Skornicki donnera l’arme aux hommes de Combat qui avaient attaqué le train et se cachaient à ce moment-là dans la cave du Consulat.
Un héros justement reconnu
Après la libération de la France, les Skornickis retournent à Paris. Ceux que le faux consul a sauvés lui écrivent des lettres de remerciements pour lui éviter d’être pris pour un collaborateur, lui qui avait accueilli des nazis au consulat et s’était lié d’amitié avec des membres de la Gestapo pendant son mandat. En 1945, le livre de Jean Nocher, « L’aventure héroïque de Skornicki-Montero, patriote français » est publié. La même année, le gouvernement français décerne à Samuel Skornicki la médaille du mérite pour ses activités dans la résistance.
Skornicki décèdera à Paris en 1974.
Au premier plan : Arlette Skornicki (avec les tresses), Toulouse, 1940. Juste derrière elle, la troisième en partant de la droite : Florence Malraux, fille des résistants français Clara Malraux née Goldschmidt et André Malraux, qui deviendra ministre de la Culture de De Gaulle.Carte d’identité au nom de Rosalie Skornicki, marquée du tampon « Juif »
Paria des nations depuis sa naissance et maltraité de fauteur d’apartheid, Israël n’a-t-elle pas le droit de prétendre aussi à un brin de jouissance, que, par expérience, elle sait être éphémère ?
Il existe un contrat, écrit avec le sang de nombreux combattants. Leur part est simple mais extrême: ils sont prêts à donner leur vie pour protéger Israël.
Depuis la création de l’état environ 3 millions de soldats combattirent pour défendre la patrie, aucun d’entre eux ne revint totalement indemne. Des centaines de milliers furent blessés dans leur chair comme dans leur âme. À la fin 2015 au total 23320 Soldats hommes et femmes ont perdu leur vie au cours des trop nombreuses guerres qui ont marqué l’histoire du pays. Nous ne les oublions pas. Inlassablement, chaque année nous les honorons car nous savons l’ampleur de cet engagement. Défendre son pays, revient à accepter tous les sacrifices, y compris celui de mourir pour lui.
Comme tous les ans le 3 Lyar est un moment d’unité nationale et de cohésion autour de ceux qui donnent leur vie pour Israël, ceux qui la servent avec dévouement et courage. En ces instants, au souvenir des évènements passés et présents, aux prises avec les épreuves de notre temps, nous nous rappelons que c’est tout un peuple, uni et solidaire, qui est derrière ses soldats. Aujourd’hui nous pensons à eux, et à toutes ces valeurs que nous leur devons collectivement. Ces valeurs de liberté. Ces valeurs qui sont notre rempart contre la barbarie. Ces valeurs qui sont notre ciment. Ces valeurs qui sont notre plus bel héritage et notre fierté. Nous aurons ce jour cet élan collectif pour remercier et honorer ceux qui ont combattu afin que la liberté rythme notre vie et qui font preuve de courage en faisant don de la leur pour préserver notre avenir. Nous leur devons bien cette paix si fragile.
Yom HaZikaron, l’hommage d’une nation Comme chaque année, une sirène se déclenchera la veille de Yom HaZikaron à 20 heures, et une autre le jour même à 11 heures, au cours de laquelle le pays s’arrêtera pour observer une minute de silence et se souvenir des soldats de Tsahal tombés au combat.
Toutes les morts ne sont pas équivalentes, et notamment celles engendrées par le terrorisme : ambiguës et injustes elles sont subites et prévisibles à la fois et dérangent plus que toute autre en raison de la jeunesse des victimes et de la responsabilité collective.
En cette journée de printemps qui s’épanouit, nous allons prendre le chemin des cimetières où gisent nos enfants, nos héros, et nous les garnirons de fleurs blanches immaculées comme leurs âmes, et vermeilles comme leur sang. Cette grande famille prendra alors le deuil et s’unira devant l’infortune, la lutte pour la justice, la lumière, la paix.
Nous allons tous passer d’une tombe à l’autre et caresser la froide sépulture de cet inconnu/e, de ce brave qui est notre fils, notre fille. Nous allons ployer nos genoux et étancher ce flot de larmes en repensant à leurs sacrifices, implorer pardon pour leur courage, leur détermination et leur bravoure au prix de leur vie.
Pardon pour avoir failli à notre devoir élémentaire de vous choyer et de vous garantir un refuge sécurisé,
Pardon de vous avoir contraints, alors que vous n’étiez que des enfants, de prendre les armes pour nous défendre et combattre la barbarie.
Pardon d’avoir anéanti ce futur, auquel vous étiez destinés.
Pardon pour votre enfance confisquée.
23 320 Pardons
Pardon pour votre enfance confisquée.
Dans l’au-delà où vous vous trouvez à présent, vous devriez être fiers car votre sacrifice n’a pas été vain. Israël vivra grâce à vous.
La plupart des soldats Israéliens sont appelés à l’âge de 18 ans pour servir dans l’armée (2 ans et 8 mois pour les hommes, 2 ans pour les femmes). Sont exemptés, les Arabes israéliens (pour éviter de possibles conflits d’intérêts), toutefois ceux-ci peuvent s’engager de façon volontaire.
Le cycle de violence en chiffres contre la population israélienne en 2015 . Emeutes, tirs, attaques au couteau, voitures-béliers, cocktails molotov et jets de pierres qui ont eu lieu à travers le pays.