25 Décembre 2022
Le temps et la mémoire sont les domaines dans lesquels le travail de recherche réalise un tri afin de déterminer ce qui est utile, ce qui est conforme aux normes et ce qui ne l’est pas. Et en agissant ainsi on s’expose inévitablement à la critique. Les « historiens » nous montrent souvent une « réalité historique » – bien qu’il soit possible d’y voir d’autres facettes – comme étant la seule envisageable. Certes, ces analyses et recherches s’améliorent, se perfectionnent au gré de nouvelles découvertes, archéologiques entre autres, qui viennent se greffer sur une solide base de connaissances dans des domaines annexes, comme l’étymologie ou l’étude historique par l’analyse critique des textes. Néanmoins, certains d’entre eux, les plus courageux, reconnaissent que l’écriture de l’Histoire n’est jamais achevée, que l’objectivité absolue est une fable pieuse, et que leurs convictions intimes interviennent dans leurs positions ou analyses. Et pourtant, de graves lacunes subsistent et n’ont toujours pas fait l’objet d’une révision. Qui étaient-ils vraiment ces Phéniciens et leurs descendants Carthaginois ?

Les Phéniciens inventeurs de notre alphabet, et les carthaginois étaient… des Hébreux
La présence juive en Afrique reste encore, à bien des égards, enveloppée de mystère. S’il ne faut peut-être pas accorder un grand crédit aux récits qui mentionnent l’arrivée à Carthage d’un descendant d’Esaü, la fuite en Afrique de Cananéens devant Josué vainqueur ou bien l’exode des vaincus cherchant à échapper aux griffes babyloniennes, on peut en revanche tenir pour vraisemblables des rapports étroits entre la Carthage Punique et la Palestine. Ce n’est pourtant que sous la domination romaine qu’on retrouve des traces archéologiques, épigraphiques, historiques et littéraires de colonies juives dont le nombre étonne quelque peu au premier abord devant la rareté des allusions juives à l’Afrique. Mais l’abondance des témoignages épigraphiques (plus d’une trentaine d’inscriptions) et des textes littéraires permet de brosser un tableau assez coloré et précis de la vie de ces communautés juives. L’un des témoins les plus importants, tant par la richesse de son œuvre que par sa personnalité, reste Tertullien. Le tableau qu’il nous trace, dans les dernières années du IIème S av J.C de la communauté juive de Carthage, n’a rien à envier à toute autre. La communauté semble très religieuse. Elle respecte scrupuleusement les traditions. Durant les fêtes pascales : on mange du pain azyme dans les foyers juifs. Tertullien nous donne aussi quelques détails sur l’habillement des Juives de Carthage : «Elles vont la tête couverte, c’est même leur signe caractéristique, elles n’oublient pas de se livrer à des ablutions répétées». Quand à la nourriture, il semble qu’elle soit casher, à base d’ingrédients méditerranéens: l’ail et l’oignon.

Les fables et légendes grecques puis gréco-romaines qui les entourent ont fait les beaux-jours des littéraires. Les péripéties amoureuses du couple Didon-Enée font encore partie du département académique des « Etudes phéniciennes » qui se veulent sérieuses, mais qui continuent à nous relater la pseudo escroquerie de Didon, la reine phénicienne : « Ainsi, à son arrivée sur les côtes d’Afrique du Nord dans l’actuelle Tunisie au nord-est de Tunis, elle décida d’acheter pacifiquement des terres pour s’établir, par un accord avec le seigneur local Hiarbas, roi des indigènes, « autant qu’il en pourrait tenir dans la peau d’un bœuf ». Par un procédé ingénieux, elle fit découper une peau de bœuf en lanières extrêmement fines, ce qui lui permis de dessiner un espace bien plus grand que celui qui lui avait été vendu, délimitant ainsi un territoire assez vaste pour y établir une cité sur une colline appelée Byrsa (du grec bursa, peau de bœuf). Elle est ainsi la fondatrice légendaire et première reine de Carthage vers 814/813 av. JC. » Et c’est ce genre d’inanités infantiles que ces « Etudes phéniciennes » nous revendent. Par contre, le nom même de « Phénicie », son origine, son étymologie, sa signification, ne semble intéresser personne. Ni même qui était Didon, de son vrai nom ‘Elyasha’ en hébreu, qui signifie «Dieu sauve». Ou encore originaire de la famille Barka en Hébreu « bénédiction » ou de la déesse Tanit « La donatrice » etc…
Mais revenons à cette appellation de Phénicie adoptée à l’unanimité par l’Historiographie dite scientifique ? Pourquoi est-elle désormais devenue un consensus général et incontestable ? Nous n’avons aucun document qui en témoigne ! Cette dénomination est non seulement un anachronisme grossier, mais surtout un péjoratif dans la bouche des Grecs qui les nommèrent ainsi. Pire ! Une trahison de la part des Historiens modernes qui se targuent d’objectivité scientifique et qui persistent à en faire usage, sachant pertinemment que cette trahison sémantique est aussi une grave offense historique, imposant aux victimes l’identité que leurs bourreaux leur ont forgée. Il y eut d’autres cas de trahisons sémantiques, comme celle de « l’Amérique », ou « amérindien », qui est une double trahison et un sinistre anachronisme, pour nommer les natifs et autochtones après l’arrivée des conquistadors sur ce nouveau continent, ou plus proche de nous comme celle de « palestine » pour désigner le Pays des Hébreux.
Ces « Historiens modernes » se rangeraient-ils systématiquement du côté des vainqueurs, adhéreraient-ils à leur terminologie, y compris à leur manière de déconsidérer le vaincu ? Peut-on plaider ainsi l’ignorance des faits, ou même la circonstance atténuante d’un manque de sensibilité vis-à-vis du vaincu de l’Histoire ? On est en droit d’en douter. L’exemple le plus probant et frappant de cette imposture d’historiens est sans doute leur regard sur les Phéniciens, ce peuple, triplement vaincu de l’Histoire: militairement par les Grecs puis les Romains, culturellement par le judaïsme, et physiquement par les hordes arabo-musulmanes. Ce qui rend particulièrement injuste les préjugés à leur endroit.
Un peuple de marchands ?
Il n’existait pas de Phénicie ou de nation phénicienne, mais des cités indépendantes et parfois même rivales, dont les principales étaient Byblos (Jbeil aujourd’hui), Tyr, Sidon (Saïda), Arwad et Bérytos (Beyrouth). Et les «Phéniciens» se nommaient-ils de la sorte ? Réponse : Jamais ! Ils se nommaient d’ailleurs eux-mêmes en fonction de leur cité d’origine : Tyriens, Sidoniens, etc.
Le négoce, c’est l’association immédiate qui vient à l’esprit quand on entend ‘Phénicien’. D’origine grecque, le mot phoĩnix qui le traduit signifierait pourpre ou bien une épice rouge (comme le paprika), ou encore le fruit rougeâtre du palmier-dattier. Mais cette acception qui les prive de toute dimension de peuple pour les réduire à une coopérative de marchands, est une grave erreur de compréhension ou le fruit d’un terrible malentendu linguistique. En effet, le dénominateur commun des choses désignées par le terme grec phoĩnix (le pourpre, le paprika ou la datte) est leur couleur rougeâtre. Or, en hébreu, adom signifie à la fois rouge, homme, terre (ce qui n’a rien d’étonnant dans un pays recouvert de terra rossa). Le terme grec phoĩnix ne serait donc pas un qualificatif dénonçant un mercantilisme forcené autant que méprisable, mais bien la traduction en grec de l’hébreu ‘adam’, c’est-à-dire l’homme. Les Phéniciens ne sont d’ailleurs pas les seuls à répondre à cette appellation. D’autres peuplades hébraïques, de la rive du Jourdain comme les Edomites (Edoumim en hébreu), se définissaient exactement de la même façon : les « hommes de la terre rouge ».
Mais à côté des « nobles » préoccupations politiques des Grecs ou des Romains (celles qui visaient à faire main-basse sur les biens des autres peuples), il fallait bien faire de leurs concurrents « Phéniciens » de vils marchands. Déjà, Homère pestait contre « ces gens de Phénicie, ces marins rapaces, qui dans leur noir vaisseau, ont mille camelotes. » Il fut largement suivi par une longue tradition ‘d’historiens’ qui diffusèrent et amplifièrent la diffamation.
Or, ces Hommes-Phéniciens (et leurs descendants Carthaginois), n’étaient pas que des marins rapaces. Ils étaient également des pionniers dans un très grand nombre de domaines. Depuis le travail des métaux jusqu’aux principes de navigation maritime, en passant par les constructions navales (les fameuses trirèmes puniques) et terrestres (les architectes Carthaginois construisaient des immeubles de six étages habitables). En fait, ils étaient bien plus avancés que les Grecs et les Romains. Ceux-ci, d’ailleurs, ne tarissaient pas d’éloges devant l’ouvrage d’agronomie de Magon le Carthaginois. Ils étaient de surcroît des explorateurs intrépides, les premiers à avoir franchi le détroit de Gibraltar. Le récit du ‘périple de Hannon’ décrit même une exploration poussée de la côte atlantique de l’Afrique. Mais il y a plus encore. Les Phéniciens ont aussi largement exploré l’Europe tout entière, depuis la vallée du Rhône jusqu’aux côtes de Bretagne et même d’Ecosse. On a retrouvé de fait le signe de la déesse Tanit en Bretagne : la région était sur la route des Cornouailles où les Phéniciens trouvaient de l’étain, nécessaire pour faire du bronze. Les archéologues ont retrouvé également des monnaies carthaginoises dans les Açores.

Le terme Europe lui-même est tiré de la racine hébraïque ‘ERB, qui signifie « le coucher de soleil », c’est-à-dire l’ouest, l’occident, donc l’Europe. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, dans les médaillons antiques inspirés de la mythologie grecque, Europa est représentée comme une jeune femme sous un saule. Or en hébreu, le saule se dit araba, donc le féminin de ‘Ereb par opposition à « Est », « Levant » « Orient » – en hébreu Qedem. Et d’ailleurs, selon Hérodote, Qadmos (de l’hébreu Qedem) le « frère aîné de Europa introduisit en Grèce l’Alphabet » ( l’alphabet hébreu duquel descend l’alphabet grec et latin !). Ce qui en dit long sur l’ascendant culturel des Phéniciens sur les Grecs et les Romains. Cela ne correspond nullement à la description calomnieuse de parasites, d’obscurs et avides trafiquants que l’ont veut bien leur prêter.
Ainsi, les Phéniciens ont développé des relations étroites avec de nombreux peuples d’Europe, depuis l’Ibérie au sud (en deçà et au-delà du fleuve Ebre, – on retrouve encore une fois la racine hébraïque ‘EBR = Hébreu, dans Ibérie et Ebre), jusqu’aux Hébrides et à l’Eire (noms également dérivés de la racine ‘EBR selon Adyah Horon qui fait la remarque que certains celtes nommaient jadis leur pays Evrin ou Ebrin, qui s’est ultérieurement transformé en Eire). De même, à Malte, en Sicile, en Sardaigne, en Corse, à Chypre, à Rhodes, aux îles la Grèce, etc…), on retrouve des traces de ces Phéniciens, sous la forme d’inscriptions en hébreu, de noms de localités, de rivières et de montagnes.
Dans ces relations, il n’est nullement question de conquête ou de guerre dévastatrice, mais, dans la plupart des cas, de rapports pacifiques, véritables ‘échanges culturels et de civilisation’. Les phéniciens n’ont été en aucun moment des colonisateurs, et c’est peut-être cette raison qui explique la stabilité de leur présence en Méditerranée. Cet apport civilisateur s’est étendu à toutes les contrées où les amenait leur curiosité, et surtout en Afrique du nord, et tout particulièrement en Tunisie où ils ne se contentèrent pas d’établir des comptoirs portuaires, mais nouèrent des relations stables avec les autochtones Berbères et les Numides. C’est là qu’ils développèrent une civilisation remarquable (dépassant celles qui l’ont supplantée), et en premier lieu la République de Carthage, la première république démocratique au monde ! C’est de là que les tribus berbères, fortement judaïsées, tenteront, vainement de s’opposer à la conquête arabe.
Mais sous la plume de certains narrateurs de pacotille, les Phéniciens sont des «parasites qui n’ont jamais eu un art propre» «vils individus avec leur manie quasi-obsessionnelle du lucre» ils sont dépeints dans la posture de camelots ambulants, sillonnant la Méditerranée, fourbes d’esprit, aussi âpres au gain que dénués de tout sentiment ‘patriotique’. La seule grâce qui leur est accordée est de s’être « volatilisés » de l’Histoire. On aura reconnu ici certains préjugés qui exigèrent des Hébreux de bien vouloir eux-aussi se volatiliser de « bonne grâce » et de « cesser d’emmerder le monde ». Ce qui est bien pratique pour justifier à posteriori la volonté de les faire physiquement « disparaître ».
Certes les populations qui se convertissent au judaïsme durant cette période sont nombreuses et variées. Toutefois, ceux qui étaient les plus susceptibles de se convertir étaient les Phéniciens, car ils avaient en commun avec les Juifs de nombreuses coutumes culturelles et religieuses : le langage, la pratique de la circoncision, l’interdiction de manger du porc, etc. Dans le contexte d’une domination culturelle des Macédoniens et des Grecs, il n’est pas surprenant que de nombreux Phéniciens et de nombreux Juifs se soient hellénisés. La menace était réelle, et bien comprise de ceux qui résistaient contre l’acculturation ; ainsi Néhémie qui condamnait les Juifs qui se mariaient à des non-Juifs ou laissaient leurs enfants parler «la langue d’Ashdod», c’est-à-dire le grec. Or ces Phéniciens ne se sont eux-mêmes jamais appelés «Phéniciens», et se dénommaient naturellement «Fils d’Adam», «Adaméens» Ils auraient plutôt voulu que l’on les juge pour ce qu’ils ont apporté à l’humanité et à l’Europe en premier lieu.

Les Phéniciens furent non seulement délégitimés en tant que peuple, mais encore démonisés avec la diffusion du mythe « de l’abominable pratique de sacrifices humains perpétrée au Tophet de Carthage et dans la plupart des comptoirs phéniciens ». Cette horreur feinte de la part des ennemis des Phéniciens qui ont colporté l’ignoble calomnie, ne cacherait-elle pas en filigrane une sorte de ‘justification’ de la destruction de Carthage par les Romains ? On est en droit de le penser, car cette calomnie fut à l’origine propagée par ces mêmes Romains. Certains de ces ‘historiens’ si j’ose dire, se sont alors demandé comment était-il possible que Dieu ait choisi les Hébreux-Israélites comme « peuple élu » alors qu’ils sont si « semblables aux odieux Phéniciens » ? L’explication est aussi cinglante : le peuple d’Israël était profondément phénicisé…. Des phéniciens, voilà ce qu’il faut ressentir dans la majorité des Juifs de pure race… »
Une telle accusation a de quoi révolter. Tout d’abord parce qu’à cette époque, ce sont les Romains qui pratiquaient couramment des sacrifices humains. Les riches notables de Rome ne manquaient pas, lors de la construction d’une nouvelle bâtisse, de sacrifier un esclave ( acheté spécialement pour la circonstance ) et de répandre son sang sur les fondations. Cette pratique des sacrifices est soigneusement cachée. On évoque plutôt « la grandeur de Rome », le ‘génie militaire’, les institutions, le sénat, et la grande ‘piété’ du peuple Romain, mais non pas mentionner ces abominations et les distractions morbides que constituaient les sanguinaires combats de gladiateurs. En revanche à l’égard des Carthaginois, point d’amnésie consciente ! La calomnie, encore et toujours ! Au point où cette accusation s’est métamorphosée en une vérité historique indubitable de la part d’historiens malveillants et jusqu’aux romanciers, comme Flaubert et sa mise en scène macabre d’un ogre mangeur d’enfants dans son célèbre roman ‘Salammbô’.
Cette image d’Epinal s’est également nourrie des descriptions bibliques sur une cérémonie d’initiation par le feu célébrée par des Hébreux polythéistes (décriée par le ‘prophète’ Jérémie et mal comprise ou mal interprétée. D’ailleurs les récents travaux sur les cendres d’os, ainsi que les dédicaces ‘Tophet’ trouvées sur les nécropoles de Carthage infirment la calomnie. ‘Tophet’ n’est pas du tout un terme énigmatique et menaçant, comme certains le prétendent. Il désigne tout simplement un site où se pratiquait l’incinération des os des défunts, et en particulier l’incinération des avortons, des bébés mort-nés ainsi que des nourrissons non-sevrés et décédés en bas-âge
Pourtant, les découvertes archéologiques n’étaient pas indispensables pour réfuter la calomnie à l’encontre des Carthaginois, puisque le ‘prophète’ biblique, Amos, parle déjà de cette coutume d’incinération : « Et son oncle, chargé de l’incinération, emportera ses os ». S’il s’agissait de sacrifices humains, il est impensable que le ‘prophète’ monothéiste Amos ne se soit pas indigné et n’ait point condamné une telle pratique au lieu de l’encenser.
En effet, en hébreu (la langue des Phéniciens et des Carthaginois ), tophet vient de la racine tuwf = incinération, brûlement. Les malheureux parents immolaient souvent une bête de substitution, à côté de l’enfant défunt, probablement pour s’assurer la promesse d’une nouvelle descendance. C’est la promiscuité des os d’enfants et d’agneaux incinérés qui est à l’origine de cette légende diffamatoire qui persiste tout autant dans l’imaginaire populaire que dans les écrits des « spécialistes » de Carthage. Le dénigrement systématique des Carthaginois, jusqu’à leur refuser un statut de peuple, cache des intérêts bien plus sordides. Les Carthaginois représentaient tout simplement une dangereuse concurrence pour l’activité maritime des Grecs et des Romains. Il fallait donc s’en débarrasser !
Il est cependant question ici de la version dite ‘positive’. Contrairement aux «emmerdeurs Juifs» les Phéniciens opportunément auraient su ‘élégamment disparaître’ de la scène de l’Histoire, et même sans laisser de traces. Guidés par des instincts absolument égoïstes, tendant au gain matériel par la ruse et la fourberie, les phéniciens rendirent cependant les plus grands services à la civilisation et à l’humanité, et en particulier à l’Europe. L’Europe, sans les phéniciens, ne serait pas devenue ce qu’elle est aujourd’hui. Doués d’un sentiment cosmopolite exact, ils n’estimèrent pas que leur civilisation ‘nationale’ valût la haine et l’hostilité universelle. Ils se sont évanouis et disséminés au sein des peuples au milieu desquels ils habitaient ; de la sorte, ils remplirent plus fidèlement et exactement, si l’on peut s’exprimer ainsi, les intentions du processus naturel historique.
Ne pas en parler serait faire fi de la résistance héroïque des Carthaginois devant l’occupant romain. En dépit de ses extraordinaires talents commerciaux et du brio de ses généraux (Hannibal en particulier), Carthage vit son pouvoir s’éroder de plus en plus, jusqu’à sa défaite finale et sa destruction en -146. Aussi le massacre de leurs frères Tyriens restés en métropole qui résistèrent plus de treize ans et dont la Torah se fait l’écho tragique. D’autres cités phéniciennes ou puniques en Afrique du Nord et en Espagne réussirent à conserver leur liberté à l’intérieur de l’empire romain pendant deux siècles supplémentaires. Le plus désolant est que même l’extraordinaire apport culturel des Phéniciens et des Carthaginois se trouva exploité par l’entreprise de leur délégitime générale : censés avoir eu un rôle civilisateur à jouer dans l’Histoire, leur existence serait ensuite devenue inutile. On retrouve là encore la thématique généralement appliquée au peuple Hébreu, considéré comme un véritable ‘fossile vivant’ qui refuse d’accepter le ‘verdict de l’Histoire’ (c’est-à-dire celui des vainqueurs)
Mais ces clichés venus du XIXème siècle ont la vie dure, puisqu’ils sont récupérés tels quels (en y ôtant, modernisme gauchiste oblige, les connotations racialistes) dans les ouvrages récents sur la question. Par exemple, on peut y lire la prose suivante : « Au risque – pour nous bien évidemment perceptible – d’altérer très vite la culture orientale et sémitique dont elle était porteuse….Ce risque de pénétration et, à la limite, de perte d’identité, était d’autant plus grand que la culture phénicienne d’origine se caractérisait déjà par une grande porosité»
La propagande dissimulée sous l’usage de « langue phénicienne », « langue punique »« langue sémitique »
Les Phéniciens et les Carthaginois parlaient l’hébreu. Sur ce point, s’accordent même (du moins jusqu’au XIXième siècle) leurs détracteurs les plus acharnés: « l’hébreu biblique ne diffère que de l’épaisseur d’un cheveu d’un patois du dialecte phénicien de Tyr et de Carthage….» Par contre, les Nouveaux Historiens parlent tout autrement : l’hébreu n’est plus de mise. Pardi, le conflit Israëlo-palestinien est passé par là. Depuis, c’est la langue de bois. Ainsi, selon Serge Lancel « Les phéniciens parlaient … le punique, une langue ouest-sémitique ». Cette «langue de bois» sur le ‘punique’ ne peut occulter le fait que d’après ce même Lancel «Le phénicien et l’hébreu sont deux langues cananéennes proches l’une de l’autre.» Tiens, tiens !
Certes, « très proches » ne signifierait pas pour autant identiques, mais simplement appartenant à la même ‘famille linguistique’. Néanmoins que Mr Lancel nous dise en quoi l’hébreu et le phénicien (ou le punique) diffèrent ? Et que s’est-il passé entre le XIXième siècle et le XXème siècle pour que ces deux langues se séparent ? Réponse : rien ! Ou plutôt, si ! Quelque chose s’est passée : la propagande palestiniste et l’usage systématique de la terminologie langue ouest-sémitique afin de ne pas dire langue hébraïque, expression qui semble brûler les lèvres des panarabistes palestinistes et leurs affidés gauchos-bobos européens.
Malheureusement pour eux, les inscriptions en paléo-hébreu trouvées dans les fouilles archéologiques à Carthage ont toujours confirmé la parfaite identité entre l’hébreu et le phénicien ou punique. Alors ces « Nouveaux Historiens » en viennent à justifier cette distinction de la manière suivante : « il existe des différences lexicales et grammaticales. Le a du sémitique commun est prononcé a en hébreu mais devient o en phénicien ». La chose est d’autant plus grotesque que les voyelles ne s’écrivent pas en hébreu ! Et ni non plus en phénicien ou en punique ! Si bien qu’il est impossible de décider comment se prononçait le a. S’appuyant sur des puérilités de cette sorte, il faudrait décomposer le français en une « famille de dialectes proches », comme par exemple la langue des Parisiens, des Marseillais, des Lyonnais, des Toulousains, ou des Francs-Comtois !
Alors, de quoi s’agit-il ? A qui peut donc bénéficier la séparation fictive (et sa pseudo caution ‘scientifique’) entre l’hébreu et le phénicien ou le punique ? Le déterminer nous aidera- t-il à comprendre les causes de ces aberrations historiques ? En effet, les historiens qui se respectent confirment que les « Phéniciens étaient un peuple indigène en Canaan », affirmation reposant sur l’archéologie et l’identification des premières traces historiques de ces Phéniciens, datant de près de 6000 ans ! Or puisque Cananéens et Hébreux ne sont en fait qu’un seul et même peuple parlant une seule et même langue cela signifie que les Hébreux et les Phéniciens sont même peuple !
Ce qui contredit à la fois la Bible judaïque et sa propagande monothéiste, mais aussi la propagande panarabiste palestiniste ! Faire des Phéniciens un peuple à part, distinct des Hébreux, simplifie la tache aussi bien de la propagande judaïque monothéiste que celle de la propagande panarabiste palestiniste Propagandistes de tout horizon théologique et idéologique, unissez-vous ! », devrait-on dire !
Le ‘hic’ est qu’il est plus facile de trafiquer l’Histoire que de violer une langue. Or la langue hébraïque (phénicienne donc punique) a conservé les traces de son indigénisme au Pays de Canaan. Par le biais des quatre points cardinaux. En effet si en égyptien antique, la Méditerranée est nommée la ‘mer septentrionale’, donc la mer du nord (ce qui est logique, puisque la Méditerranée se trouve effectivement au nord de l’Egypte), en hébreu (comme en phénicien et en punique) la Méditerranée s’appelle «la mer de l’ouest», ce qui correspond exactement à l’expression hébraïque ‘hayam haaharon’ qui désigne la Méditerranée comme la ‘mer derrière moi’. Et cela, par rapport à l’Est (le Levant) qui se dit Qedem, donc ‘ce qui est devant moi’, au nord qui se dit ‘ma gauche’ (smol), et au sud, qui se dit ‘ma droite’ (yamin, ce qui correspond aujourd’hui au Yémen). Ces repères d’orientation des points cardinaux conviennent uniquement à un peuple habitant la côte Est de la Méditerranée, et prenant le lever de soleil comme référence (en hébreu, citoyen se dit «ezrah», c’est-à-dire celui qui se réfère au soleil levant). Et cette orientation ne convient à aucun autre peuple du bassin méditerranéen ! Surtout pas celui que la Torah fait du Mésopotamien Abraham, le pseudo ancêtre des Hébreux, arrivant au pays de Canaan, sous l’injonction divine.
Ce n’est pas là la seule indication de l’identité ethnique, culturelle et linguistique commune entre les Hébreux et les Phéniciens et leurs descendants Carthaginois. Les Phéniciens qui fondèrent Carthage nommèrent le sol sur lequel ils débarquèrent Taenosh (qui donnera plus tard ‘Tunis’). Or Taenosh signifie en paléo-hébreu « terre des hommes ». Le nom de Carthage lui-même vient de l’hébreu ‘qarta hadashat’, qui signifie cité nouvelle (un peu comme les émigrés habitants de York en Angleterre qui appelèrent la ville qu’ils fondèrent loin de leur métropole « New York »). Quarta était en effet une des villes du pays d’origine des Phéniciens, et en fait la ville refuge de la tribu nordique de Zébulon, une des principales tribus de la confédération hébreu-israélite nommé «Israël» (ou selon la prononciation en hébreu nordique « Ishraël »). Dans la Bible, il est dit de cette tribu : « Zébulon, peuple téméraire qui défie la mort » ou encore « Soit heureux Zébulon, grâce à l’opulence des mers et aux trésors cachés dans le sable » Et pour dissiper tous les doutes quant à la parenté ethnique de cette tribu hébreue israélite polythéiste avec les Phéniciens (et les Carthaginois), il est dit dans le Pentateuque : «Zébulon réside sur le littoral des mers et sa hanche est sur Sidon».
De surcroît le parallèle absolu entre les Zébuloniens et ce que l’on sait des Phéniciens et des Carthaginois ne peut laisser indifférent. Le nom de Zébulon «Bneï Zeboulon» en hébreu signifie «Fils de Zeboul», le Dieu de la fertilité, encore appelé Ba’al Zeboul, et devenu en français le démoniaque «Belzebuth» se retrouve dans celui de la reine Yzebel (transcrit en français Jezabel et dont dérive le prénom Isabelle). Et d’ailleurs, Yzebel, la fille d’EthBa’al le roi de Tyr et de Sidon, épousa Achab le Roi d’Israël, et leur fille ‘Atalyah devint reine d’Israël.
Les raisons profondes de l’occultation de l’identité ethnique originelle des Phéniciens et de leurs descendants Carthaginois commencent à se dessiner : D’une part, le judaïsme monothéiste se prétendant l’héritier exclusif du patrimoine hébraïque, est vivement intéressé à faire disparaître de la scène de l’Histoire ces Hébreux polythéistes ! Les Phéniciens n’ont d’ailleurs pas été leurs seules victimes. Non seulement les Hébreux-Cananéens polythéistes mais aussi les autres Hébreux polythéistes vivant au sud et à l’est du Jourdain (Amalécites, Midyanites, Ammonites, Moabites etc…) se virent déshéritées de leur identité hébraïque parce qu’ils refusèrent de se soumettre au monothéisme judaïque.
D’autre part, l’évocation de la présence hébreue-phénicienne en Afrique du Nord risquait de « blesser la susceptibilité et l’orgueil des arabo-musulmans ». D’autant plus que ces derniers sont des conquérants étrangers en Afrique du Nord, et que la plupart des Juifs d’Afrique du Nord, et surtout ceux de Tunisie ne sont rien d’autre que les descendants des Carthaginois ! Ils étaient donc en Tunisie, plus de 1500 ans avant les arabo-musulmans qui l’envahirent au VIIème siècle après J-C. !
Seuls les autochtones berbères pouvaient se targuer d’une présence plus ancienne que les Hébreux. Et si les Hébreux judaïsés de Tunisie sont les descendants des Hébreux-Phéniciens et donc des Hébreux-Carthaginois, ils sont a fortiori les descendants des ressortissants de la tribu de Zébulon (et à moindre degré de celle de Asher ) en mère-patrie en Israël de jadis. Il fallait à tout prix taire ce fait ! Et là encore, les « Nouveaux Historiens » tout en se targuant de leur prétendu ‘label de l’objectivité scientifique’, se sont faits les porte-voix de cette grossière dissimulation et dans l’ignorance ont collaboré à cette occultation.
La discordance entre d’une part la diffusion du mythe d’un « peuple palestinien arabo-musulman indigène en Palestine », et l’hébraïté des phéniciens risquait de réduire en poussière la propagande panarabiste palestiniste. Il a fallu donc à tout prix faire disparaître des livres d’Histoire le lien ethnique entre Phéniciens, Carthaginois, et juifs de Tunisie. D’ailleurs vous remarquerez que la toponymie des sites antiques en Tunisie est à présent affiliée à l’arabe et non plus à l’hébreu. Et pourtant, les noms de ces sites antiques en Tunisie ont tous leurs homonymes en Israël, et ne trouvent leur signification véritable qu’en leur langue originelle. Par exemple, Roshgun signifie La tête du jardin. Roshpina, La tête d’angle, Russicade, signifie La tête de jarre. Comme exemples ésotériques : Uttique (‘Atiqa) signifie L’ancienne, Jericho (Yeriho) signifie La lunaison. À l’évidence traduit en arabe en lieu et place de l’hébreu vide de tout son sens le vocabulaire originel.
De même, les noms propres chers à nos livres scolaires, tels Hannibal (en hébreu, Hani Ba’al « le Dieu Ba’al a eu pitié »), Asdrubal (en hébreu, Azar Ba’al « le Dieu Ba’al a aidé »), Hesbal (en hébreu, Heç Ba’al = « la flèche de Ba’al »), Hamilcar (en hébreu, ‘Amil Qart « le créateur de la cité ») etc… sont tous des noms hébreux. L’illustre historien-archéologue Nahum Slousch fit d’ailleurs le relevé de plus de 200 toponymes en Tunisie, tous en hébreu ! Et aucun en arabe !
Mais dans cette entreprise de ‘naturalisation’ de la conquête arabo-musulmane, il était impossible d’occulter totalement l’origine ethnique hébreue des Phéniciens. Il ne restait plus qu’une solution : voir en eux non pas des Hébreux mais des «Sémites», fourre-tout bien utile pour y inclure les ‘Arabes’, eux qui semèrent ruine et désolation en Afrique du Nord. Cette récupération’ est patente dans les ouvrages « d’Histoire des Phéniciens ». Ainsi Serge Lancel, dans son ‘Carthage’ ose affirmer : « La fin du monde antique en Afrique du Nord a favorisé la constitution d’isolats culturels : gageons que des poches de punicophones subsistaient encore quand d’autres sémites venus d’Arabie implantèrent dans ce qui s’appela le Maghreb un Islam encore tout neuf. Et il ne manque pas de bons esprits pour penser que cet Islam et son environnement culturel y trouvèrent un terreau tout préparé. ». Bien entendu, il n’est dans tout l’ouvrage de Mr Lancel jamais fait mention des communautés Hébréo-israélites d’Afrique du Nord qui se sont en fait constituées de « Phéniciens »-Carthaginois judaïsés. Il n’y est non plus jamais question d’aborder les causes, après la destruction de Carthage en 147 avant J.-C, de la conversion au judaïsme monothéiste de ces Hébreux polythéistes qu’étaient les Phéniciens-Carthaginois, plutôt que d’adhérer à la religion exécrée de leurs vainqueurs romains.
Dans le contexte géopolitique de notre époque, il est bien plus ‘politiquement correct’ de parler de « punicophones », et d’y voir des précurseurs de l’invasion arabe. D’autant plus que cette filiation artificielle permet de repousser de 1500 ans en arrière la mainmise et la conquête arabo-musulmane sur l’Afrique du Nord, ce qui ne la justifie que davantage. De la même manière, le ‘flou artistique’ entretenu au sujet d’autres descendants des Hébreux-Phéniciens, comme les Libanais (principalement les maronites chrétiens), n’est pas une simple lacune ou maladresse de la part de ces historiens affidés au panarabisme islamique. Il n’est pas non plus le fruit d’une ignorance, mais de la pure manipulation propagandiste ! Le moyen le plus sûr pour délégitimer la revendication identitaire originelle de ces Libanais chrétiens qui, en tant qu’anciens Hébreux, ont subi le drame de l’invasion arabo-musulmane de leur patrie ancestrale !
Toute manipulation propagandiste est une insulte à la rigueur scientifique exigée des historiens. Ceux-ci ne peuvent ni ignorer les travaux de leurs prédécesseurs, et ni celles des découvertes archéologiques récentes, attestant de l’hébraïté des Phéniciens et de leurs descendants Carthaginois. L’amnésie consciente et l’occultation délibérée de l’origine hébreue des « Phéniciens » par ces historiens, collabos du panarabisme islamique, font d’eux les nouveaux négationnistes de l’Histoire. Et c’est justement pourquoi ils persistent à nier ce qui est une évidence : les « Phéniciens » et leurs descendants Carthaginois, étaient des Hébreux !
La Torah et les traditions talmudiques qui en découlent demeurent toujours, du moins en ce qui concerne l’histoire des Sémites du nord, les documents les plus solides, sinon dans le détail, du moins quant au fond et à l’ensemble c’est la source première à laquelle on revient toujours. Cette source presque trois fois millénaire qu’on retrouve entre les races hébraïques sur le sol africain. La persistance de cette race au rôle civilisateur, aux destinées étonnantes que l’on retrouve chez les Cananéens, Hébréo-Phéniciens, Judeo-Araméens, Judéo-Hellènes, Judéo-Romains, , Judeo-Arabes, Judéo-Berbères, venant tant de l’Érythrée que du bassin Méditerranéen mérite d’arrêter notre attention. Telle est la longue liste généalogique arrivée à son apogée avec la Kaena, de la tribu juive des Djaoura qui résume l’épopée de la patrie la plus autochtone, la plus africaine.
C’est avec cette infiltration et cet engouement pour le Judaisme de toute part que la langue phénicienne deviendra sémitique. Les Blancs du Moyen-Orient vont transformer la religion égypto-phénicienne et l’adapter à leur culture pour créer le judaïsme. Le judaïsme est donc une religion sémitique blanche et non africaine.
La structure même de la Phénicie a prêté le flanc à sa disparition. Le territoire n’était pas unifié sous une seule autorité. Les nombreux peuples blancs du désert du Moyen-Orient et ceux des mers se sont donc installés entre les villes. Cette entrée des peuples blancs du Moyen-Orient est symbolisée par l’arrivée d’Abraham telle que mentionnée dans la Torah.
Les Juifs de l’Ile de L’Éléphantine
Le monde juif s’est toujours interrogé sur le sort qui fut réservé aux dix tribus perdues après que Nabuchodonosor eût détruit le Temple de Jérusalem en -586 et qu’il eût déporté les Juifs vers la Babylonie, la Perse et l’Extrême Orient.
En dehors des « Bné Menashé » dont on est en droit de penser qu’ils sont en effet les descendants de la tribu de Menashé, pour les autres : ceux du Yémen, d’Arabie, d’Inde, de Chine ou du Japon et d’ailleurs, on ne fait que supputer qu’ils viennent de la tribu de Gad ou de Dan etc….
De plus en plus de chercheurs s’accordent à reconnaître qu’il pourrait s’agir des Juifs d’Ethiopie. Je pense que ces Juifs d’Eléphantine durent certainement emporter avec eux une copie de l’Arche d’Alliance, ce qui expliquerait le mythe que celle-ci se trouverait à Lalibela en Ethiopie à l’intérieur d’une église. Les Ethiopiens chrétiens la sortent une fois par an et elle reçoit alors la vénération du peuple. En éthiopien, elle se nomme « Tabote », curieux lorsqu’on sait que les Juifs de Tunisie désignent sous ce nom la boite, le cercueil, la teva…
Au large des rives de la ville d’Assouan se trouvent de petites îles et l’une d’elles est l’île d’Eléphantine ou île d’Ieb. Ce nom fait allusion au commerce d’ivoire qui avait lieu sur cette petite d’île d’une superficie de deux kilomètres carrés environ. Comme souvent, par manque de documents, on ne peut connaître la date exacte de l’arrivée de la colonie juive en Eléphantine. Pourtant, sont évoquées deux périodes possibles de leur arrivée dans l’île, la première étant celle de l’arrivée de Juifs après que le roi Menashé régnant sur la Judée ait voulu prêter main forte au roi d’Egypte Psamétique en guerre contre la Nubie. A cette occasion, le roi Menashé aurait délégué un bataillon de soldats en Eléphantine. La seconde éventualité étant qu’après la déportation de Juifs vers l’Asie, époque où une partie du peuple se serait réfugiée en Egypte au lieu de se rendre, comme beaucoup d’autres, au-delà du Tigre et de l’Euphrate vers l’an 585 av J-C.

Les Pharaons (époque Ptoléméenne) confièrent la défense du lieu à des Juifs. Ils reçurent de Jérusalem l’autorisation de construire un temple parce qu’ils voulaient aussi respecter leur tradition face aux prêtres égyptiens et au culte d’Amon, le dieu Bélier. Leur trace, leur vie et une foule de détails nous sont connus grâce à la découverte au début de notre siècle de papyrus dont les traductions furent publiées sous le titre de « Les Hebro-Araméens d’Eléphantine ». Cela se passait bien avant la destruction du premier temple. En ce temps, il existait une foire aux militaires, comme en France, il n’y a pas si longtemps, la foire aux ouvriers agricoles qui avait lieu à la porte Saint Martin. Cette foire attirait les recruteurs de mercenaires pour le compte de leurs souverains
Les sujets les plus recherchés, étaient des hébreux, reconnus comme les meilleurs pour leurs vertus guerrières et leur fidélité à leurs employeurs. Ces femmes et ces hommes avaient pour mission de surveiller et de garder, au besoin par les armes, cette région pour la protéger des pillard venant de Nubie et du Soudan attirés par la richesse de l’Egypte. Une caste sacerdotale juive exista donc sur place, ce qui laisse à supposer que ces militaires furent plusieurs milliers.

Ces Juifs étaient vraisemblablement déjà installés lors de la conquête de l’Égypte par les Perses, vers 525 avant J.-C. Cette communauté a dû s’établir sous les pharaons de la XXVIe dynastie. C’étaient probablement des réfugiés ayant échappé à la destruction de Jérusalem et du temple sous les coups de Nabuchodonosor II, roi de Babylone, en 586/587 avant J.-C. Les papyri araméens retrouvés sur place montrent que ces soldats et leurs épouses recevaient une solde du pharaon, puis des Perses, qu’ils cultivaient des terres, qu’ils avaient édifié un temple et correspondaient avec l’autorité religieuse de Jérusalem
Et puis, au fil du temps, cette colonie va disparaître, vaincue par les adorateurs d’Amon qui n’avaient pas encaissé le fait que ces Juifs aient sacrifié un bélier, leur dieu, transformé en merguez et en brochettes. Le Temple fut alors détruit. La colonie militaire disparut sans bruit.


Parmi les nombreuses anecdotes relatives à la vie de cette garnison de l’île d’Éléphantine il y en a une que je tiens à vous relater. Une lettre de Cléopâtre (oui celle là même que nous connaissons, surtout à propos de son nez… rien à dire, elle avait du flair !) voici ce qu’elle écrit à son frère aux prises avec une sédition à l’ouest du Delta : « Je t’adresse mes deux meilleurs généraux ; Matatiyaou et Eliyaou, ils ont valeureusement servi notre père, tu peux leur donner une entière confiance et ils t’aideront à gagner… » Fabuleux non ?
La lente disparition des Phéniciens
Les descendants des Hébreux-Phéniciens-Carthaginois sont donc aussi les victimes de cette ignoble occultation. Ils partagent ce sort avec les innombrables victimes de l’Histoire, de celle écrite par les vainqueurs et qui aujourd’hui crée les nouvelles victimes de ces négationnistes que sont ces ‘Nouveaux Historiens’.
Un jour viendra où ils seront mis au pilori pour être jugés par la vérité historique qu’ils ont tant œuvré à dissimuler et à détruire. Écoutons en cela l’appel de Patrick Girard, l’auteur de Hasdrubal, Les bûchers de Megara « Une nouvelle Carthage renaîtra. Ce ne serait que justice car ce nom ne peut disparaître de la mémoire des hommes. Même si cela déplaît à ceux qui les gouverneront. »
FREDAL
Cet article est un hommage à l’historien Nahum Slousch (1972-1966) et à l’archéologue Adyah Horon (1907-1972), deux visionnaires qui redécouvrirent la véritable identité hébreue des ‘Phéniciens’.
Un peu long mais très intéressant
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